Cinq raisons de croire au retour d’Orlando en playoffs

Le lifting du Orlando Magic cet été laisse penser que la franchise floridienne a un vrai coup à jouer pour surprendre son monde dans la Conférence Est cette saison.

Cinq raisons de croire au retour d’Orlando en playoffs
On a eu un peu de mal à comprendre ce qu'a voulu faire Rob Hennigan, le General Manager du Orlando Magic, cet été. Le projet articulé autour de de deux des plus "anciens" du roster, Tobias Harris et Victor Oladipo, a volé en éclats après leurs départs successifs (à Detroit et Oklahoma City). Dans le même temps, les Floridiens ont pris le risque de prendre Serge Ibaka, en perte de vitesse à OKC, en sachant qu'il pourrait partir l'été prochain, tout en offrant un sacré pactole à Bismack Biyombo et en mettant en péril le temps de jeu de leur meilleur élément depuis deux ans : Nikola Vucevic, puis en filant 15 millions de dollars à Jeff Green. Et pourtant... Plusieurs signaux indiquent qu'après cinq années de traumatisme suite au départ de Dwight Howard et de disette une fois la post-saison venue, Orlando a des atouts à faire valoir pour surprendre son monde et décrocher un spot en playoffs.

Evan Fournier, une tête de MIP

L'été d'Evan Fournier n'a pas été de tout repos sur le plan mental. D'un côté, sa belle saison passée avec le Magic lui a permis d'être courtisé et en position de force au moment de négocier un nouveau contrat. De l'autre, son envie de disputer les Jeux Olympiques l'a poussé à accélérer les tractations et à accepter un deal moins juteux que ce qu'il aurait pu espérer (85 millions de dollars sur 5 ans, ça reste très joli...). Manque de pot, Vincent Collet a considéré qu'il ne pouvait pas jouir du même statut que Nicolas Batum et Rudy Gobert, sélectionnés malgré leur absence au TQO. Après s'être un peu ému de cette déconvenue dans les médias, "More Champagne" s'est remis au travail et on peut espérer le voir franchir un nouveau cap en NBA pour digérer sa frustration. En progression depuis son arrivée au Magic, Fournier va évoluer sous les ordres d'un coach chevronné, Frank Vogel, qui devrait lui offrir un temps de jeu conséquent et lui permettre d'être incontournable à Orlando. Passé de 44% à 46.2% d'adresse globale, de 37.8% à 40% à 3 points, de 72.8% à 83.6% sur la ligne et de 12 à 15.4 points de moyenne, le Français a reçu 4 votes (à la troisième place) au classement du MIP et il en aurait sans doute eu davantage si le Magic avait été plus performant. Il n'y a aucune raison que ses chiffres et son impact ne continuent pas de grimper et que l'arrière de 23 ans ne soit pas le successeur de CJ McCollum. Son agressivité offensive et sa polyvalence feront partie des atouts-clés de son équipe pour retrouver les playoffs à l'Est. Son côté "clutch", aperçu en début de saison dernière, également... http://www.dailymotion.com/video/x4j3bn9_evan-fournier-hits-the-game-winner-in-ot_sport

Vucevic-Ibaka-Biyombo, qui dit mieux ?

Les arrivées de Serge Ibaka et Bismack Biyombo ont interloqué cet été. Notamment parce qu'avec Nikola Vucevic, le Magic possédait déjà un intérieur titulaire avec un contrat élevé et un statut d'aspirant All-Star. Mais si "Vooch" est l'un des meilleurs pivots offensifs de la ligue, sa défense ne lui permet pas encore d'être au niveau des meilleurs. On s'attendait presque à voir Orlando chercher à le trader vu sa cote sur le marché. Finalement, Vogel pourra bien compter sur trois intérieurs de haut niveau pour varier les plaisirs. Lorsque Vucevic sera sur le parquet, il sera forcément associé à un excellent protecteur de cercle. Lorsque les deux natifs du Congo seront alignés ensemble, Ibaka aura pour mission d'écarter un peu le jeu pour laisser son cadet nettoyer ce qui s'approche trop près de l'arceau. Il faudra se lever de bonne heure pour se frayer un chemin dans la peinture... Si tout ce petit monde francophone bosse en harmonie et accepte un partage du temps de jeu, le Magic aura une raquette parmi les plus redoutables de la Conférence Est.

Vogel, le niveau supérieur

Jacque Vaughn était trop tendre et Scott Skiles trop instable. Place à Frank Vogel, un coach qui a fait des petits miracles dans l'Indiana et n'a finalement manqué deux Finales NBA qu'à cause de LeBron James et du Miami Heat. Même après la grave blessure de Paul George et les départs successifs des cadres Lance Stephenson, David West et Roy Hibbert, Vogel a gardé le cap fixé par Larry Bird et maintenu une vraie identité. Il a déjà prouvé qu'il pouvait gérer des jeunes comme des éléments plus expérimentés en leur donnant une vraie ligne directrice. C'est ce qu'attend de lui la direction du Magic, qui rêve de le voir faire passer un cap à Elfrid Payton, Aaron Gordon ou même Mario Hezonja tout en offrant l'ADN clair qui manque à ce groupe depuis sa formation.

Aaron Gordon, plus qu'un trampoline humain

En voyant débarquer Jeff Green, on s'est demandé si le Magic ne savonnait pas la planche d'Aaron Gordon, l'un des joueurs les plus prometteurs. Frank Vogel et le finaliste du dernier Slam Dunk Contest du All-Star Game se sont exprimés à ce sujet et l'optimisme est de rigueur. Mieux, Vogel entend utiliser Gordon "comme Paul George" et faire de lui un starter au poste 3 pour utiliser Green en 6e homme. Un postulat ambitieux mais qu'il semble déterminé à rendre crédible.
"Si Serge Ibaka n'était pas là, Aaron Gordon serait mon poste 4. Mais Serge est là et Aaron va jouer au poste 3. On va faire en sorte qu'il ait très souvent la balle", a-t-il prévenu sur ESPN.
"Je sais que le coach veut que je devienne une sorte de troisième arrière. J'aurai plus de responsabilités et plus souvent la balle dans les mains, mais ça me va très bien et je suis prêt à m'adapter", a prévenu Gordon.
Si on le connaît surtout pour ses qualités athlétiques depuis son arrivée dans la ligue, Aaron Gordon a beaucoup travaillé son shoot, son ball handling et sa défense lors de ses 24 premiers mois à Orlando. L'heure d'afficher ces progrès aux yeux de tous et avec un temps de jeu conséquent est venue. http://www.dailymotion.com/video/x4m7kpa_les-10-plus-beaux-dunks-d-aaron-gordon-en-2015-2016_sport

DJ Augustin, un bon back-up

Elfrid Payton est bourré de talent en termes de vision de jeu et de flair, mais l'ancien meneur de Lousiana-Lafayette est encore un peu brouillon et maladroit. Vu que Frank Vogel a instauré une atmosphère de "playoffs ou fiasco" depuis son arrivée, il est possible que Payton ait du mal à gérer la pression qui pèsera sur ses épaules. Au cas où il ne se montre pas digne de cette responsabilité, le Magic a réussi un joli coup en enrôlant DJ Augustin. S'il ne n'est jamais imposé comme un vrai bon starter en NBA, il ne sera pas loin d'être l'un des meilleurs back-up de la ligue à son poste. En sortie de banc, Orlando pourra compter sur un joueur souvent tranchant et capable de coups de chaud salutaires. Le genre de contribution qui manquait jusqu'ici à la franchise pour être crédible dans la course aux playoffs...