5 raisons de douter de la défense de Stephen Curry

Quand Russell Westbrook entend dire que la défense de Stephen Curry est sous-cotée, ça le fait bien rire. Le meneur des Warriors est un génie, mais effectivement pas dans ce secteur.

5 raisons de douter de la défense de Stephen Curry
La scène se déroule dans la salle de presse de l'Oracle Arena, jeudi soir, après le game 5 entre les Golden State Warriors et l'Oklahoma City Thunder. Une journaliste demande à Kevin Durant et Russell Westbrook si, selon eux, les qualités défensives de Stephen Curry sont sous-estimées. La question ne vient pas de nulle part, puisque c'est sur une interception du MVP sur "KD" que les Warriors ont plié l'affaire dans le 4e quart-temps. Avant que Durant ne prenne la parole, Westbrook couvre son visage avec ses mains et ne peut cacher son amusement, visiblement prêt à dégainer une réponse tout sauf diplomatique. Son camarade tente de rester courtois et respectueux de son adversaire, mais minimise gentiment les "exploits" supposés de l'icône californienne. Ce n'est pas pour rien que les deux compères ont émis des doutes, à leur manière, sur le talent de Stephen Curry dans ce secteur si particulier du jeu. Le meilleur shooteur de tous les temps est un basketteur formidable, mais pas au point qu'on lui invente subitement un don qu'il ne possède pas.

Il n'y a pas que les steals dans la vie...

KD, dont l'intensité défensive a par ailleurs augmenté ces derniers mois, a visé juste sans pour autant manquer de respect à Curry.
"Je ne sais pas si faire des interceptions... (il hésite et se reprend). Bon, ça fait partie de la défense et il est plutôt bon à ce niveau-là. Mais il ne défend jamais sur les meilleurs meneurs adverses. Le staff se débrouille bien pour que plusieurs de leurs joueurs soient toujours sur Russ, Thompson et Iguodala notamment. Ils ne mettent Curry directement sur lui que de temps en temps. Il bouge bien ses pieds et a de bonnes mains, mais le match-up quand il doit défendre sur Russ me plaît bien".
Le sourire de l'ailier du Thunder pour accompagner la fin de son propos en dit tout de même long sur le fait qu'il n'est pas d'accord avec une partie de la presse sur les qualités supposées de Stephen Curry sur le plan défensif. Défendre, ce n'est effectivement pas uniquement voler le ballon dans les mains d'un adversaire acculé ou couper une ligne de passe à l'occasion. Lorsqu'un adversaire pénètre face à lui ou cherche à prendre le dessus physiquement, le #30 de la Bay Area est à la peine et Steve Kerr est obligé de se creuser la tête pour que ces situations deviennent aussi rares que possible.

Stephen Curry le reconnait lui-même

[caption id="attachment_321570" align="alignleft" width="318"] Klay Thompson, le bon pote qui taffe pour deux.[/caption] Grâce à l'intelligence tactique de ses coaches, Steve Kerr en particulier, Curry a souvent eu davantage à se concentrer sur "la chose offensive" que sur la défense. Wardell (son vrai prénom) n'est pas non plus handicapant à la manière d'un James Harden, dont la nonchalance est aussi visible que sa barbe. Sa vitesse de déplacement et son énergie lui permettent de faire illusion et de réussir beaucoup d'interceptions (il a la meilleure moyenne de la ligue en la matière), même si c'est avant tout grâce au travail de sape de ses camarades. Mais on ne peut pas qualifier le MVP de "bon défenseur", tant ses vis à vis festoient lorsqu'ils n'ont que lui sur le dos (cf John Wall, Kyle Lowry ou Russell Westbrook en saison régulière). L'intéressé en est conscient.
"J'ai un excellent coéquipier (Klay Thompson), qui est de toute évidence un meilleur défenseur sur le périmètre que moi. J'aime les défis et je ferai toujours mon boulot du mieux que je peux. En défense, j'essaye de ne pas me laisser prendre dans du un contre un au sens strict. Je suis le plan de jeu et ça fait quatre ans que je fais tout pour être de plus en plus présent défensivement".

Il n'est jamais attaqué directement

  [caption id="attachment_290161" align="alignright" width="318"] Charles Barkley, le chantre du "c'était mieux avant".[/caption] Demandez à Charles Barkley ce qu'il pense de Stephen Curry et vous aurez droit à une réponse dans le pur style de "Chuck". Au-delà du fait que l'ancien All-Star des Suns considère que le meneur de Golden State est "seulement un shooteur surnaturel, rien d'autre", il possède une idée bien précise de la manière à employer pour le rendre moins létal.
"A l'époque, on l'aurait molesté sur le terrain. Et surtout, on l'aurait fait bosser défensivement. Les mecs ne l'attaquent que trop rarement de manière frontale et il peut tranquillement se planquer. Si vous arrivez à lui faire perdre de l'énergie en défense, vous pouvez espérer qu'il soit moins productif en attaque".
Une évidence que Russell Westbrook a parfaitement mise en application depuis le début de cette série, en la disputant sous la forme d'un match dans le match avec le MVP. Au-delà de sa blessure au genou, le "Baby-Faced Assassin" a effectivement paru à court de jus lors des 4 premiers matches parce que le meneur d'OKC a tenté de le provoquer dès qu'il l'a pu, défiant les switches et les tentatives de prises à deux.

Parce qu'il est trop gentil pour être vraiment dur

Bon, ça c'est ce que sous-entend Russell Westbrook (ou plutôt les communicants de chez Nike) dans le spot qui lui a été dédié en février, au plus fort de la hype autour de Stephen Curry, passé il y a quelques années chez Under ArmourOn entend ainsi le gamin qui lui sert d'annonceur déclamer : "Vous vous attendez à quoi ? Un autre enfant de choeur comme meneur de jeu ?". Une pique évidente au gendre idéal qu'est Curry en comparaison du moins fréquentable Westbrook... https://www.youtube.com/watch?v=FdVElD2Ua4U

Parce qu'il s'est déjà fait littéralement casser les chevilles

Eric Gordon et Brandon Jennings ne sont plus vraiment des joueurs qui comptent en NBA, mais ils ont le mérite d'avoir mis en lumière quelques petits soucis d'équilibre et d'anticipation chez la star des Warriors... https://www.youtube.com/watch?v=VolROn1613o https://www.youtube.com/watch?v=lvXKd37-RgE

La réaction de Russell Westbrook en conférence de presse