7ème journée de Pro A – Soirée magique à Dijon

Un parfum de semaine des As flottait dans l'air, hier soir. Hyères-Toulon rendait visite à Dijon et les deux teams nous ont offert quarante-cinq minutes de folie conclues sur le score de 98-97 (a.p). Outre la partie titanesque d'Austin Nichols (45pts), nous avons eu droit à un match fou fou fou : suspense, paniers spectaculaires, […]

Un parfum de semaine des As flottait dans l'air, hier soir. Hyères-Toulon rendait visite à Dijon et les deux teams nous ont offert quarante-cinq minutes de folie conclues sur le score de 98-97 (a.p). Outre la partie titanesque d'Austin Nichols (45pts), nous avons eu droit à un match fou fou fou : suspense, paniers spectaculaires, intensité folle...etc. Le genre de game qui nous rappelle pourquoi on kiffe tant le basket... A priori, l'affiche n'avait pas de quoi faire rêver : deux teams du ventre mou du championnat, en bataille pour une qualification à la Semaine des As. Hyères-Toulon, enthousiasmant la saison dernière, avec un cinq majeur de rêve ( le génial Sean Colson, Austin Nichols, le polyvalent Hjorve Perincic, Tony Williams, Vinny Bang Bang et Ajinça sur le Banc), débarquait amputé de l'importantissime Perincic, absent depuis trois matches, avec une équipe revue à 80% à l'intersaison. Les Bourguignons ont eux aussi subi un sévère lifting cet été (Sciarra, Simon et Everett, parmi d'autres, ont filé). Occasion pour nous de découvrir le nouveau visage des deux formations. Le début de match donnait le ton de la rencontre : les paniers de loin pleuvaient des deux côtés et deux hommes se faisaient remarquer d'entrée : Tucker, décevant depuis le début de la saison, enfilait les paniers pour les Varois et Zeb Cope lui répondait. Le danger venait de partout côté Toulon (Nichols commençait à se chauffer tranquillement) et Dijon avait du mal à suivre le rythme offensif dingue du HTV. Après dix minutes, un petit écart était creusé par les visiteurs (26-20). Le deuxième quart voyait les débats se muscler, et à ce jeu-là, Vinny Masingue répond toujours présent. Krupalija, positionné en 5 malgré une forte tendance à s'écarter, devait aller au charbon. La domination des Varois à l'intérieur commençait à se faire sentir, et la tendance des Dijonnais à jouer très large, avec parfois cinq joueurs hors de la raquette, n'arrangeait pas les affaires du coach Dessarzin. L'avantage des visiteurs montait jusqu'à +9, mais Dijon passait un 8-1, qui remettait les deux teams au coude à coude. Toulon conservait un petit bonus de 4 pts mais un shoot au buzzer du jeune Diabaté permettait à Dijon de recoller. Score à la mi-temps : 44-43 Si, en première mi-temps, le score a évolué à la manière d'un accordéon (Dijon traînait toujours derrière, mais recollait inexorablement), la deuxième mi-temps prenait des airs de chassé-croisé. L'adresse était toujours présente et Nichols commençait sérieusement à bouillir (27 pts à 6/8 à 3pts à la 26ème). La partie était toujours aussi agréable à mater et on sentait déjà que la victoire aurait du mal à choisir son camp. La fin du 3ème quart partait en sucette et nous offrait deux des plus belles actions de cette saison : panier acrobatique de Chatfield après appui sur son défenseur, et contre-attaque des Dijonnais à quelques secondes de la fin de période, qui voyait Krupalija transmettre la boule à M'Baye qui drivait, ressortait in extremis sur Diabaté. Sans prendre le temps de la réception, le gonflé Diabaté jumpait, amorçait son shoot sans la balle, récupérait la gonfle en l'air et dégainait. Ficelle. Le quatrième quart était toujours aussi serré. Les supporteurs dijonnais s'inquiétaient, mais le spectacle était un régal pour les observateurs. Nichols continuait son festival et envoyait de partout. Bing, bing, bing ! Irréel. Problème, on ne voyait plus trop Tucker, alors que Draper et Pierce n'y étaient pas vraiment. Nichols était condamné à revêtir le costume de Superman afin de gagner ce match. Côté Dijon, Zeb Cope se muait en homme invisible mais Krupalija prenait le relais efficacement. Des rebonds, un contre, quelques " buckets " et du caviar à la louche pour les potes (Williams ente autres). Toulon gaspillait une balle de match, récupérée par Abdoulaye M'Baye qui ne pouvait lui non plus faire la décision. 88-88. Overtime. Superman semblait bien chaud pour porter sa team sur ses larges épaules puisque il inscrivait son 42ème point dès le début de la prolong'. Chaque panier inscrit donnait des espoirs de victoire aux deux équipes. Nichols, toujours lui, enfilait son DIXIEME panier longue distance à quelques secondes de la fin. Victoire? Non... A 7 secondes de la fin, Chatfield inscrivait un " three " qui faisait chavirer la salle ! Nichols, encore, prenait ses responsabilités, toujours, et s'élevait pour un dernier shoot. Bousculé, il échappait le ballon. La faute n'était pas sifflée et Dijon l'emportait au bout du suspense. Seul point noir, quelques décisions arbitrales douteuses vont laisser un goût amer dans la bouche d'Alain Weisz, le coach varois. Un arbitrage " maison " qui, s'il a gâché la soirée d'Austin " X-men " Nichols (45 pts à 14/28 dont 10/13 à 3pts et 7/7 aux LF, 2 rbds, 5 pds, 5 stls et un coquet 41 d'éval !!!), ne nous enlève pas de l'idée que l'on a assisté à un match d'exception. L'arrière toulonnais a été bien secondé par Vinny Bang Bang (16pts à 8/10, 12 rbds et 25 d'éval') et Tucker (18 pts, 8 rbds), mais l'effectif réduit du HTV a lâché face au collectif de la JDA : Damir Krupalija (15 pts, 14 rbds, 6 pds, 3 stls, 1 blk et 32 d'éval'), Reggie Williams (21 pts 8 rbds, 3 pds, 23 d'éval et une magnifique deuxième mi-temps) et Eric Chatfield (19 pts, 6 pds, 22 d'éval' et un game winner!) ont été les meilleurs Dijonnais, mais quatre joueurs signent une éval entre 7 et 11 (M'Baye, Sanders, Cope et Diabaté). Une pensée enfin pour l'homme de la soirée, vaincu mais pas loser, auteur de l'une des plus belles démonstrations offensives de ces dernières années en Pro A. Quelle soirée !