Analyse : Carmelo Anthony est-il vraiment un franchise player ?

Énorme scoreur ou grosse arnaque ? Carmelo Anthony divise. La star des New York Knicks est sans aucun doute l'un des meilleurs joueurs de la ligue mais peut-il mener une équipe au titre ?

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Analyse : Carmelo Anthony est-il vraiment un franchise player ?
« Melo, Melo ». 24 janvier 2014, Madison Square Garden. Jusqu’alors peu gâtés depuis le début de la saison, les supporteurs des New York Knicks acclament leur héros. « Melo, Melo ». La rencontre face aux Charlotte Bobcats n’est pas encore terminée mais le résultat n’a plus vraiment d’importance. Une page de l’histoire de cette antre ô combien mythique, considérée comme la Mecque du basketball, vient de s’écrire. Carmelo Anthony est devenu une légende. Sortie à 7 minutes de la fin du match, la superstar des Knicks a effacé Bernard King, Kobe Bryant et Michael Jordan des tablettes de l’histoire. 62 points inscrits en 39 minutes, meilleure performance de tous les temps au Garden, meilleure performance de tous les temps pour un joueur new-yorkais. Il aurait même pu mettre 70 ou 80 points en restant plus longtemps sur le parquet.
« C’est l’une des plus grandes performances de notre génération », confie Tyson Chandler après la rencontre.
Carmelo Anthony vient de retrouver le sourire. Acclamé par son public, félicité par ses coéquipiers, honoré par les anciennes légendes de sa franchise, il est « dans sa zone » comme il l’explique simplement après le match. La performance de l’idole du Garden défie toutes les statistiques analytiques : 62 points inscrits à 23/35 aux tirs dont 19 à mi-distance (un tir rendu noble par Michael Jordan mais de plus en plus banni de la ligue au profit du shoot longue distance). Une quantité de paniers marqués en isolation, sans circulation de balle, avec le bras d’un défenseur devant son visage. Anthony a mis à mal les penseurs du basket moderne et il a défié l’histoire. Avec cette orgie offensive, « Melo » restera à jamais dans l’histoire de la NBA. Mais pourtant, son nom n’est jamais évoqué parmi ceux des plus grands joueurs de tous les temps.

Carmelo Anthony, le plus fantasque des solistes

Le natif de Brooklyn était pourtant destiné à rejoindre les légendes de son sport. Il n’a pas attendu de retrouver « sa » grosse pomme pour devenir une superstar. Terreur des lycées de Baltimore, il est vite placé sur le devant de la scène, notamment à la Oak Hill Academy (dont sont issus Rajon Rondo, Josh Smith, Kevin Durant, Michael Beasley, Brandon Jennings, Jerry Stackhouse, etc). Anthony est alors l’équivalent de LeBron James, l’autre lycéen surdoué du pays. A l’inverse de son rival, le jeune Carmelo décide de passer une année sur les bancs de la fac, direction Syracuse. Il ne restera qu’une seule saison dans l’université new-yorkaise… mais quelle saison ! 22 points et 10 rebonds de moyenne, des moves incroyables, des tirs décisifs, des actions de grande classe, des distinctions individuelles en pagaille et un premier titre NCAA qui en appelle d’autres à l’étage supérieur.
« Il est le meilleur joueur à avoir mis un jour les pieds à l’université », assurera même le coach mythique Jim Boeheim.
En attendant mieux. Déjà beaucoup trop fort pour jouer avec des universitaires, Carmelo Anthony décide de s’inscrire à la draft. Si LeBron James est assuré d’être choisi en première position, beaucoup d’observateurs considèrent « Melo » comme le meilleur joueur de la cuvée dans l’immédiat. Il sera sélectionné en troisième position, par les Denver Nuggets. Onze ans plus tard, LeBron a décroché quatre titres titre de MVP et deux bagues de champion NBA. Le « King » est déjà parmi les plus grands joueurs de l’histoire. Anthony ? Son CV compte une quantité d’exploits individuels en tout genre, sept participations au All-Star Game. Aucune nomination dans la first All-NBA Team. Une maigre finale de Conférence. Et c’est tout. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=p95vf0Kmid0[/youtube] Revenons à New York. Samedi soir, les Knicks se sont inclinés après deux prolongations face à Orlando malgré 44 points de Carmelo Anthony. Une rencontre qui résume bien le personnage et son impact sur son équipe. « Melo » cartonne mais sa franchise ne décolle pas. D’où le débat sur sa capacité à s’imposer comme un franchise player. Lorsque nous vous avions invité à réagir à ce sujet, vous étiez une majorité à penser que la star des Knicks n’avait pas les épaules pour mener son équipe au titre. Soulevons d’abord un premier point important : Carmelo Anthony est-il vraiment « bien » utilisé par son coach ? [caption id="attachment_131877" align="alignnone" width="640"] Une fin de match typique des Knicks. Anthony remonte la balle et fixe son défenseur avant de le provoquer en un-contre-un.[/caption] Si vous avez déjà eu l’occasion de voir un match des New York Knicks au cours des deux dernières saisons, vous avez forcément été témoin de cette situation. Carmelo Anthony, isolé d’un côté du parquet, balle en main, ses coéquipiers à l’opposé. Pas de mouvement, pas de passe. C’est devenu un classique à New York. La star monopolise 32,4% des possessions de son équipe (Kevin Durant 32,6% et DeMarcus Cousins, 32,3%, complètent le podium) et tente 21,8 tirs par rencontre (pour 45,3% de réussite). Aucun joueur NBA ne prend autant de shoots. En conséquence, le jeu des New York Knicks est lent – 92 possessions joués par rencontre, le tempo le plus lent de la ligue après Memphis – stéréotypé et statique. Lorsque « Melo » monopolise la gonfle, ses coéquipiers bougent très peu et la balle ne circule plus. Là encore, on peut considérer que le joueur de 29 ans défie les principes du basket « efficace » avec beaucoup de mouvements et une circulation accrue afin de trouver : a) un shoot près du panier, b) un shoot ouvert, si possible dans le corner à trois-points. Carmelo Anthony est un attaquant fantasque avec un arsenal offensif très développé et il est très prolifique. Son jeu repose cependant essentiellement sur sa capacité à dominer son adversaire direct en attaque. Anthony trouve toujours un moyen pour se mettre en position de marquer. Il prend le dessus sur les intérieurs plus grands et plus costauds que lui grâce à sa vitesse et à sa technique. Il profite de sa puissance pour dominer les adversaires plus petits.
« C’est un taureau sur le parquet », le caractérisait son ami Kobe Bryant.
Effectivement, lorsqu’il se positionne en position de triple menace, les épaules vers l’avant, Anthony devient difficile à arrêter comme un taureau lâché dans l’arène. Sauf qu’à la place de chercher à prendre le dessus le plus près du panier, un peu comme LeBron James, la diva new-yorkaise tente le plus souvent sa chance à mi-distance. Le pire ? « Melo » est plutôt efficace (45% aux tirs, 55% de réussite aux tirs effectifs) pour un joueur qui tente des shoots parfois vraiment compliqués. En revanche, pas sûr que cela soit profitable pour son équipe. Le « Hero Ball », ces isolations à outrance dédiées au meilleur joueur de l’équipe, ne fait pas gagner des matches. Or, les Knicks ont tendance à abuser des isolations en fin de rencontre cette saison. Et New York perd. L’an passé, Mike Woodson pouvait compter sur un Raymond Felton plus inspiré ainsi que sur Jason Kidd et Pablo Prigioni pour assurer la distribution. Pendant toute la première moitié de saison, les Knicks ont impressionné. La balle circulait bien, les joueurs enfilaient les paniers à trois-points et « Melo » était dans la forme de sa vie. Notons également que New York a battu Miami à trois reprises en quatre confrontations durant la saison régulière. Arrivé en playoffs, la donne a changé. Les Knicks ont laissé de côté tous les principes qui ont fait leur succès durant l’année. Retour aux isolations, à la frustration et aux défaites… Une statistique illustre les méfaits du « Hero Ball » : le pourcentage de réussite aux tirs de Carmelo Anthony QT par QT. Premier QT : 49,9% de réussite aux shoots, 52,1% à trois-points. Deuxième QT : 48,3% et 36,2%. Troisième QT : 45,9% et 40,2%. Quatrième QT : 37,3% et 35,7%. Evidemment, les défenses se resserrent en fin de match, lorsque l’intensité monte d’un cran. On peut aussi ajouter que Carmelo Anthony a tendance à jouer les héros – parfois avec réussite, il faut l’admettre – dans les derniers instants. Mais les Knicks ont également tendance à varier un peu plus leurs différents systèmes offensifs en début de rencontre. [caption id="attachment_131815" align="alignnone" width="640"] Dès la première action du match, Carmelo Anthony joue le pick&roll avec Tyson Chandler.[/caption]

Selon Synergy Sport, Anthony était le troisième meilleur joueur de la ligue sur pick&roll – en tant que porter de balle – l’an passé (1,06 point par possession sur les picks). Pourtant, les pick&roll représente moins d’un dixième des possessions du joueur (les isolations représentaient 27% de son jeu offensif la saison dernière). L’été dernier, il avait cependant demandé à développer un peu plus cette option.

« J’aimerais continuer à jouer les pick&roll mais tout dépend du déroulement du match. »
Justement, lorsque le match est serré, plus question pour « Melo » de jouer avec les écrans. Et c’est bien dommage. En effet, les picks rendraient l’attaque des New York Knicks un peu moins prévisible. Avec Tyson Chandler, Anthony dispose de l’un des meilleurs pivots sur le pick&roll. L’ancien champion NBA marque d’ailleurs la majorité de ses points en dunkant après avoir coupé (« rouler ») vers le cercle. Les pick&roll entre Chandler et Anthony sont difficile à contenir pour la défense. Si son vis-à-vis recule pour empêcher la pénétration, la star new-yorkaise peut shooter librement à mi-distance. S’il le serre de trop près, il peut faire parler sa puissance. A noter que ces exemples fonctionnent également avec Amar’e Stoudemire, revenu à un niveau de jeu correct. [caption id="attachment_131817" align="alignnone" width="640"] "Melo" pose l'écran et recule rapidement derrière la ligne, prêt à dégainer.[/caption] A noter que Carmelo Anthony peut également jouer les pick&pop – toujours en porteur de balle – avec Andrea Bargnani, bon shooteur longue distance. Autre possibilité, « Melo » pose l’écran pour jouer le pick&pop comme sur l’exemple ci-dessus. Le multiple All-Star est dévastateur sur ses tirs après réception. Mais là encore, ses shoots dits en « spot-up » ne représentaient que 14% de son jeu l’an passé. [caption id="attachment_131871" align="alignnone" width="640"] Vous imaginez vraiment que Carmelo Anthony peut rater un shoot, seul, après un écran ?[/caption] En NBA, la superstar a la balle entre les mains. C’est une tradition devenue encore plus fort depuis l’avènement d’un certain Michael Jordan. On pourrait blâmer Mike Woodson mais ce dernier respecte finalement le « code imaginaire » qui veut que le meilleur joueur de l’équipe ait le ballon entre les mains en fin de rencontre. Carmelo Anthony est LA superstar de l’équipe. Il est donc difficile de savoir s’il accepterait vraiment de jouer une partition différente (plus de jeu sans le ballon, plus de pick&roll). A moins de jouer sous les ordres d’un coach vraiment charismatique ou au côté d’un meneur de grande classe, on ne l’imagine pas changer de profil…

Carmelo Anthony, un homme qui a besoin des autres

Août 2012, Londres. Les Etats-Unis viennent de mette une rouste historique au Nigéria en phase de poules. Carmelo Anthony a encore crevé l’écran, comme souvent avec Team USA. Il a inscrit 37 points ce soir-là, meilleure performance de tous les temps pour un joueur américain avec sa sélection. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=OxqQX2Do6Bw[/youtube]
« Je ne sais pas comment l’expliquer, c’est juste incroyable », confiera « Melo » après la rencontre.
On a notre petite hypothèse. Au sein de Team USA, Anthony n’est qu’une star parmi les stars. Or de questions pour lui de se mettre en avant et de faire la diva. Au contraire, il est souvent présenté comme l’un des joueurs les plus accessibles et les plus sympathiques de la bande. Ses coéquipiers à Syracuse le qualifiaient déjà de « clown » et de « mec cool » à la faculté. Autour de LeBron James et sa bande, « Melo » sait sacrifier son ego. Il ne remonte pas la balle – Chris Paul et Kobe Bryant s’en charge déjà pour lui – et il évolue sans le ballon. En revanche, il fait des cartons. Anthony est tout simplement le joueur FIBA ultime, inarrêtable dans un tel registre. Lors des différentes campagnes internationales, le joueur a l’air sein, heureux. Rien à voir avec la frustration qu’il dégage sur et en dehors du terrain avec les New York Knicks. En réalité, on a le sentiment que Carmelo Anthony peine à assumer cette double casquette premier option offensive/leader du vestiaire. La star est le patron sur le parquet mais elle peine à rendre les autres meilleurs. L’an passé, « Melo » pouvait compter sur le soutien de Rasheed Wallace, Jason Kidd, Kurt Thomas et consorts pour donner de la voix dans le vestiaire. Les vétérans new-yorkais ont su remotiver l’équipe dans les moments difficiles. A l’inverse, les Knicks ne parviennent pas à se sortir du marasme dans lequel ils se sont plongés depuis le début de la saison. La frustration se fait ressentir et les discours d’Anthony après une défaire se ressemble tous : « Je ne sais pas », « on doit s’en sortir mais je sais pas comment », « il faut que l’on s’en sorte ». Certes, il ne s’agit que de déclarations à chaud d’après match mais elles en disent long sur le personnage.
« Je ne sais pas ce que je peux faire de plus. Ces performances n’ont pas d’intérêt. Marquer 40 ou 44 points et perdre… c’est à se demander si ça en vaut la peine », balançait « Melo » après une nouvelle défaite des New York Knicks malgré 44 points de la star face aux Mavericks.   « C’est une putain de honte, il ne mérite pas ça », ajoutera Mike Woodson.
A force de perdre, Anthony a comme perdu toute motivation. Un leader de la trempe de LeBron James ou Kobe Bryant – qui a lui aussi connu des saisons galères – aurait-il laissé passer ça ? Metta World Peace a dressé une comparaison intéressante entre la superstar des Lakers et celle des Knicks.
« Il y avait des fois où Kobe et moi on se gueulait dessus.  J’ai dit une fois au plus grand joueur de tous les temps : ‘T’es nul’. Nos entraînements étaient très intenses et le lendemain on tapait l’autre équipe. »   « Kobe n'en a rien à foutre, il veut juste gagner. Melo doit être plus exigeant et il doit demander à voir des résultats. La seule différence entre lui et Kobe, c’est que Kobe voyait les résultats. Quand Kobe demandait quelque chose, les gens le faisaient. Carmelo n’a pas d’autre choix que de devenir comme ça, parce que c’est un grand joueur. Il n’y a pas beaucoup de gars comme lui. »
N’allez pas croire pour autant que Carmelo Anthony n’est pas un compétiteur. A l’instar des meilleurs joueurs de la ligue, il a su évolué depuis son arrivée en NBA. Il n’est plus le jeune homme parfois immature et influençable, parfois insolent et en surpoids. L’ancienne star des Denver Nuggets a appris à développer son jeu.
« En plus de toutes les choses qui font de lui un grand joueur, il a la volonté de progresser. On cherche toujours à faire évoluer son jeu. Les défenses sont de plus en plus sophistiquées chaque année donc on chercher à contrer ça. Il fait attention à ce qu’il mange et il s’entraîne en permanence, » explique son coach personnel Idan Ravin.
Carmelo Anthony progresse d’année en année depuis quelques saisons. Son évaluation globale (Player efficiency rating) est passée de 21,1 lors de sa première saison new-yorkaise à 25,3 actuellement. L’an passé, son PER était de 24,8. Seuls LeBron James, Kevin Durant et Chris Paul ont fait mieux. Enfin, dernier chiffre, les « win shares » cet indice censé mesurer le nombre de victoires rapportées par un jouer. Anthony se classe en neuvième position de ce classement spécifique. Il est – avec Kevin Love, deuxième – le seul membre du top 10 à évoluer dans une franchise au bilan négatif… « Melo » est un bosseur mais il veut aussi gagner. A bientôt 30 ans, la diva est lassée de perdre des matches tout en cumulant les grosses performances.
« Je veux uniquement gagner un titre, je me fiche du reste. C’est la seule chose que j’ai en tête. C’est ce qui me motive. La seule chose qui me motive. A ce moment de ma carrière, je ne pense qu’à ça », assure le joueur au New York Daily News.

S'exiler pour gagner ?

« Le problème en NBA c’est qu’on vous juge sur le fait que vous ayez gagné des titres ou non. Il va devoir aller là où il pense qu’il peut gagner. Sinon sa carrière sera considérée comme un échec, c’est le problème, » prévient déjà Jim Boeheim.
Pour gagner, Carmelo Anthony devra peut-être quitter New York. La superstar mettra sans doute un terme à son contrat (via son early termination option). Il pourra alors : a) resigner un nouveau mega deal aux Knicks, b) rejoindre une autre franchise. Les différents observateurs se sont tous penchés sur la question et les rumeurs d’un départ du joueur se sont multipliées depuis le début de la saison. Deux franchises semblent favorites pour accueillir « Melo » en cas de départ : les Los Angeles Clippers et les Chicago Bulls. Les Lakers sont en reconstruction et la piste menant aux mauves et or a été écartée.
« Les Bulls sont bien plus attrayants pour lui que les Lakers. »
S’il veut vraiment jouer le titre, Anthony devra sans doute quitter New York. On notera que les Clippers et les Bulls possèdent tous les deux un coach respecté dans toute la ligue (Doc Rivers et Tom Thibodeau) et un meneur All-Star. Chicago a clairement des arguments à faire valoir. Dans la « Windy City », la superstar accepterait sûrement de laisser la gonfle à Derrick Rose, plus jeune MVP de l’histoire de la NBA. De plus, il profiterait des espaces crées par son coéquipier mais aussi des systèmes de coach Thibodeau pour cartonner les défenses adverses sans être nécessairement le leader du vestiaire. Ou comment être le meilleur scoreur de l’équipe sans ressentir toute la pression sur ses épaules. Un peu comme avec Team USA. De plus, les Bulls forment un groupe rugueux, discipliné, bosseur et investi. « Melo » n’aurait d’autre choix que de suivre la philosophie prônée par le staff. Il pourrait même progresser en défense (un point faible assez injuste, Anthony n’est pas forcément un mauvais défenseur c’est plutôt son manque d’investissement sur certaines séquences qui est à souligner). Un changement de franchise serait synonyme de nouveau départ pour Carmelo Anthony. Peut-être même de nouveaux défis et de nouvelles motivations. Il faudrait cependant le casting idéal pour que l’enfant de Baltimore (il a grandi à Baltimore Ouest, quartier de la ville du Maryland rendu célèbre par la série « The Wire ») décroche un titre. Carmelo Anthony est considéré comme un gros scoreur sans impact sur les résultats de son équipe et seul une bague peut casser cette image.
« La seule solution est de gagner un titre. C'est tout. C'est la seule façon. C'est ce qu'a fait Michael Jordan. C'est le seul moyen pour un scoreur de changer les choses, » explique Kobe Bryant.
Anthony a déjà bénéficié d’un supporting cast de qualité. A Denver, il a pu compter sur le soutien de Chauncey Billups et du coaching de George Karl, un entraîneur mythique. Mais le jeune homme n’était pas prêt, pas assez mature. Il a été suspendu par sa franchise lorsque de la marijuana a été retrouvé dans son sac. Celle d’un ami, dira-t-il. Idem, un autre ami a été arrêté – toujours en possession de marijuana – au volant d’une voiture appartenant à « Melo ». Comme quoi, il n’y a que sur le parquet que le joueur n’a pas été bien entouré… Pour revenir aux Nuggets, Anthony a tout de même mené son équipe en finale de Conférence face aux Lakers en 2009 (défaite 4-2). Cette année-là, les Angelenos ont disposé facilement du Magic en finale... Les Nuggets n’étaient donc pas si loin du but ultime. Sans en être proche non plus. Qui sait combien de titre compterait Carmelo Anthony si la star de Syracuse avait été drafté par Detroit (avec le deuxième choix) en 2004 ? Aurait-il été le même joueur au côté de vétérans comme le « Sheed » ou Ben Wallace ? Aurait-il eu la même attitude avec un coach sévère et réputé comme Larry Brown ? On ne peut pas refaire le passé mais « Melo » est encore maître de son futur. Et son avenir reposera pour beaucoup sur le choix qu’il fera cet été. N’oublions pas qu’en parallèle de sa carrière de basketteur, le New-yorkais est un businessman avisé… la grosse pomme lui offre des perspectives d’après carrière non négligeables.
« J’ai toujours dit que Carmelo finira par gagner un titre un jour », défend George Karl. « Il finira par comprendre que les statistiques ne sont pas si importante. Ce sont les victoires qui font les champions. »
Espérons pour lui qu’il ne soit pas trop tard pour rejoindre la liste des plus grands champions de son sport et non celle des meilleurs joueurs à n’avoir jamais remporté le moindre titre…
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