L’Awards Race de BS, épisode 1

Presque un mois après le début de la saison, voici nos impressions et choix pour les distinctions individuelles. Une Awards Race à retrouver tous les mois.

L’Awards Race de BS, épisode 1
Voilà bientôt un mois que la saison NBA a repris. Il est l'heure de tirer un premier bilan avec les tendances qui se dégagent pour les récompenses individuelles de fin de saison. Si elles devaient être décernées à cette heure, voilà ce qu'il en serait pour nous. C'est l'Awards Race, épisode 1.

MVP : James Harden (Houston Rockets)

En quelques jours, James Harden a pris la tangente et fait figure, à nos yeux, de MVP du moment indiscutable. Les Rockets sont co-leaders de la Conférence Ouest à l'heure de ces lignes et ses stats individuelles (30.5 points, 10 passes et 5 rebonds à 45.6%) sont des plus propres, surtout depuis que Chris Paul s'est blessé. Harden a mis fin au début de buzz autour du Greek Freak, toujours formidable (31.7 points, 10.4 rebonds à 59%), mais pas encore capable de ramener les Bucks dans le top 8 de sa Conférence. Antetokounmpo reste un candidat solide dans l'optique où les victoires s'enchaîneraient pour Milwaukee. Idem pour LeBron James, toujours irréprochable, mais que l'on a classé que 5e en attendant qu'il sorte son équipe de la mouise et redevienne un candidat inévitable. Les montées en puissance de Stephen Curry et Kyrie Irving, pas démentiels statistiquement mais incroyablement précieux et fiables pour les deux meilleures équipes de la ligue, valent aux deux meneurs de faire 3e et 4e de ce cliché de l'instant. Aux portes du top 5, Kristaps Porzingis, en train de tout casser à New York et favori, à nos yeux, pour le titre de MIP. 1- James Harden 2- Giannis Antetokounmpo (Milwaukee Bucks) 3- Stephen Curry (Golden State Warriors) 4- Kyrie Irving (Boston Celtics) 5- LeBron James (Cleveland Cavaliers) ..... 53e - Goran Dragic (Miami Heat) Seulement 15e meneur NBA au Player Rater d'ESPN alors qu'il a roulé sur l'Europe il y a quelques mois. 567e - Kawhi Leonard (San Antonio Spurs) Oui, un cyborg ça ne devrait pas être blessé normalement.

RoY - Ben Simmons (Philadelphia Sixers)

A moins qu'il ne soit victime du syndrome Joel Embiid (pas assez de matches pour être vraiment éligible en 2016-2017), Ben Simmons a pratiquement déjà course gagnée. Quand il disait qu'il voulait être comparé aux grands joueurs en activité et pas aux rookies, l'Australien ne blaguait pas. Depuis 35 ans, aucun joueur (rookie ou superstar) n'avait compilé autant de points, de rebonds et de passes après 10 matches. Flippant. Surtout qu'on voit encore la marge de progression dont il dispose. Derrière Simmons, on aime beaucoup la maturité dont fait preuve Jayson Tatum pour pallier l'absence de Gordon Hayward dans le cinq. Avec 13.7 points par match, une adresse globale à 50% (50% à 3 points !) et un style efficace et vintage, les Celtics tiennent un joueur plus que solide. Difficile de ne pas considérer Kyle Kuzma comme le steal de cette cuvée 2017 pour le moment, lui qui a aussi intégré le cinq et fait un sacré ménage à chaque match. Ce que montre Lauri Markkanen, en attaque notamment, doit rassurer les fans des Bulls inquiets d'avoir été floués dans le trade de Jimmy Butler. Malgré quelques soucis physiques et des résultats collectifs médiocres, Dennis Smith Jr fait un début de campagne intéressant à la mène des Mavs pour compléter ce quintet. Pas au point cela dit, de nous faire affirmer, comme LeBron, que les Knicks auraient dû le drafter plutôt que Frank Ntilikina... 1- Ben Simmons 2- Jayson Tatum (Boston Celtics) 3- Kyle Kuzma (Los Angeles Lakers) 4- Lauri Markkanen (Chicago Bulls) 5- Dennis Smith Jr (Dallas Mavericks) .... 11e- Lonzo Ball (Los Angeles Lakers) Les intentions sont là, mais il est lancé sur une saison record all-time en termes de maladresse. Son père l'ayant vendu comme supérieur à Stephen Curry, ça le fait moyennement... 103e- Anthony Bennett (Pole Emploi) Comment ça il est plus rookie ? Comment ça il n'est plus en NBA ?

MIP : Kristaps Porzingis (New York Knicks)

Pas loin de craquer le top 5 de notre classement du MVP, le Letton rayonne à New York en arme de destruction massive et surtout unique. Sans Carmelo Anthony, Porzingis est passé de 18 à 30 points de moyenne, compilant 7.5 rebonds et 2.3 contres tout en approchant tranquillement les 40% à 3 points. Pour ne rien gâcher, le voilà muni d'un ADN de clutch player qu'il n'avait pas encore dévoilé depuis son arrivée. Derrière, parmi les joueurs qui assument avec brio de nouvelles responsabilités ou pèsent encore plus sur leur équipe, Clint Capela est excellent avec Houston et a de moins en moins de choses à envier aux autres postes 5 non stretch d'élite comme DeAndre Jordan, Andre Drummond ou Hassan Whiteside. Aaron Gordon commence à ressembler à un vrai bon poste 4 NBA avec une adresse et une agressivité étonnantes. Viennent derrière Jeremy Lamb, qui a boosté ses chiffres avec Charlotte, et Victor Oladipo, pour le moment top player de Pacers qui vivent mieux que prévu l'après-Paul George. 1- Kristaps Porzingis 2- Clint Capela (Houston Rockets) 3- Aaron Gordon (Orlando Magic) 4- Jeremy Lamb (Charlotte Hornets) 5-  Victor Oladipo (Indiana Pacers) .... 109e - Dwight Howard (Charlotte Hornets) 42% sur la ligne (pire pourcentage en carrière) à son âge et après avoir "travaillé" son geste ces deux derniers étés, c'est une progression dans le foutage de gueule.

6th man : Tyreke Evans (Memphis Grizzlies)

On aurait bien remis Eric Gordon, qui score encore plus cette saison que lors de la précédente où il avait remporté le trophée. Seulement, Chris Paul est out jusqu'à nouvel ordre et Gordon est starter. La catégorie est comme souvent très ouverte, mais on apprécie ce que fait Tyreke Evans en sortie de banc chez des Grizzlies qui tiennent encore le coup à l'Ouest. Avec 18 points de moyenne et une série de 6 matches consécutifs à 20 points ou plus, l'ancien Rookie of the Year brille et semble avoir trouvé chaussure à son pied. A Orlando, Jonathon Simmons (15.2 points à 52%) est en train de prouver que ses qualités sont adaptables hors du cocon de San Antonio. Chez les Sixers, TJ McConnell confirme qu'il est l'un des joueurs les plus sous-estimés de la ligue comme l'avait montré une enquête de Basketball Insiders l'an dernier. Si ses stats ne font pas décoller au plafond, son ratio passes décisives/temps de jeu est l'un des plus élevés de la ligue et son énergie est très utile aux Sixers. Julius Randle a petit à petit accepté son rôle de remplaçant à LA et shoote à 60%, alors que Lou Williams, habitué aux candidatures, tourne à 16 points par match. 1- Tyreke Evans (Memphis Grizzlies) 2- Jonathon Simmons (Orlando Magic) 3- TJ McConnell (Philadelphia Sixers) 4- Julius Randle (Los Angeles Lakers) 5- Lou Williams (Los Angeles Clippers)

DPoY : Rudy Gobert (Utah Jazz)

Kawhi Leonard n'est pas encore en action et Draymond Green a commencé piano piano. La course au titre de défenseur de l'année est encore très ouverte. On va pour le moment opter pour une posture chauviniste mais tout à fait raisonnable. Utah à la quatrième meilleure défense de toute la ligue et le defensive rating du Français est élevé. Dissuasif près du cercle, Gobert continue de pousser les adversaires un peu aventureux à la réflexion. Ce que propose Al Horford avec Boston est remarquable. A peine moins que les efforts impressionnants de Kevin Durant, en train de devenir le two-way player que ses mensurations permettaient d'envisager. Marc Gasol, toujours solide en la matière, complète le top 5, derrière la belle confirmation de Robert Covington, épatant dans sa capacité à défendre sur plusieurs positions. On sait bien que ce top 5 sera sans doute caduque de quelques semaines avec les deux usual suspects de retour dans le game. Draymond Green en particulier, lui qui a participé à la montée en puissance des Warriors dans ce domaine. 1- Rudy Gobert 2- Kevin Durant (Golden State Warriors) 3- Al Horford (Boston Celtics) 4- Robert Covington (Philadelphia Sixers) 5- Marc Gasol (Memphis Grizzlies) ... 316 - Les Cleveland Cavaliers, qui avec 113.4 points encaissés de moyenne, ont l'une des défenses les plus perméables de l'ère moderne.

CoY : Brad Stevens (Boston Celtics)

L'académie de jeu, la faculté de son équipe à scorer 2 fois sur 3 en sortie de temps mort, sa capacité à renouveler sa rotation, à impliquer les remplaçants, qu'il y soit contraint ou non... Le début de saison de Brad Stevens est dans la lignée de ce qu'il propose depuis son arrivée dans le Massachusetts. On sent la patte d'un possible futur grand et d'un actuel très, très, bon. Malgré la dramatique blessure de Gordon Hayward, les petits pépins rencontrés par certains cadres et la jeunesse de son effectif, Stevens fait des merveilles pour le moment et il n'est évidemment pas étranger à la formidable série de 11 victoires de rang des C's. Derrière, à ce stade de la saison, on ne peut que souhaiter au Magic que le travail de Frank Vogel, axé sur un jeu plus épanoui offensivement, continue de payer. David Fizdale avait déjà montré de belles qualités à la tête des Grizzlies l'an dernier. Malgré le départ de deux cadres historiques supplémentaires et, comme souvent, des blessures fâcheuses, l'inventeur du "Take that for data" se montre plein de ressources. Derrière, Stan Van Gundy a fait sa mue et a pour le moment réussi à transformer le visage d'une équipe qui a pourtant peu changé sur le papier. Enfin, pour le principe, on complète ce top 5 avec Gregg Popovich. 1- Brad Stevens 2- Frank Vogel (Orlando Magic) 3- David Fizdale (Memphis Grizzlies) 4- Stan Van Gundy (Detroit Pistons) 5- Gregg Popovich (San Antonio Spurs) ... 30- LeBron James (Cleveland Cavaliers) ... 77- Vinny Del Negro (pole emploi)