Cette saison, Bradley Beal est plus fort que John Wall

Auteur de 51 points cette nuit, Bradley Beal est en passe de s’affirmer petit à petit comme le meilleur joueur des Washington Wizards.

Cette saison, Bradley Beal est plus fort que John Wall
OK, affirmer que Bradley Beal est « plus fort », si jamais le terme veut vraiment dire quelque chose, que John Wall c’est vite dit. C’est abstrait. Quelque part, c’est même un peu malsain étant donné que 1) le meneur All-Star est blessé 2) les deux joueurs évoluent dans la même équipe. Pourquoi les diviser alors qu’ils ont justement déjà eu beaucoup de mal à se mettre sur la même longueur d’onde après des différends répétés et même avoués dans la presse ? Disons simplement que Beal, souvent relégué dans l’ombre de son coéquipier, mérite vraiment d’être mis en avant cette saison. Et ce constat n’est pas motivé soudainement par les 51 points qu’il a collés aux Portland Trail Blazers cette nuit. Ses 51 points, nouveau record en carrière, ce sont justement l’illustration de la prise de pouvoir progressive du bonhomme. La blessure au genou de son camarade l’a poussé dans le feu des projecteurs. Pour une fois, le patron, c’est lui. Pas besoin de se chamailler pour la casquette de chef. Wall lui prête le temps qu’il soigne sa jambe. Et jusqu’ici, l’arrière de 24 ans n’en avait pas vraiment profité. Pour preuve ses prestations sur trois des quatre derniers matches : 8, 10 et 11 points. Et plusieurs défaites pour les Washington Wizards (même si les succès contre Minnesota et Detroit sont quand même encourageants). Alors, ne serait-il finalement pas prêt à assumer un plus grand rôle ? Les 51 points nocturnes viennent rassurer tout le monde. Oui, Bradley Beal a les épaules assez larges. Il continue de progresser. Saison après saison. Et maintenant qu’il est débarrassé de ses pépins physiques, il brille. Il a toujours été un scoreur bien plus accompli que Wall. Mais c’est aussi peut-être même un attaquant plus complet, et ce même en prenant en compte l’incroyable sens de la passe du playmaker des Wizards. Car Beal est lui aussi capable de créer du jeu. Il en a juste rarement l’occasion. Il est par exemple beaucoup plus efficace que son partenaire sur pick-and-roll, l’arme absolue des meneurs – et même plus globalement des premières options offensives sauf pour les quelques pivots dominants comme Joel Embiid, Kristaps Porzingis, etc. Wall rapporte à peine 0,79 point par possession quand il est le porteur de balle alors que cela représente le tiers de son jeu. Son coéquipier ? 1,01 point par possession. Bradley Beal gagnerait à avoir plus le ballon entre ses mains. C’est aussi ce qui s’est vu cette nuit. Il a dribblé. Il a provoqué. Et il a fait souffrir l’un des trois meilleures défenses NBA de la saison (selon les stats avancées). Seulement voilà. Quand John Wall est là, il ne peut pas avoir autant la gonfle. Pour la simple raison que les défenses adverses ignorent complètement Wall – ou presque – quand il n’a pas la balle. La maladresse extérieure du meneur pénalise ses coéquipiers. A l’inverse, les qualités de shooteur de l’arrière libèrent des espaces, notamment pour les pénétrations de Wall, quand il évolue loin du ballon. C’est donc pour le bien de l’équipe qu’il est préférable de le voir évoluer dans un rôle de deuxième lame. Même s’il a le potentiel pour faire plus. Après tout, il marque plus de points, prends plus de rebonds, vole plus de ballons et est bien plus adroit que John Wall. Et, sauf catastrophe, il devrait enfin être All-Star cette saison. Un statut que son camarade l’incitait vivement à assumer avant de vouloir discuter avec lui. Les deux hommes peuvent maintenant se regarder yeux-dans-les-yeux. En espérant qu’ils sachent en faire profiter les Wizards en maximisant enfin le potentiel de ce duo.

Bradley Beal explose contre Portland

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