Le bulletin de notes des coaches – Conférence Ouest

La fin de l'année scolaire approche et le conseil de classe des coaches de la Conférence Ouest a eu lieu, entre bons élèves et cancres indécrottables.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Analyse
Le bulletin de notes des coaches – Conférence Ouest
Après avoir passé au peigne fin les copies rendues par les coaches de la Conférence Est hier, voici le bilan du conseil de classe pour ceux de la Conférence Ouest. Tout le monde n'a malheureusement par le même carnet de notes que Gregg Popovich...

Steve Kerr (Golden State Warriors)

Son coup de génie : Avoir accepté de prendre du recul sans jamais forcer la date de son retour, pour permettre à Luke Walton de se faire la main. Ce qu'on pense vraiment de lui : On apprécie le fait qu'il ait toujours l'air surpris et subjugué devant les exploits et les performances de ses joueurs. Comme s'il se disait : "Mais comment ces types arrivent-ils à aussi bien exécuter ce que je leur demande de faire ?" On a beaucoup aimé son petit speech face à OKC il y a quelques semaines : "Pour une fois le match est serré les gars, ça va être fun". Arrogant, mais classe. Sécurité de l'emploi : Des rumeurs font état de son souhait d'arrêter définitivement de coacher au terme de la saison pour ménager sa santé, tout en restant haut placé chez les Dubs. Dans le cas contraire, il a encore de beaux jours devant lui vu la machine de guerre qu'il a entre les mains. Note : 9/10. Steve a des facilités et aide ses camarades moins favorisés. Attention toutefois à l'absentéisme.

Gregg Popovich (San Antonio Spurs)

Son coup de génie : L'intégration de LaMarcus Aldridge, un franchise player dans la force de l'âge, dans un collectif qui ne tolère pas les individualités. Ce qu'on pense vraiment de lui : Que c'est une putain de légende. Sécurité de l'emploi : Cette équipe est son bébé en garde partagée avec RC Buford. Il arrêtera quand il le voudra, ou quand "Timmy" dira stop. Note : 8.5/10. Toujours aussi performant, Gregg a même fait des efforts pour être plus aimable avec ses camarades et le personnel de l'école.

Billy Donovan (Oklahoma City Thunder)

Son coup de génie : Avoir réussi à faire en sorte que personne ne remarque qu'il n'avait absolument rien apporté de neuf à OKC dans le jeu. Merci KD et Westbrook. Ce qu'on pense vraiment de lui : On a beaucoup aimé son boulot à Florida. Mais depuis le début, on n'est pas convaincu par ce choix de remplacer Scott Brooks par un coach universitaire alors que la fenêtre de tir pour un titre se referme dangereusement... Sécurité de l'emploi : Il n'a pas son destin entre les mains. Tout peut arriver pour lui en fonction de la décision de KD, puis de celle de Westbrook. Note : 5.5/10. On voit bien qu'il a récupéré les cours de Scott Brooks et s'en sert allègrement pendant les contrôles pour avoir de bonnes notes.

Doc Rivers (Los Angeles Clippers)

Son coup de génie : Avoir maintenu l'équipe sur les rails et remis les clés à Chris Paul pendant la blessure de Blake Griffin et après son incartade. Ce qu'on pense vraiment de lui : On sait que c'est un excellent meneur d'hommes, mais on a toujours un peu de mal à le ranger dans la catégorie des grands. Il n'a toujours pas réussi à faire mieux que Vinny Del Negro avec les Clippers. Oui, Vinny Del Negro... Sécurité de l'emploi : Il est son propre boss et à moins de sérieusement emmerder Steve Ballmer, sa place est assez sûre. Note : 7/10. Glenn se vexe pour un rien (surtout quand on l'appelle par son nom de baptême...) et a tendance à critiquer les décisions des professeurs. En dehors de ça, c'est un élève doué et un bon délégué de classe.

David Joerger (Memphis Grizzlies)

Son coup de génie : Avoir secoué le cocotier en mettant Z-Bo et Tony Allen sur le banc pendant quelques matches au péril de sa vie. Les deux lascars ont réintégré le 5 et la machine s'est remise à tourner, même sans Marc Gasol. Sa gestion du Suicide Squad est aussi intéressante. Ce qu'on pense vraiment de lui : On avait jusque-là dans l'idée qu'il n'avait fait que surfer sur le travail de Lionel Hollins. Il commence à s'en démarquer et à penser par lui-même. Sécurité de l'emploi : Ses relations avec le proprio sont très loin d'être idylliques. Il peut parfaitement être limogé du jour au lendemain, surtout en cas d'élimination précoce en playoffs. Note : 6.5/10. Le capital sympathie de cet élève est important, si bien que tout le monde l'appelle désormais Dave.

Rick Carlisle (Dallas Mavericks)

Son coup de génie : Avoir presque fait de Zaza Pachulia un starter au All-Star Game alors que tout le monde attendait un cataclysme dans le secteur intérieur après le retournement de veste de DeAndre Jordan. Ce qu'on pense vraiment de lui : Un très bon, assurément. Il ne se cherche jamais d'excuses et fait avec ce qu'il a à sa disposition. Sécurité de l'emploi : En béton. Mark Cuban est toujours amoureux du coach qui lui a fait gagner son seul titre en NBA et ce n'est pas près de changer. Note : 8.5/10. Rick est une valeur sûre et un élève modèle.

Terry Stotts (Portland Trail Blazers)

Son coup de génie : Lutter pour la 6e place à l'Ouest après avoir perdu 4 starters et récupéré des joueurs moyens à la place tient même du prodige. Ce qu'on pense vraiment de lui : Depuis qu'on sait qu'il parle français et qu'il est capable de faire des miracles avec un effectif limité, on l'admire sincèrement. Sécurité de l'emploi : On le croyait sur un siège éjectable ou pas loin. Au final, on le voit bien rester encore plusieurs années et signer un joli contrat. Note : 9/10. Terry a fait des progrès incroyables malgré un matériel scolaire en moins bon état que celui de beaucoup de ses camarades.

JB Bickerstaff (Houston Rockets)

Son coup de génie : Avoir maintenu Houston dans la course aux playoffs alors que les deux stars de l'équipe ne peuvent plus se blairer. Ce qu'on pense vraiment de lui : Que son nom fait plus marque de fringues que coach NBA. Sécurité de l'emploi : Dès que Daryl Morey aura trouvé un prétendant au nom un peu plus ronflant (et capable de satisfaire ses attentes en matières d'analytics), JB quittera le banc, très certainement. Note : 5.5/10. Malgré une ambiance délétère dans la classe et un accueil glacial à son arrivée, JB a réussi à s'intégrer. Courageux.

Quin Snyder (Utah Jazz)

Son coup de génie : Avoir installé Rodney Hood, l'un des draftés de 2014 les plus sous-cotés, dans le 5.  Ce qu'on pense vraiment de lui : On ne le remerciera jamais assez d'avoir provoqué le départ d'Enes Kanter pour filer les clés de la raquette à Rudy Gobert. Il n'a pas été verni cette année avec la blessure de son pivot alors que l'équipe tournait bien. Si le Jazz ne va pas en playoffs cette année, il les y conduira la saison prochaine.  Sécurité de l'emploi : Stable. Les choses seront peut-être plus compliquées pour lui l'an prochain si la qualif n'est pas au rendez-vous, mais tout le monde a pu constater que le Jazz avait progressé sous sa coupe et changer de leader serait une bévue à ce stade. Note : 7/10. Quin a rapidement balayé les moqueries sur son prénom et s'est fait respecter par ses camarades.

Mike Malone (Denver Nuggets)

Son coup de génie : Que les Nuggets soient devant les Kings et les Pelicans, deux équipes qui visaient les playoffs, tout en filant les clés de la boutique à un meneur et un intérieur rookies (Mudiay et Jokic). Ce qu'on pense vraiment de lui : Assez injustement viré de Sacramento alors qu'il semblait aider la franchise à progresser, on est assez content qu'il ait eu sa chance au sein d'une équipe à reconstruire. Petit bémol : qu'est ce qu'il attend pour faire plus jouer Joffrey Lauvergne ?! Sécurité de l'emploi : Safe. A Denver, on sait parfaitement que les playoffs ne seront pas un objectif réaliste avant deux ou trois ans. Du coup, on laissera Mike Malone faire progresser les jeunes sans trop le déranger a priori. Note : 7/10. Après avoir dû changer d'établissement à cause du caïd DeMarcus Cousins, Mike rend des devoirs très sérieux et intelligents cette année.

George Karl (Sacramento Kings)

Son coup de génie : Ne pas s'être fait virer après avoir été en embrouille avec DeMarcus Cousins, un coach killer notable. Ce qu'on pense vraiment de lui : George Karl mérite le respect. Au-delà d'avoir vaincu un cancer, le coach des Kings est le plus victorieux en saison régulière encore en activité et l'un des membres du club fermé des coaches à 1000 victoires dans la ligue. En revanche, on ne sait pas si ce job à Sacramento était une bonne idée pour sa santé... Sécurité de l'emploi : Très précaire. Si les Kings ne vont pas en playoffs, ce qui est probable, on ne voit pas Karl rester en place, surtout s'il faut contenter "Boogie" Cousins. Note : 5.5/10. George est un peu plus âgé que ses petits camarades et est resté bloqué aux maths à l'ancienne des années 60.

Alvin Gentry (New Orleans Pelicans)

Son coup de génie : Avoir survécu au début de saison cataclysmique de son équipe. Ce qu'on pense vraiment de lui : A-t-il vraiment les épaules pour être un head coach à succès dans cette ligue ? On sait bien que le roster des Pelicans est un peu bancal, mais être aussi loin des playoffs à l'entame du sprint final avec Anthony Davis en franchise player tient presque de la boulette. Sécurité de l'emploi : Instable. Si un gars comme Tom Thibodeau fait acte de candidature, le brave Alvin sautera comme du pop-corn.  Note : 4.5/10. Précédé d'une flatteuse réputation lors de son arrivée dans la classe, Alvin n'a pas encore prouvé que celle-ci était justifiée. On notera quand même son abnégation pour tenter de suivre la tête de classe.

Sam Mitchell (Minnesota Timberwolves)

Son coup de génie : Avoir intelligemment géré le traumatisme de la perte de Flip Saunders pour les jeunes Wolves. Ce qu'on pense vraiment de lui : S'il a l'air parfois un peu désespéré par les lacunes tactiques de ses ados, Sam Mitchell a plutôt fait preuve de pédagogie et s'est révélé être un bon technicien de transition. Ce ne sera sans doute pas lui qui drivera le groupe lorsque celui-ci sera prêt à passer à la vitesse supérieure, mais il mérite de rester dans le giron de l'équipe. Sécurité de l'emploi : Lorsque la direction sentira que l'équipe est prête à jouer les playoffs, il reprendra sans doute un rôle d'assistant. On ne sait en revanche pas si ce sera dans un ou deux ans. Son passé de "Coach of the Year" avec les Raptors peut aussi lui permettre de rebondir ailleurs.  Note : 6/10. Sam est revenu dans la classe avec modestie et application, quelques années après avoir été élu meilleur élève de l'école.

Earl Watson (Phoenix Suns)

Son coup de génie : Avoir été marié à Jennifer Freeman, la Claire de "Ma famille d'abord". Comment ça, ça n'a rien à voir avec le basket ? Ce qu'on pense vraiment de lui : Difficile à dire. On trouve en tout cas que le licenciement de Jeff Hornacek était injuste, vu la manière dont son effectif a été dépouillé en l'espace de quelques mois. Watson est en tout cas apprécié dans le milieu et considéré comme un potentiel bon meneur d'hommes. Sécurité de l'emploi : A priori, si un technicien plus huppé ou avec une vraie réputation en NCAA se présente au portillon cet été, Watson ne sera pas maintenu. Note : 3.5/10. 12 défaites en 15 matches, l'apprentissage se fait à la rude pour le petit Earl.

Byron Scott (Los Angeles Lakers)

Son coup de génie : Avoir convaincu la famille Buss et Mitch Kupchak que c'était une bonne idée de le mettre sur le banc et fait croire que c'était un pédagogue de talent. Ce qu'on pense vraiment de lui : On a longtemps été victimes de l'illusion collective qui a fait passer Byron Scott pour un super coach, notamment sur le plan défensif. On n'arrive pas en Finales NBA deux fois sans le moindre talent, certes. Mais après une petite étude de cas, on s'est rendu compte que les assistants de l'ancien joueur des Lakers étaient les vrais artisans des bons résultats des Nets à l'époque, notamment Eddie Jordan. Le surnom de Byron Scott dans le milieu il y a 10 ans ? "Assistant-coach Byron Scott"... Sécurité de l'emploi : Inexistante. Le seul avantage de Byron Scott aujourd'hui, c'est qu'il n'existe pour l'heure aucune alternative qui semble pouvoir transformer les ambitions des Lakers du jour au lendemain. En somme, aucun coach sensationnel capable de faire des miracles immédiats une fois Kobe parti en retraite. Mais dès cet été, on peut supposer que n'importe quel technicien libre et un peu doué fera l'affaire aux yeux de la famille Buss et de Mitch Kupchak. Note : 2/10. S'il était plutôt en réussite au début de ses études, Byron est clairement à la traîne aujourd'hui. Il se tient souvent bras croisés en salle de classe en se demandant ce qu'il fait là.    
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