C.J. McCollum, la belle histoire des Blazers

Peu connu du grand public, C.J. McCollum a su saisir sa chance suite aux nombreuses blessures qui ont frappé les Blazers. Il est aujourd'hui l'un des éléments clés du banc de Portland.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / Focus
C.J. McCollum, la belle histoire des Blazers
Être journaliste, c’est exposer des faits, rapporter l’information mais aussi, parfois, conter des histoires. Elles peuvent être belles, originales, surprenantes, tristes, drôles voire même banales à la première lecture. Peu importe, du moment qu’elles sont authentiques. Celle de C.J. McCollum n’est pas aussi émouvante que l’enfance de Jimmy Butler ni aussi glaciale que la fin de carrière de Lamar Odom. Elle est unique et nous avons pris plaisir à portraiturer le natif de Canton, Ohio, dans notre REVERSE#41. Contrairement à la plupart des joueurs NBA mais à l’instar de son coéquipier Damian Lillard, le jeune homme n’a pas fréquenté les bancs d’une université reconnue pour son programme de basket. Il n’a pas non plus rejoint la grande ligue après un semestre et des poussières passés à la faculté. McCollum est resté à Lehigh, en Pennsylvanie. Il a joué au sein de la modeste Patriot League et il y a établi des cartons. Ses 30 points ont poussé la très prestigieuse université de Duke vers la sortie au premier tour de la March Madness en 2012. Un exploit pour Lehigh, une première opportunité de saisie pour C.J. Les scouts se souviendront de son nom. Un an plus tard, il était sélectionné en dixième position par les Portland Trail Blazers le soir de la draft. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=9pHE_rmLd_w[/youtube]

Une histoire d'opportunité

[caption id="attachment_119779" align="alignleft" width="300"] C.J. McCollum a été drafté en dixième position en 2013 après trois années passées au sein de la modeste université de Lehigh.[/caption] Sa carrière n’a pas vraiment décollé depuis. Blessé au pied dès le début de sa saison rookie, il a appris dans l’ombre. Il a observé Lillard et ses coéquipiers se hisser parmi les meilleures équipes de la Conférence Ouest l’an passé. Ses premières prestations en pro n’ont pas marqué les esprits. Mais C.J. McCollum a patienté, comme toujours. Tout est une question d’opportunité. Il suffit de saisir sa chance quand l’occasion se présente. C’est exactement ce qui s’est passé il y a quelques semaines. Les déboires des uns font les affaires des autres. Wesley Matthews, Dorell Wright et Arron Afflalo se sont blessés consécutivement, laissant la rotation des Blazers en chantier avant le début des playoffs. Terry Stotts a alors lancé son sophomore dans le grand bain. McCollum a inscrit 23 points en 29 minutes lors d’un choc au sommet contre les Golden State Warriors le 29 mars dernier. Quelques jours plus tard, il plantait 27 pions à 10/16 aux tirs contre les Los Angeles Lakers.
[superquote pos="d"]"Il a pris confiance en lui en l'absence de Wesley Matthews." Monty Williams[/superquote]« J’ai une très bonne opportunité de jouer, d’être productif et d’avoir un impact sur mon équipe », résumait l’intéressé.
Jason Quick en connait un rayon sur les Blazers. Le journaliste suit la franchise au quotidien pour The Oregonian Live. Il a senti que C.J. McCollum n’était plus le même joueur en fin de saison. Il a alors consacré un article au jeune arrière de Portland en mettant en lumière sa progression ainsi que le rôle qu’il est susceptible de jouer en playoffs. Les cadres et les coaches de Portland, citations à l’appui, multipliaient les compliments à l’égard de McCollum.
« Je l’ai beaucoup vu jouer récemment et il a vraiment pris confiance en lui », saluait même Monty Williams, le coach des New Orleans Pelicans. « C’est probablement dû à l’absence de Wesley Matthews. Il sait que même s’il fait des erreurs, le coach ne va pas pouvoir le remettre sur le banc et faire entrer Wes. Il doit se sentir plus libéré. »

Une histoire d'exploit

[caption id="attachment_207719" align="alignleft" width="300"] C.J. McCollum a été excellent en sortie de banc lors des deux derniers matches contre Memphis.[/caption] C.J. McCollum a été aligné sur le parquet presque par défaut mais son talent lui a permis de rapidement prendre du grade au sein de la rotation de Terry Stotts. Il cumulait plus de 15 points de moyenne en sortie de banc sur les huit matches disputés par Portland au mois d’avril. Timide pour ses deux premiers matches de playoffs, il a relancé la machine depuis. Il a inscrit 26 points lors de la défaite contre Memphis dans le Game 3 et a compilé 18 points (à 8/12) et 5 rebonds dans le Game 4 remporté par Portland. Il a même inscrit « le tir du match », dixit son coach. A 88-88 et avec moins de deux minutes à jouer, il n’a pas eu peur de décocher un shoot derrière l’arc. Dedans. Les Blazers ont pris l’avantage et n’ont plus été rejoints par les Grizzlies après ce panier primé. Quelques minutes auparavant, il enchaînait les pénétrations, mettant à mal la défense pourtant expérimentée et réputée de Memphis.
[superquote pos="d"]"Il nous pose de gros, gros problèmes." Dave Joerger[/superquote]« C.J. McCollum nous pose de gros, gros problèmes. Il attaque le cercle encore et encore et encore », confiait Dave Joerger, entraîneur de Memphis.
Le jeune joueur apporte un vent de fraîcheur à son équipe à chacune de ses apparitions sur le parquet. Son entrée dans le premier QT fut à l’origine d’un 14-5 passé par les Blazers lors du dernier match.
« J’ai trouvé qu’il a donné du rythme », analysait Terry Stotts.
[caption id="attachment_262309" align="alignleft" width="300"] C.J. McCollum et Meyers Leonard, les révélations de Portland durant ces playoffs.[/caption] Bon shooteur, à l’aise balle en main et capable de jouer sur deux postes différents (meneur et arrière), McCollum est le complément idéal de Lillard en attaque. Il apporte une touche supplémentaire à la création et il profite des espaces crées pour shooter de loin et se frayer un chemin jusqu’au cercle.
« Je pense que notre cinq (avec McCollum et Meyers Leonard) leur pose des problèmes car on écarte beaucoup le jeu alors que Memphis aime jouer dans un périmètre restreint », notait Damian Lillard.
Leonard et McCollum ont saisi leur chance et ils auront certainement encore un temps de jeu conséquent ce soir, lors de la cinquième manche entre Memphis et Portland. Un match une nouvelle fois décisif pour les Blazers, éliminés en cas de défaite. Aucune équipe n’a jamais remonté un handicap de 0-3 en playoffs. La première à y parvenir – si une équipe y arrive un jour – resterait à jamais dans l’histoire de la NBA. Ce serait même sûrement un très beau récit. Peut-être même que C.J. McCollum sera alors de l’autre côté du micro, plume à la main, pour le raconter. Le joueur de 23 ans a pour rêve de devenir journaliste sportif une fois sa carrière NBA terminée. Mais en attendant de rapporter et de faire vivre la vie des autres, il a encore du temps pour écrire sa propre histoire.

Les highlights de C.J. McCollum et Meyers Leonard dans le Game 4

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