Danny Granger, the (under) dog

Adulé à Indiana puis envoyé à Philadelphie comme un malpropre le soir de la deadline, Danny Granger a rebondit à Los Angeles. Jusqu'où peut-il aller avec les Clippers ?

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Il y a sept ans, le jeune Danny Granger a acheté une maison à Los Angeles. Du haut de ses 23 ans, le natif de New Orleans était encore un joueur prometteur des Indiana Pacers. Peut-être avait-il déjà envisagé un passage par Hollywood au cours de sa carrière naissante. Ou peut-être voulait-il simplement un pied-à-terre où passer du bon temps durant ses étés californiens. Il a même pris l’habitude de travailler son jeu au nouveau centre des Clippers, installé à Playa Vista, à l’ouest de Los Angeles. Sauf qu’à l’époque, la franchise était encore la risée de la ligue.
« La culture a vraiment changé ici suite aux arrivées de Doc (Rivers, le coach), Chris (Paul) et du meilleur ailier fort de la ligue (il fait ici référence à Blake Griffin –NDLR). La culture de la gagne s’installe aux Clippers. »
La gloire, Danny Granger n’a jamais vraiment eu le temps d’y goûter. Meilleur joueur d’une équipe des Pacers en construction, il a connu les saisons sans playoffs, les éliminations au premier tour puis la montée en puissance de sa franchise et une nouvelle sortie de route prometteuse en demi-finale de Conférence face au Miami Heat en 2012. Et il y a eu cette blessure. Opération du genou, saison blanche (ou presque, cinq matches de saison régulière disputés). Sans lui, Paul George s’est révélé au grand public et les troupes de Frank Vogel se sont hissés en finale de Conférence avant de faire trembler le Heat et de rendre les armes durant une septième manche décisive. Les Pacers ont appris à gagner sans lui. Revenu timidement cette saison, les dirigeants ont préféré sacrifier l’ancienne idole d’Indianapolis. Envoyé aux Philadelphie Sixers en l’échange d’Evan Turner (et de Lavoy Allen), coupé quelques jours plus tard à sa demande, Danny a finalement posé ses valises à Los Angeles.

Les Clippers, la destination idéale ?

Frustré, vexé et en colère après son transfert, Danny Granger a insisté auprès des dirigeants des Sixers afin d’obtenir un buyout. Son contrat expirant à la fin de la saison, il s’est rapidement retrouvé sur le marché. Direction L.A, mais pas y passer des vacances. Du haut de ses 30 printemps, Granger veut gagner et rien d’autres. San Antonio, Chicago, Dallas et même Miami ont été citées comme des destinations potentielles avant qu’il se décide à rejoindre Doc Rivers et ses hommes. Humble, conscient qu’il revient de lui, l’ancien All-Star et MIP est désormais un joueur de devoir. Et il est heureux.
« A ce moment-là de ma carrière, je m’adapterai à n’importe quel rôle que Doc Rivers voudra me confier », assurait Danny Granger à USA Today après sa signature. « Je ne suis pas l’un de ces joueurs qui réclament ceci ou cela. Je veux juste jouer, prendre du plaisir, prendre des tirs à trois-points et envoyer des coéquipiers au alley-oop. »
Danny Granger se contente des choses simples. Et Doc Rivers prend son temps avec sa dernière acquisition (l’ancien joueur des Pacers a complété l’effectif juste après le recrutement de Glen Davis). Remplaçant attiré de Matt Barnes à l’aile, Granger apporte de la profondeur au banc des Clippers.
« Il nous apporte une autre dimension. Il est grand et cela nous donne l’opportunité de jouer au poste bas avec un joueur supplémentaire, » explique Doc Rivers.
Les consignes données à Danny Granger en attaque sont simples. Il évolue essentiellement sans le banc, se démarque en prenant les écrans de Blake Griffin ou se place derrière la ligne à trois-points en attendant un caviar de l’un de ses coéquipiers. Et ça fonctionne ! Granger rapporte 1,08 pt par possession à son équipe lorsqu’il évolue en « spot-up ». Il n’est pas encore une menace offensive fiable pour autant mais il monte en régime au fils des matches.
« C’est le genre de système au sein duquel je vais sans doute être très performant », annonçait-il avant même son premier match. « Tous les joueurs rêveraient de jouer comme le font les Clippers. »
Même s’il n’a jamais été un grand défenseur sur l’homme, son adaptation n’a pas posé trop de problème d’alchimie. En effet, les systèmes défensifs de Doc Rivers sont similaires à ceux de Frank Vogel aux Indiana Pacers.

Une signature sous-estimée ?

Danny Granger n’est pas le joueur qui changera le visage des Los Angeles Clippers. Le succès de la franchise ne dépend pas de lui. Mais ses bonnes performances actuelles sont encourageantes. Hormis deux matches ratés (deux victoires, face à Utah et Phoenix) et une adresse de loin en berne, le vétéran a réalisé de bonnes prestations.
« Danny joue très bien. Il a besoin de rythme. Ça va prendre du temps mais je suis très patient avec lui. On peut déjà voir ce qu’il est capable de nous apporter », rapportait Doc Rivers après 10 points de Granger face aux Lakers.
En huit matches avec les Los Angeles Clippers, Danny Granger a dépassé la barre des 10 points à cinq reprises alors qu’il ne passe que 17 minutes en moyenne sur le parquet. Doucement mais sûrement, il retrouve ses jambes, à défaut de regagner un jour toute son explosivité. En fin de compte, Granger monte en puissance au même rythme que les Clippers. Contrairement aux années précédentes, les joueurs de « l’autre » franchise de Los Angeles ont programmé leur pic de forme pour les playoffs. Avec la ferme intention d’y jouer les trouble-fêtes. Comme Danny Granger…
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