Danny Green peut-il être nommé MVP des finales NBA ?

Danny Green a l'occasion d'être l'un des rares role players de l'histoire de la ligue à avoir remporté le titre de MVP des finales NBA.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Danny Green peut-il être nommé MVP des finales NBA ?
Le public raffole toujours des contes de fées. Comme dans tous les sports, les finales NBA comptent chaque année leur lot de belles histoires. La petite équipe face aux grands marchés, les superstars devenus parias, les grands champions au sommet de leur art, la revanche des bannis, etc. Entré dans le livre des records de la ligue suite à ses performances gargantuesques derrière la ligne à trois-points, Danny Green a mis sa touche personnelle sur la finale entre l'une des meilleures équipes de la décennie, les San Antonio Spurs, et celle qui fut un temps pressentie pour prendre le relais, le Miami Heat. LeBron James, Tim Duncan, Tony Parker, Dwyane Wade, Chris Bosh, Manu Ginobili, Ray Allen... on ne compte plus les superstars présentes à ses côtés sur le parquet. Pourtant, depuis quelques jours, on parle de plus en plus du jeune joueur de 25 ans, drafté au deuxième tour en 2009, coupé par les Cavaliers, licencié à deux reprises par les Spurs, expédié en ligue de développement avant de finalement gagner sa place au sein de l'effectif texan. Avec un nouveau record NBA du nombre de paniers primés inscrits lors d'une finale (25), avec 18 points par match, 56% de réussite aux tirs et 66% derrière l'arc, Danny Green fait désormais figure de candidat plus que crédible au titre de MVP des finales si les Spurs venaient à l'emporter. Un role player devenu MVP des finales, c'est une belle histoire. Ça peut plaire à une partie du public. Pas sûr que ça plaise 1) aux scouts qui n'ont pas cru en lui, 2) à la majorité des GM's qui n'ont pas cru en lui, 3) à David Stern, déjà fatigué de voir les audiences baisser à chaque fois que les Spurs sont en finales. Pourtant, Danny Green ne serait pas le premier joueur de l'ombre à recevoir pareille considération dans l'histoire de la NBA. [superquote pos="d"]"Chaque MVP recevait une voiture. Quand j'ai quitté l'hôtel, il n'y avait rien à part un taxi qui m'attendait. On ne m'a donné qu'une montre." Cedric Maxwell, MVP des Finales 1981[/superquote]Cedric Maxwell, pas sûr que le nom inspire beaucoup d'entre nous, n'a jamais été All-Star. Il ne sera jamais Hall Of Famer mais il a été MVP des finales, et pas n'importe laquelle. En 1981, les Boston Celtics et les Houston Rockets s'affrontent au cours d'un duel au sommet. Les C's l'emportent en six manches. Dans la maison verte on retrouve alors Larry Bird, Kevin McHale, Nate Archibald ou encore Robert Parrish. Maxwell repartira avec le titre de MVP. Alors, forcément, l'ancien joueur de 57 ans a déjà trouvé son chouchou cette année :
"Je supporte Danny Green", raconte-t-il à Yahoo! Sports. "Il est issu du même moule que moi... S'il remporte le titre de MVP, j'aurais quelqu'un de plus dans ma troupe."
Pour l'instant, ils sont deux vainqueurs du titre honorifique de meilleur joueur des finales à n'avoir jamais été introduits au Hall Of Fame, Cedric Maxwell et JoJo White (lui aussi avec Boston, en 1976). En onze saisons NBA, Maxwell affiche une moyenne de 12,1 points par match. En 81, il était tout de même un joueur important des Celtics et tournait à plus de 15 pions par rencontre, sans être le leader de la franchise mythique. En finale, il est monté à 17,7 pts à 56% de réussite aux tirs, des statistiques très proches de celle de Danny Green. [caption id="attachment_117087" align="alignleft" width="350"] Cedric Maxwell sous le maillot des Cetlics[/caption]
"Je voterais pour lui pour le titre de MVP. Un gars comme moi, qui travaille dur et qui a su briller sous les feux des projecteurs. Quand les gens me regardent, ils savent que j'étais un joueur des Celtics, que j'ai été champion à deux reprises.  Mais ils me disent toujours 'Vous étiez MVP des finales ?'".
En effet, la reconnaissance accordée à un role player devenu star n'est pas toujours la même. Ce n'est pas propre au basket, les formateurs n'apprécient pas forcément de voir quelqu'un qui leur a échappé briller au sommet. Il est rare, par exemple, de voir des joueurs non passés par des centres de formation avoir la même considération que les joueurs présentés comme des futures stars depuis l'âge de 16 ans (cf : la gestion des cas Valbuena et Benzema par Laurent Blanc lors de l'Euro 2012). Parenthèse football fermée, Cedric Maxwell n'a pas eu le traitement auquel il s'attendait :
"Chaque MVP recevait une voiture. Quand j'ai quitté l'hôtel, il n'y avait rien à part un taxi qui m'attendait. On ne m'a donné qu'une montre."
[superquote pos="d"]"si vous appelez les MVP des finales dans une salle, je marcherai dans le couloir, avec Michael Jordan." Cedric Maxwell[/superquote]Cedric Maxwell est tout de même fier d'avoir accompli pareille performance. Non seulement il supporte Danny Green, mais il estime que le joueur des Spurs peut légitimement prétendre au titre de MVP :
"J'ai joué les finales avec sept Hall Of Famers sur les parquets : Moses Malone, Larry Bird, Robert Parrish, Nate Archibald, Calvin Murphy et Kevin McHale (cela fait bien six - ndlr). Green fait ce qu'il fait avec Tim Duncan, Chris Bosh, LeBron James, Dwyane Wade, Manu Ginobili et Tony Parker."
Cedric Maxwell n'oublie pas pour autant qu'il n'a jamais été une superstar. Peu importe, ce titre de MVP symbolisait son moment de gloire :
"Un jour, un gars m'a dit que je ne pourrais jamais être Michael Jordan. C'est vrai. Mais si vous appelez les MVP des finales dans une salle, je marcherai dans le couloir, avec Michael."
Danny Green pourrait lui aussi faire partie de cette "salle" un jour... S'il continue à jouer à un tel niveau de jeu, le titre de MVP pourrait effectivement lui revenir.
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