DeAndre Jordan, attaquant sous-estimé ou point noir des Clippers ?

DeAndre Jordan est le joueur le plus adroit de la NBA. Pourtant ses lacunes aux lancers-francs pénalisent les Clippers lorsqu'il est sur le parquet.

DeAndre Jordan, attaquant sous-estimé ou point noir des Clippers ?
Il y a tout juste une semaine, DeAndre Jordan marquait les esprits en cumulant 22 points et 20 rebonds sur le parquet des Brooklyn Nets, une performance réalisée par seulement six joueurs NBA depuis le début de la saison. Le pivot des Los Angeles Clippers a converti 10 de ses 13 tentatives dans le champ ce soir-là, alternant dunk, layup, dunk, dunk, layup, dunk, hook shot, dunk et encore dunk. Les Californiens se sont inclinés in-extremis face aux New-yorkais. D.J. a passé moins de six minutes sur le parquet dans le dernier QT de la rencontre. Les Nets ont marqué 11 points de plus que les Clips durant ces six petites minutes. Doc Rivers n’a pas osé aligner son pivot plus longtemps sur le terrain. Car s’il a été excellent dans le champ, Jordan a manqué 10 de ses 12 tentatives sur la ligne des lancers-francs. Des points précieux qui ont pesé lourd dans la balance. Ce soir-là, les Nets se sont imposés de deux petits points (102-100). [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=9msxyFCC7Ns[/youtube]

Une valeur ajoutée pour les Clippers en attaque

C’est tout le paradoxe qui entoure DeAndre Jordan. Il est l’un des attaquants les plus efficaces de la NBA et pourtant sa présence pénalise parfois son équipe en attaque. On peut négliger le profil du pivot, plus athlète que basketteur, mais les chiffres témoignent en sa faveur. Avec 72,7% de réussite, il est le joueur le plus adroit de la ligue. Il n’a manqué que 86 tirs depuis le début de la saison. Il marche même sur les traces de Wilt Chamberlain dont il pourrait battre le record d’adresse sur un exercice complet (72,7% avec les Los Angeles Lakers en 1972-1973).
[superquote pos="d"]DeAndre Jordan a manqué plus de tirs que de lancers-francs ![/superquote]« C’est un bien meilleur finisseur que l’an passé », affirme Doc Rivers au Los Angeles Times.
DeAndre Jordan se contente de marquer des paniers faciles mais c’est exactement ce que les coaches lui demandent. Des systèmes ont même été mis en place avec D.J. à la finition, au dunk ou en alley-oop. Pardonnez-nous les formules toutes faites mais chaque panier compte et il excelle dans ce rôle de pivot qui pose l’écran avant de rouler fort vers le cercle. Son apport en attaque ne se limite d’ailleurs pas seulement à ses paniers mais aussi à ses rebonds offensifs. Hormis Andre Drummond, aucun joueur n’en capte autant que lui cette saison. Il récupère 15,5% des rebonds offensifs qui se trouvent à sa portée, une statistique qui le classe en septième position parmi les joueurs qui ont disputés au moins 25 matches. Que l’on apprécie le personnage ou non, Jordan est un vrai plus pour l’attaque des Clippers et les hommes de Doc Rivers inscrivent 114 points sur 100 possessions lorsqu’il est sur le parquet (pour 105 encaissés, soit un net rating de +9).

Une faille à exploiter pour les adversaires en fin de match

Un bonus et un malus. S’il a manqué seulement 86 tirs depuis le début de la saison, le joueur de 26 ans a déjà raté 116 lancers-francs. Il affiche un vilain 39,6% de réussite sur la ligne de réparation. Seuls trois joueurs sont moins à l’aise aux lancers : Ian Mahinmi (36%), Joey Dorsey (31%) et… Rajon Rondo (30,9%). Son incapacité à rentrer des lancers-francs posent problème aux Clippers dans la mesure où les adversaires ont tendance à envoyer l’intérieur sur la ligne en fin de match. Le « Hack-a-Shaq » est devenu « Hack-a-Jordan ».
« D.J. travaille sa technique tout comme le faisaient Shaquille O’Neal, Wilt Chamberlain, Bill Russell ou Dennis Rodman. Ils étaient tous de mauvais tireurs de lancers-francs. La bonne nouvelle c’est qu’ils ont tous gagné des titres. C’est la preuve que l’on peut être champion même en étant mauvais aux lancers-francs », rappelle Doc Rivers.
DeAndre Jordan n’a pas le centième de l’arsenal offensif des joueurs cités (Rodman mis à part). Son impact sur les Clippers est indéniable, autant en des termes positifs que négatifs. Les playoffs serviront de révélateur pour le joueur mais aussi pour la franchise. S’il parvient à démontrer que l’équipe est plus efficace lorsqu’il est sur le parquet, et ce malgré sa maladresse aux lancers, alors ses dirigeants lui offriront sans doute un nouveau contrat bien juteux cet été.