DeRozan et les Raptors, ça va faire mal

Les Toronto Raptors de DeMar DeRozan n'ont impressionné personne au premier tour. C'est pour ça qu'ils seront durs à battre au second.

DeRozan et les Raptors, ça va faire mal
Nous allons prendre un pari tous ensemble. Les Toronto Raptors, qualifiés in extremis pour le deuxième tour des playoffs après bataillé en sept manches contre les Indiana Pacers et après avoir gaspillé une avance de 16 points lors de l'ultime rencontre, vont pratiquer un bien meilleur basket contre le Miami Heat. DeMar DeRozan ne va pas soudainement ajouter un tir à trois-points à sa panoplie. Les Dinos' ne vont recruter un ailier-fort spécialement pour le second tour des playoffs et Jonas Valanciunas ne va pas devenir du jour au lendemain le pivot dominant qu'il était un temps censé incarner. Non, les Canadiens seront beaucoup plus forts pour une simple raison : ils vont enfin se libérer. Les Raptors ont été éliminés au premier tour des playoffs lors des deux dernières saisons. Deux désillusions, deux échecs qui ont pesé lourd dans les jambes des joueurs de Dwane Casey. La pression était palpable lors des sept matches contre Indiana et les cadres de Toronto - DeRozan, Kyle Lowry - étaient particulièrement fébriles. Tous avaient certainement conscience qu'une nouvelle sortie de route prématurée aurait eu des conséquences sur les décisions des dirigeants cet été. De quoi ajouter une pression supplémentaire sur les épaules des joueurs majeurs et du coach. Une «malédiction» a même été avancée - terme employé à toutes les sauces - à propos de Toronto, une équipe encore traumatisée par le buzzer beater manqué de Vince Carter en 2001 (lors du Game 7 contre les Philadelphie Sixers d'Allen Iverson) ou le tir de Kyle Lowry contré par Paul Pierce il y a deux ans (lors du Game 7 contre les Brooklyn Nets). Des superstitions, un ramassis de connerie. Mais des conneries suffisamment forte pour s'implanter dans la tête des Raptors. Casey et DeMarre Carroll peuvent se pavaner en saluant l'attitude de guerriers des troupes, les Raptors ont eu très chaud. Lowry et DeRozan ont eu très chaud. Ils étaient tous les deux attendus, un seul a répondu présent. Et pas celui que l'on pensait. Après le premier match raté, on aurait plus facilement parié sur un réveil du meneur All-Star, forte tête et grande gueule qui n'a pas l'habitude de se laisser marcher sur les pieds. Son partenaire, lui aussi All-Star, a l'habitude de «chocker» dans les moments chauds. Pourtant, c'est bien lui qui a fait la différence. D'abord dans le décisif Game 5, un match au cours duquel il a inscrit 34 pions, achevant les Pacers dans le quatrième QT. Il en a mis 30 autres hier soir. Maintenant qu'ils ont passé le premier tour, les Toronto Raptors peuvent souffler. Ils peuvent se relâcher. Et sans ce balai coincé là vous le pensez, Lowry et DeRozan vont enfin pouvoir laisser leurs qualités s'exprimer. Car ce n'est pas un hasard si le tandem All-Star a mené cette équipe jusqu'à la deuxième place de la Conférence Est. Les finales NBA restent l'objectif mais la saison des Canadiens ne sera pas un échec complet si jamais ils venaient à sortir contre Miami.