Dwight Howard, la résurrection ou le déclin ?

A 30 ans, Dwight Howard est à un carrefour de sa carrière. De son choix durant la free agency, où il est convoité par Boston et Atlanta, dépendra l'empreinte qu'il laissera en NBA.

Dwight Howard, la résurrection ou le déclin ?
Il y a 7 ans, Dwight Howard menait une équipe sans génie jusqu'aux Finales NBA. Il y a 5 ans, il brandissait une troisième couronne consécutive de meilleur défenseur de la ligue. Il y a deux ans, il était encore All-Star et prêt à former une doublette meurtrière avec l'un des meilleurs attaquants de la planète. Aujourd'hui, on a bien du mal à savoir ce que vaut réellement Dwight Howard. A 30 ans, le pivot des Houston Rockets est free agent et bien malin qui peut dire, à l'heure actuelle, ce dont il a réellement envie, ce dont il est encore capable, ou jusqu'où des franchises sont prêtes à aller pour s'attacher ses services. L'interview qu'il a accordée à Jackie McMullan d'ESPN le mois dernier est arrivée à un moment plutôt opportun, comme une tentative d'éclaircissement (et quelque part de rédemption) pour celui qui est passé en quelques années de chouchou du public grâce à sa bonne humeur (8 fois All-Star) à paria décrié pour son manque de fidélité, de sérieux et d'intelligence de jeu. Dans cet entretien, Howard est apparu de bonne foi, tant sur le départ de Stan Van Gundy du Magic que sur l'aversion qu'il suscite depuis son départ du Magic ou sa relation avec Kobe Bryant. La relative maturité que "D12" y a affiché a en tout cas convaincu deux franchises de vouloir miser sur lui : les Boston Celtics et les Atlanta Hawks. [caption id="attachment_97197" align="alignleft" width="318"] Dwight Howard était le meilleur pivot de la ligue lorsqu'il portait les couleurs du Magic.[/caption] Aucun contender donc, mais est-ce bien étonnant ? Les Warriors le voulaient il y a trois ans, mais leur philosophie de jeu et la structure contractuelle de leur effectif rendent son arrivée peu pertinente aujourd'hui. Ni, Cleveland, ni San Antonio n'ont véritablement intérêt à handicaper leurs finances sur ce dossier. Chez les aspirants à la progression, on a un temps parlé des Knicks, mais New York devrait se tourner vers Joakim Noah, dont le profil est plus proche de ce que souhaite Phil Jackson. Reste donc les Celtics et les Hawks. Que peut attendre chacune de ces deux équipes de l'ancien n°1 de Draft ? Boston et Atlanta ne possèdent pas de star au sens classique du terme. Al Horford, qui n'est pas sûr de rester, et Paul Millsap sont d'excellents joueurs, mais ne seraient que des secondes ou troisièmes options au sein des toutes meilleurs équipes de la ligue. Pareil pour Isaiah Thomas ou Avery Bradley. Ce qui implique que Dwight Howard aura l'étiquette et les responsabilités d'un franchise player s'il opte bien pour le Massachusetts ou la Géorgie. A Orlando, il a parfaitement assumé ces responsabilités avant sa fin tumultueuse. Depuis, il a constamment dû partager l'affiche et se mettre en retrait vis à vis de stars déjà en place : Kobe Bryant et James Harden.

De retour à l'Est pour mieux dominer ?

Le bail qu'il signera (il a refusé 23 millions de dollars en se libérant de son contrat avec les Rockets) et sa notoriété mettront immanquablement la pression sur lui. "Dwight n'est plus le joueur qu'il était il y a quelques années", a récemment expliqué Kevin McHale, son ex-coach dans le Texas, sur Sirius XM. Son bilan offensif sur 36 minutes est son plus faible en carrière et bien qu'il reste le 7e meilleur rebondeur de la ligue, son déclin physique et athlétique est souvent évoqué ces derniers mois. Les blessures qu'il a subies et ses difficultés à être le protecteur de cercle que l'on a connu vont dans ce sens. Howard a joué plus de 30 000 minutes de saison régulière depuis le début de sa carrière et s'est frotté pendant 12 ans aux intérieurs les plus rugueux de la ligue, ce qui peut expliquer la disparition de sa domination individuelle dans la peinture. Mais ce sont peut-être les contextes dans lesquels il s'est retrouvé qui ont provoqué cette baisse de régime. [caption id="attachment_271047" align="alignright" width="318"] La séparation est à l'ordre du jour entre Dwight Howard et James Harden.[/caption] A Boston, où Danny Ainge est clairement en quête d'un poste 5 capable de rendre son groupe encore plus menaçant, Howard représenterait une immense plus-value par rapport à Jared Sullinger ou Kelly Olynyk. Brad Stevens n'a pas encore eu le luxe de s'occuper d'un big man de cet acabit, mais on peut être sûr qu'il trouvera le moyen de l'alimenter tout en conservant l'osmose qui a mené son équipe en playoffs la saison passée. En revenant dans la Conférence Est, il retrouverait au passage une place de choix dans la hiérarchie tant les pivots de qualité ne sont plus légion de ce côté-ci du pays, même si des éléments comme Andre Drummond et Hassan Whiteside ont réalisé d'immenses progrès récemment. A Atlanta, sa ville de naissance, Howard formerait une raquette intéressante avec Paul Millsap, qui préfère jouer un peu plus au large et n'aime guère l'altitude, mais le reste de la rotation serrée (Korver, Schröder, Sefolosha, Bazemore et un point d'interrogation sur Horford) ne paraît pas ou plus taillé pour jouer la gagne. Les Hawks auraient du mal à revoir leurs prétentions à la hausse avec le seul D12 comme recrue de taille durant l'intersaison. Toujours est-il que, là encore, il n'aurait pas grand monde pour lui faire de l'ombre, une situation dans laquelle il a prospéré pendant huit ans à Orlando. La saison prochaine sera dans tous les cas très révélatrice pour Dwight Howard. Soit il parvient à prouver qu'il peut encore être l'un des 15 meilleurs joueurs de la ligue dans un rôle phare, soit il montre trop de limites pour être mieux qu'une seconde ou une troisième option, comme à Houston, et il se dirigera vers une fin de carrière indigne de ce que l'on avait imaginé pour lui en le voyant écraser ses adversaires au milieu des années 2000...