Dantesque ! Après 40 minutes de bataille, la Slovénie a fini par l'emporter face à l'Espagne dans une salle de Celje au bord de l'implosion. Transfigurée par un public déchaîné, se livrant corps et âme sur chaque ballon, l'équipe slovène, emmenée par des frères Dragic insaisissables, a créé l'une des plus grosses sensations de ce début d'Euro, au terme de ce qui est très certainement, pour l'instant, le plus beau match de la compétition.
Sur le dos de Jose Calderon et Sergio Llull (2 pts, 5 pds) de la première à la dernière seconde, les arrières locaux ont phagocyté le jeu espagnol et entraîné un nombre important de ballons perdus (14), souvent transformés en contre-attaques meurtrières. D'abord dominée dans la peinture par Marc Gasol (17 pts, 7 rbds, 5 bps), la Slovénie a pu compter sur Gasper Vidmar, dont le physique et le courage ont fait la différence (5 pts, une dent en moins). Souvent à la traîne, les ouailles de Bozidar Maljkovic se sont accrochées en empilant les paniers extérieurs signés Bostjan Nachbar (14 pts) ou Muric, avant de se laisser emporter par la démence de Zoran (12 pts) et Goran Dragic (18 pts, 6 rbds, 7 pds) dans le money time.
Balbutiante et surprise par une formation slovène capable de soutenir son rythme élevé, l'Espagne s'en est trop longtemps sortie en s'appuyant sur ses individualités. Maintenue à bout de bras par Marc Gasol puis par le show Calderon (14 pts, 4 rbds), auteur de 3 paniers primés dans le seul deuxième quart-temps, la Roja s'est faite piéger en laissant le match tomber tout doucement dans la folie furieuse. Sans mordant et sans vice, la Furia s'est donc au final précipitée à pieds joints dans le traquenard que lui tendait son adversaire depuis le début du match.
La Slovénie peut exulter. L'Espagne, elle, peut s’inquiéter, car de grosses lacunes sont apparues.
Score final : 78 - 69