France – Allemagne, les clés de ce 8ème pour les Bleus

France – Allemagne, les clés de ce 8ème pour les Bleus

Ce samedi (14h15), l’équipe de France affronte l’Allemagne en 8èmes de finale de l’Eurobasket 2017. Après une phase de poules mitigée, les Bleus doivent se reprendre.

BasketSessionPar BasketSession  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Cette fois-ci, l’équipe de France n’a plus le droit à l’erreur. Après deux revers face à la Finlande et la Slovénie à l’occasion de la phase de groupes, les Bleus ont terminé à la 3ème place du Groupe A et vont donc affronter ce samedi l’Allemagne en 8èmes de finale de cet Eurobasket 2017. Un adversaire largement à la portée des hommes de Vincent Collet, qui devront cependant suivre quelques principes clés pour se défaire de cette sélection, portée bien évidemment par Dennis Schröder.

Limiter Dennis Schröder, l’objectif numéro 1

Sans surprise, limiter l’apport du meneur des Atlanta Hawks sera l’objectif prioritaire de nos Bleus. A l’image d’un Goran Dragic déterminant avec la Slovénie jeudi face à la France, Schröder est totalement capable de faire vivre un enfer à notre défense. Avec 23,6 points et 4,6 passes décisives de moyenne depuis le début du tournoi, le joueur de 23 ans assume totalement ses responsabilités de patron au sein de cette équipe et ce n’est pas étonnant de voir Collet le cibler comme le principal danger.

"Pour empêcher Schröder d'aller au panier, il faut faire ce que nos adversaires faisaient contre nous avec Tony Parker, à savoir que c'était le réseau défensif qui était missionné. Bien sûr, tu envoies une première ligne, et Axel pourrait être celle-là. Mais il ne pourra pas le stopper seul", a commenté Vincent Collet pour le quotidien L’Equipe.

Et c’est bien là le problème, depuis le début du tournoi, notre défense collective fait (très) peur à voir...

Défensivement, il faut une prise de conscience collective

Avec 84,4 points encaissés en moyenne sur la première phase de cette compétition, la France affiche tout simplement la plus mauvaise défense des 16 équipes encore en lice ! C’est donc un euphémisme de dire que la sélection tricolore devra afficher un autre visage dans ce secteur de jeu pour avoir la moindre chance à partir de maintenant. Si certains de nos joueurs ne vont pas devenir brillants de ce côté du terrain par magie, ils peuvent au moins adopter un comportement plus positif. En s’inspirant par exemple sur Louis Labeyrie, qui a le mérite de se battre sur tous les ballons.

"C'est indispensable de faire mieux. Ce qui est problématique, c'est qu'il y a des choses qu'on ne fait pas bien et sur lesquelles on insiste depuis le 29 juillet. Chez moi, ralentir la balle sur la transition offensive des adversaires, c'est un dada. Il y a des comportements qui ne sont pas corrects. J'espère que l'enjeu, le fait que ce soit un huitième de finale, va nous permettre de monter en intensité", a prévenu le sélectionneur.

Pour insuffler un bon état d’esprit dans ce secteur de jeu, Collet pourrait être bien inspiré de donner des responsabilités plus importantes à un spécialiste de la défense : Axel Toupane.

Toupane, l’âme de la défense de la France ?

Retenu essentiellement pour ses qualités défensives, Axel Toupane s’est peut-être demandé sur certains matches de cet Euro pourquoi il n’était pas utilisé... En tout cas, nous oui. Pourquoi le nouveau joueur de Kaunas n’a pas été aligné sur la dernière possession contre la Finlande pour défendre sur Jamar Wilson ? Pourquoi il n’a pas été mis directement sur Goran Dragic contre la Slovénie ? Car en dix minutes face au meneur slovène, Toupane a eu au moins le mérite de le « bousculer ». Dans une équipe de France qui peine à trouver son rythme de ce côté du parquet, la présence de l’ancien joueur des Denver Nuggets peut se révéler précieuse.

"Schröder et Dragic, c'est un peu du même acabit. Dragic a davantage d'expérience, mais Schröder est plus jeune. Il n'a peur de rien, il est super rapide, attaque très bien le panier et est capable de mettre dedans, même si le shoot n'est pas ce qu'il recherche en premier. Ça va être un super challenge et j'espère que j'aurai la chance montrer que je peux le faire", a lancé Toupane.

De par ses qualités athlétiques, l’ailier peut soulager nos joueurs extérieurs (Nando De Colo notamment) en étant « en mission » sur Schröder. S’il parvient à le limiter, le meneur allemand pourrait rapidement se frustrer, commettre des erreurs, des fautes et ainsi ne plus être un problème pour les Bleus...

Offensivement, il faut aussi un vrai réveil COLLECTIF

Sur le papier, l’équipe de France dispose d’une force de frappe impressionnante sur le plan offensif. Nando De Colo, Evan Fournier, Thomas Heurtel, Joffrey Lauvergne ou encore Edwin Jackson... Individuellement, les qualités offensives de nos Bleus sont évidentes. Mais collectivement, ce n’est pas encore assez ! La France a pourtant réalisé un festival face à l’Islande (115 points inscrits, record de l’ère Collet), mais l’opposition était trop faible pour véritable s’emballer. La réalité, c’est que les hommes de Collet ont beaucoup couru derrière le score en raison de leurs problèmes défensifs. Conséquence, ils ont parfois oublié que le basket était un sport collectif en voulant jouer les héros en attaque. La clé pour l’avenir des Bleus dans cette compétition ? Mettre en place, sur la longueur, un vrai jeu collectif. Car sur certaines séquences, les Tricolores ont régalé avec notamment des joueurs comme De Colo et Heurtel capables de délivrer de véritables caviars grâce aux mouvements de leurs partenaires. Mais on l’a trop peu souvent vu et ils sont ensuite rapidement retombés dans leurs travers : dribbles à outrance, passes compliquées, tirs forcés. C’est forcément l’une des consignes de Collet de chercher des solutions collectives... Mais comme pour le repli défensif, les joueurs ont visiblement du mal à mettre en application les principes, pourtant fondateurs, voulus par le coach. Respecter les consignes, ça peut avoir du bon.

Les leaders offensifs, c’est maintenant ou jamais

Le réveil des Bleus doit être collectif, on a insisté sur ce point juste avant et on ne va pas se renier. Mais dans une compétition comme celle-ci, il est impossible d’être performant sans pouvoir compter sur de véritables leaders offensifs. La force d’un collectif doit forcément se reposer sur des éléments forts, sur lesquels une équipe peut se reposer dans les moments difficiles pour marquer le panier qui va faire basculer une rencontre. Avant le début du tournoi, Nando De Colo et Evan Fournier ont incontestablement hérité de ce rôle. Depuis les Jeux Olympiques de Rio 2016, le meneur du CSKA Moscou a été désigné comme la véritable plaque tournante de notre équipe. Il doit désormais se montrer à la hauteur de ce statut par ses performances mais aussi dans son attitude. De par son talent, De Colo a largement les moyens de porter très haut cette équipe, mais il faut s’imposer comme le véritable patron. Dans les matchs à élimination directe, la France doit pouvoir compter sur eux dans le money-time. Il ne faut pas se cacher, il est l’heure d’assumer cette lourde responsabilité.

Fournier, une envie qui doit être canalisée...

De son côté, Evan Fournier ne se cache pas depuis ce début de compétition. Frustré d’avoir manqué les JO de Rio 2016, l’arrière du Orlando Magic veut prendre sa revanche. Son envie est ÉNORME. Parfois trop. Impossible de passer sous silence son coup de sang face à la Slovénie jeudi... Éjecté après une seconde faute technique, le Tricolore a pété un câble contre l’arbitre de la partie. Il a lui a même lancé au passage quelques mots doux. Heureusement, il n’a pas été suspendu et a seulement été sanctionné d’une amende de 2 500 euros. Honnêtement, on a adoré la hargne et la passion de Fournier sur ce début de compétition. Dans l’attitude, il a au moins montré qu’il avait envie de mouiller le maillot. Sa motivation fait plaisir à voir. Mais il ne doit pas en faire trop. Il a franchi la limite contre la Slovénie et il faut espérer qu’il va retenir la leçon. La France a besoin d’un grand Evan Fournier pour avoir une chance dans cette compétition.

Ne pas hésiter à sortir les leaders

Nando De Colo et Evan Fournier doivent donc entrer véritablement dans leur compétition à l’occasion de ce huitième. C’est essentiel. Mais si ce n’est pas le cas, ou s’ils ont un coup de moins bien, il faudra les gérer différemment. Car c’est une constante du coaching de Vincent Collet : il fait toujours confiance à ses leaders. On se souvient de moments, comme lors de la demi-finale contre l’Espagne lors de notre EuroBasket, où Tony Parker était dans le dur, mais restait sur le terrain. C’est toujours difficile de sortir un joueur de la stature de TP, avec tout ce qu’il a apporté. Surtout que les surdoués offensifs, même dans un jour sans, ont tellement de talent qu’ils peuvent toujours débloquer une situation. Cette année, le sélectionneur n’a pas dérogé à ses principes : à la manière d’un Phil Jackson qui laissait ses joueurs se débrouiller pour trouver eux-mêmes la solution quand ça n’allait pas, il a maintenu très longtemps ses joueurs majeurs sur le terrain. Trop. Ce n’est pas un désaveu, quand ils ne sont pas bons, de les sortir deux minutes, de les laisser souffler et se remettre les idées en place avant de les relancer. Et ça peut éviter de manger des éclats irrémédiables, d’emmagasiner de la frustration et d’entrer dans une dynamique négative. Lors de sa conférence, Vincent Collet a affirmé qu’il serait "beaucoup plus réactif par rapport aux mauvais comportement défensifs". Parfait, mais ça peut clairement s’étendre à l’attaque.

Et si un changement de 5 était nécessaire ?

La France a reçu une vraie gifle contre la Slovénie lors de la dernière journée de la phase de groupes. Une véritable humiliation qui aura sûrement le mérite de réveiller les Bleus. Mais si Vincent Collet décidait de donner un autre électrochoc à ses troupes en changeant son 5 majeur ? Car s’il ne faut pas hésiter à sortir les leaders sur certaines séquences, faire des ajustements au sein de l’équipe type pourrait permettre à Collet de faire passer un vrai message. Personne n’est intouchable et TOUT LE MONDE doit se bouger.

"Changer de 5 ? Entre coaches, c'est notre débat depuis deux jours. On hésite. Mais c'est tellement un problème collectif qu'il est difficile de stigmatiser l'un ou l'autre. L'effort défensif qu'on doit consentir est à partager", a rappelé Collet.

Et on a tendance à être complètement d’accord avec le sélectionneur de l’équipe de France sur ce point. Défensivement, les lacunes des Bleus ont été énormes, avec les titulaires mais aussi les remplaçants. Il est impossible de viser un 5 en participer sur ce problème. Mais un changement peut donner une nouvelle dynamique. Une piste qui sera peut-être creusée par Collet face à l’Allemagne.

Arrêter de chouiner et de discuter avec les arbitres

On a bien évidemment tous en tête les images de l’énervement d’Evan Fournier qui ont conduit à son expulsion. Mais c’est loin d’être le seul souci des Bleus avec le corps arbitral dans cette compétition. Depuis le début de l’EuroBasket, lui et pas mal d’autres passent trop de temps a discuté avec les arbitres, à s’énerver. Ce genre de choses peut paraître marginale et accessoires vu le chantier auquel l’équipe de France doit s’attaquer pour relancer son Euro, mais c’est pourtant essentiel. Déjà, se mettre les arbitres à dos n’est jamais une bonne chose. Jamais. Loin de nous l’idée de dire que derrière ils vont se venger consciemment (quoique), mais inconsciemment ça pèse sur les coups de sifflet suivants. Surtout on perd une énergie et une concentration incroyables à se tromper d’adversaires et de problèmes. Et puis, tout basketteur le sait, tout sportif le sait : un joueur en train de s’embrouiller avec l’arbitre, c’est un joueur pas serein, avec lequel il va être plus facile de s’amuser, de le faire encore plus sortir de son match. Alors oui, il y a plein d’autres choses à régler (tous les points précédents déjà), mais changer d’attitude avec le corps arbitral sera tout aussi nécessaire.
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