Ntilikina encore une fois intéressant dans le money time

Ntilikina encore une fois intéressant dans le money time

Le Français Frank Ntilikina a joué l'intégralité du dernier quart temps. Et c'est à ce moment-là que les Knicks ont fini par renverser le Jazz.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Deux matches, deux joueurs, deux « hypes » et deux expériences différentes. Cette nuit, Lonzo Ball, deuxième choix de la draft et phénomène médiatique quasiment jamais vu en NBA, a assisté depuis le banc, impuissant, à la superbe passe d’armes que se sont livrés les Los Angeles Lakers et les Philadelphia Sixers dans le quatrième quart temps. Un poil plus tôt dans la soirée, Frank Ntilikina, rookie discret, disputait les douze dernières minutes de la rencontre serrée entre les New York Knicks et le Utah Jazz. Les Lakers ont perdu. Les Knicks ont gagné. Le joueur français y était pour quelque chose. Malgré son jeune âge et son expérience, il a donc été laissé sur le parquet tout au long du money time par son coach Jeff Hornacek. Et c’est justement dans le dernier quart que New York, jusqu’alors mené à domicile, a renversé la tendance pour finalement l’emporter. Un 29-19 décisif (victoire 106-101). Avec une vraie contribution intéressante, une de plus, de son jeune meneur. Parmi les principaux faits d’armes : ses deux paniers consécutifs à huit minutes de la fin du match. OK, cela ne paraît pas aussi marquant que le trois-points pour la gagne qu’il avait planté contre les Indiana Pacers il y a quelques jours. Mais c’était tout aussi important. Car à ce moment-là de la partie, le Jazz était encore devant au score. Surtout, les Knicks étaient de plus en plus nerveux. Les fautes se multiplient. A huit minutes du buzzer, ils étaient déjà dans la pénalité. Ce qui est rarement bon signe au moment d’entamer une tentative de comeback. Les joueurs râlaient auprès des arbitres après chaque coup de sifflet. Il fallait un bonhomme pour calmer tout le monde. Frank Ntilikina n’a pas eu peur de prendre ses responsabilités. Il a enchaîné deux shoots, en sortie de dribble, comme un grand, pour ramener l’écart à deux points. « Il est entré, il appelait les picks-and-roll et il n’a pas eu peur de prendre les tirs importants. C’est juste une question de confiance. Il a déjà les atouts physiques avec ses longs bras et sa vitesse de déplacement en plus de sa taille. Il doit maintenant apprendre les placements mais il grandit vraiment vite », confiait après coup Courtney Lee, l’un des mentors du rookie. En dehors de ça, et de sa façon de bien faire tourner la balle en attaque, son impact s’est encore une fois principalement fait ressentir en défense. Avec Ntilikina en face, le Jazz a déjoué dans le dernier quart temps. Ricky Rubio et ses coéquipiers ont perdu quatre ballons et ont shooté à 33%. Ils ne sont pas les premiers à se casser les dents devant la défense de l’ancien strasbourgeois. Avec deux steals par match, il est le deuxième meilleur intercepteur de la ligue. Malgré un temps de jeu à peine supérieur à 20 minutes par match. C’est simple, une fois les stats ramenées sur 36 minutes, il est le joueur qui vole le plus de ballons en NBA. Il est aussi l’un des trois à dévier le plus de passes. Des chiffres qui s’expliquent par ses tentacules mais aussi sa détermination. Car là où un joueur comme Ball, pour revenir à la jeune star des Lakers, manque d’agressivité en défense, un garçon comme Ntilikina est en permanence concentré sur son vis-à-vis. Ses moyennes ne vont font peut-être pas décoller au plafond. Mais l’impact, et nous l’avons déjà mis en avant plusieurs fois, est évident. D’ailleurs, Kristaps Porzingis mis à part, aucun joueur des Knicks n’affiche un aussi bon Net rating que lui. +11 sur 100 possessions. Quand il est sur le terrain, New York n’encaisse que 102,4 points sur 100 possessions. Soit l’équivalent de la huitième défense NBA. En revanche, dès qu’il est sur le banc, cette stat grimpe à 108,7 points. Soit l’avant-dernière défense NBA. « On adore ça chez lui. On lui fait vraiment confiance en défense », assure le coach Jeff Hornacek. « C’est génial de voir un jeune joueur avec plus de principes défensifs qu’offensifs. Cela ne s’apprend pas. » C’est une question de personnalité. C’est ce que des Donovan Mitchell, des Dennis Smith Jr, des Lonzo Ball, des Markelle Fultz et autres vont devoir travailler. Pas lui. Lui peut se concentrer sur son jeu. D’autant plus qu’il n’est pas beaucoup plus manchot offensivement que ces gars-là. Ils marquent tous plus que lui mais les pourcentages ne sont pas si différents : 35% pour Ntilikina. 39% pour Mitchell. 30% pour Ball. Ou encore 41% pour Smith Jr. Petit à petit, il prend confiance. A force d’être poussé par ses coéquipiers et les coaches. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il fasse vraiment son trou.
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