Même à ce prix, Denver a bien fait de signer Gary Harris

Les Nuggets ont payé le prix fort pour conserver leur arrière. Mais l'avenir pourrait (devrait) leur donner raison.

Même à ce prix, Denver a bien fait de signer Gary Harris
Quand un joueur progresse de façon significative chaque année depuis son arrivée en NBA, il est fort probable qu’il touche le pactole à l’issue de sa troisième saison dans la ligue. Gary Harris est le dernier exemple en date. Le 19ème choix de la draft 2014 a prolongé pour 84 millions (74 sont garantis, les dix autres millions sont des bonus et autres primes) sur quatre ans avec les Denver Nuggets ce weekend. Un sacré pactole. A titre de comparaison, des stars à son poste comme Jimmy Butler ou Kawhi Leonard touchent grosso-modo la même somme annuelle. Avec une nuance (importante), évidemment, étant donné que les deux bonhommes ont signé leur contrat respectif trois ans plus tôt dans un contexte financier différent. Pourtant, l’arrière du Colorado ne boxe pas dans la même catégorie que les deux All-Stars. Mais ce n’est plus tant l’essentiel pour les franchises au moment d’offrir des extensions de contrat. A 23 ans, le joueur vient de boucler sa saison la plus prolifique en NBA. Il tournait à 14,9 points par match, 50% aux tirs et 42% derrière l’arc. Le parfait « 3 and D » capable de défendre dur, de mettre dedans de loin et de semer ses adversaires sans le ballon avant de conclure – souvent sur une passe lumineuse de Nikola Jokic. Harris rentre parfaitement dans le moule. Dans le projet des Nuggets. Il est jeune. Il est prometteur. Alors, banco, il faut raquer le chéquier.

« Gary représente tout ce que nous voulons être : un gars qui est venu ici, a progressé chaque année et adhéré au discours du staff », notait Tim Connelly, le Président des opérations basket à Denver.

Gary Harris n’a pas forcément l’étoffe d’une star. Il ne représente pas une deuxième option viable à l’heure actuelle pour un candidat aux playoffs en NBA. Mais s’il continue de progresser, il y a fort à parier qu’une franchise aurait osé balancer un contrat au montant maximum l’été prochain. Lui offrir 84 millions est un pari coûteux dans l’immédiat. Qui peut s’avérer rentable sur le long terme.

Gary Harris, un candidat sérieux au MIP ?

Car le garçon est l’un des joueurs les plus efficaces du championnat à son poste. Avec Paul Millsap et Jokic, ils disposent désormais de deux intérieurs excellents passeurs capables de l’abreuver de ballons quand il part vers le cercle dans le dos de son défenseur. S’il y a prise-à-deux sur l’une des deux stars, il peut faire mouche de loin. Il représente l’avenir de l’organisation avec le Serbe et Jamal Murray.

« Il ne doit pas avoir peur d’être un leader. Il est énormément respecté par ses coéquipiers. Il doit maintenant être plus vocal, demander plus de ses coéquipiers et de lui-même », prévient son coach Mike Malone.

C’est effectivement la saison pour franchir un nouveau cap. Déjà pour démontrer que ses dirigeants ont eu raison de croire en lui. Mais aussi parce que son équipe aura bien besoin qu’il continue sa progression pour passer le prochain palier. Denver veut aller en playoffs. Et faire du bruit. Avec le départ de Danilo Gallinari, ce sont presque 20 pions qui s’évaporent dans la nature. 15 à 16 d’entre eux devraient revenir à Millsap. A Gary Harris de lui aussi se rapprocher de la barre des 20 points par match. Avec pourquoi pas un trophée de MIP à la clé, en plus d’un gros contrat déjà signé.