Goran Dragic, gueule cassée mais coeur vaillant

Pas aidé par les arbitres, Goran Dragic continue néanmoins d'être le fer de lance du Miami Heat. Le Slovène est l'une des clés de cette série indécise face aux Raptors.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / ANALYSES / Focus
Goran Dragic, gueule cassée mais coeur vaillant
Goran Dragic n'a pas vraiment fière allure au moment de répondre aux questions de la presse devant son casier. L'oeil rougi et la lèvre passablement gonflée, le meneur du Miami Heat a même du mal à articuler, la faute aux huit points de suture qu'a été obligé de lui poser le médecin de l'équipe à la mi-temps du game 2 contre Toronto. En cause, le coude saillant et sans pitié de DeMar DeRozan. En première mi-temps, le All-Star des Raptors a ainsi fait saigner le Slovène sur un drive et obtenu la faute au plus grand désarroi de l'ancien meneur des Suns.
"Si quelqu'un vous touche avec son coude en premier, pour moi c'est une faute. Qu'est ce que je peux dire de plus ? Cette saison, à chaque fois que je me fais percuter, on siffle faute contre moi. J'ai perdu deux dents, me suis fait poser plusieurs points de suture et on m'a quand même sanctionné. Je ne sais pas si les arbitres regardent les matches ou non. Je ne vais pas en dire plus parce que ça ne m'aidera pas à avoir plus de coups de sifflets...", a déploré Dragic.
Ce n'est effectivement pas la première fois que Goran Dragic a le sentiment qu'on l'arbitre un peu différemment de ses homologues américains. Le cliché du meneur européen soft et un peu truqueur a la vie dure. Fort heureusement pour le Heat, Dragic affiche une telle forme ces derniers temps qu'il parait capable pour le moment de ne pas craquer face au sentiment d'injustice. Après quelques mois passés à tenter de retrouver le niveau qui était le sien à Phoenix et une vraie influence dans le cinq floridien, le trentenaire est à nouveau une menace très sérieuse pour l'opposition et un atout majeur pour Miami. Au-delà des statistiques, le Slovène est redevenu ce joueur à la fois agressif et terriblement malin sur pick and roll, capable de rendre meilleurs ceux qui gravitent autour de lui. L'axe Wade-Whiteside ayant vampirisé à juste titre les schémas offensifs du Heat en saison régulière, on ne s'attendait pas forcément à revoir un Dragic aussi impliqué et déterminant en post-saison, d'autant qu'il sortait de son exercice le moins prolifique et le plus maladroit depuis 4 ans (14.1 points/match, 47.7% au shoot). [superquote pos="d"]Wade : "Goran doit comprendre que quand il joue comme ça, on est très durs à battre".[/superquote]Le réveil avait eu lieu bien avant le game 7 contre Charlotte, mais c'est bien dans cette manche décisive que l'on s'est le plus aperçu du retour en premier plan du numéro 7, auteur de 25 points à 11/17 pour éclipser le pourtant bouillant Kemba Walker. Mardi dernier, l'intéressé a prouvé que ce n'était pas un "one shot" en dynamitant dans la foulée les Raptors sur leur parquet avec 26 points à 10/20 et quelques actions-clés qui ont fait basculer le match en faveur de Miami. Cette nuit encore, c'est un Goran Dragic incisif (20 points à 8/12), à défaut d'être toujours impeccable dans l'utilisation du ballon (4 pertes de balle sur les 21 du Heat), qui a mené la vie dure à Toronto sans pouvoir éviter la défaite des siens en prolongation. C'est même lui qui, d'un tir à 3 points clutch, a décroché l'overtime à 10 secondes de la fin. https://www.youtube.com/watch?v=3DmBPeMz8ko L'efficacité de Dragic, même si elle parait freinée par les décisions contrariantes du corps arbitral, est d'autant plus mise en lumière que son vis à vis chez les Raptors continue de tirer la langue. En plus de rater 70% de ses shoots, Kyle Lowry n'est pas d'une grande aide lorsqu'il s'agit de défendre sur le meneur du Heat. Alors qu'il avait réussi à le limiter en saison régulière (38% d'adresse pour Dragic sur les 3 matches entre les deux équipes), le All-Star peine à suivre la cadence que lui impose son rival et Dwane Casey a été contraint de revoir ses plans défensifs le concernant, envoyant tantôt Norman Powell, tantôt Cory Joseph lorsque les deux hommes étaient sur le terrain. Ce match-up pour le moment favorable aux Floridiens est l'un des facteurs qui permettent à Erik Spoelstra et à ses joueurs d'être désormais les favoris de cette série. Tout le monde est conscient qu'avec un Goran Dragic à ce niveau, le statut des deux équipes au début de la campagne de playoffs importe peu.
"Quand il joue comme ça, c'est le Goran que l'on aime tous. Il met énormément de pression sur la défense adverse et tous les joueurs autour de lui sont plus à l'aise et libres de s'exprimer. Ce que l'on voudrait, c'est que Goran lui-même comprenne que quand il est capable d'évoluer comme ça, le Heat est une équipe extrêmement difficile à battre", a expliqué Dwyane Wade au sujet de son compère de backcourt.
C'est avec une lèvre probablement moins enflée mais une détermination intacte que Goran Dragic va retourner se frotter aux coudes des Raptors dans trois jours, du côté de South Beach, avec l'espoir de se rapprocher un peu plus de la première finale de Conférence de sa carrière.

Les 10 derniers matches de Goran Dragic

Date Opp. Score Min FGM FGA FG% 3PM 3PA 3PT% FTM FTA FT% Off Def Reb Ast TO Stl Blk PF Pts
May 5 @TOR L 92-96 35:02 8 12 66.7 2 2 100.0 2 2 100.0 1 3 4 4 4 0 1 5 20
May 3 @TOR W 102-96 41:05 10 20 50.0 3 4 75.0 3 5 60.0 0 6 6 2 3 0 0 2 26
May 1 CHA W 106-73 31:34 11 17 64.7 2 5 40.0 1 4 25.0 0 6 6 4 2 0 1 0 25
Apr 29 @CHA W 97-90 32:12 6 17 35.3 0 2 0.0 2 2 100.0 2 5 7 2 1 0 0 3 14
Apr 27 CHA L 88-90 31:49 5 15 33.3 0 3 0.0 0 0 0.0 0 6 6 3 2 2 0 3 10
Apr 25 @CHA L 85-89 23:34 5 10 50.0 2 4 50.0 0 0 0.0 0 3 3 3 5 1 0 5 12
Apr 23 @CHA L 80-96 28:38 4 13 30.8 0 3 0.0 3 4 75.0 1 6 7 4 1 0 0 4 11
Apr 20 CHA W 115-103 27:40 6 12 50.0 3 3 100.0 3 4 75.0 0 2 2 4 0 0 1 3 18
Apr 17 CHA W 123-91 33:26 2 8 25.0 0 1 0.0 5 6 83.3 0 1 1 10 1 1 0 4 9
Apr 13 @BOS L 88-98 32:56 9 16 56.3 0 1 0.0 0 0 0.0 2 0 2 3 0 1 2 5 18
   
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