Harrison Barnes est toujours un fantôme

Signé pour 94 millions par les Dallas Mavericks, Harrison Barnes souffre depuis le début de la pré-saison. Le réveil se fait encore attendre.

Harrison Barnes est toujours un fantôme
Vous connaissez l’histoire. Les Golden State Warriors menaient trois victoires à une lors des dernières finales NBA contre les Cleveland Cavaliers. Harrison Barnes culminait à 12,5 points à 51% de réussite, 42% à trois-points et 5,5 rebonds. Parfait dans son rôle de joueur de complément des superstars d’Oakland. Les champions en titre se sont écroulés lors des trois rencontres suivantes, s’inclinant par trois fois contre LeBron James et sa bande et devenant ainsi la première équipe de l’histoire à perdre une finale après avoir mené trois manches à une. Aucun joueur des Warriors n’a mieux représenté la chute soudaine de Golden State que Barnes, méconnaissable avec un 5/32 aux tirs cumulés lors des Games 5, 6 et 7. Bien sûr que vous connaissez l’histoire. [superquote pos="d"]Harrison Barnes n'a pas les atouts d'une star NBA [/superquote]Il n’est pas le principal responsable de la défaite des Warriors. Cette responsabilité appartient aux stars. Aux Stephen Curry. Aux Draymond Green. Il n’est pas l’un des leurs. Alors ses prestations énigmatiques dans les moments les plus cruciaux de la saison, avec tous les projecteurs braqués sur les finales, pouvaient lui faire perdre un sacré paquet de pognon. Mais la hausse spectaculaire du Salary Cap et le désespoir des Dallas Mavericks – recalés par Mike Conley et Hassan Whiteside après l’avoir été dans le passé par Deron Williams, Chris Bosh, Dwight Howard, Carmelo Anthony ou encore DeAndre Jordan – ont fini par faire ses affaires. Il a signé pour 94 millions sur quatre ans avec la franchise texane dans la foulée de l’arrivée pimpante de Kevin Durant à Golden State. Un salaire de star. De patron. Sauf qu’Harrison Barnes est toujours complètement perdu.

Nouvelle situation, mêmes problèmes

Perdu sur le terrain et dans son nouveau rôle. En crise complète de confiance avec son tir. En six matches de pré-saison avec sa nouvelle équipe, Il affiche des statistiques inquiétantes : 6,7 points à 23% aux shoots et 18% à trois-points en 19 minutes. Les Mavericks ont perdu quatre des six rencontres. Alors oui, ce n’est que la pré-saison. Et bien justement. C’était le moment idéal pour prendre la température, trouver des nouveaux repères et surtout refaire le plein de confiance. Les stars NBA sont capables de créer leur propre shoot. Elles sont à même de débloquer les situations les plus compliquées en marquant un panier malgré une défense serrée. Barnes ne rentre pas - ou plus - dans ce moule. A force d'avoir joué les soldats de l'ombre pendant quatre ans, c'est comme s'il avait oublié comment se faire plaisir lui-même. Il était pourtant la star de son équipe au lycée puis en NCAA à la prestigieuse université de North Carolina. Il est l'heure de retrouver cette gouache. Seuls trois des paniers qu’il a inscrit depuis le début de la pré-saison sont « unassisted ». Il a un arsenal intéressant dos au panier mais son manque d’aisance en dribble pose problème à l’époque où le pick-and-roll est devenu roi. Il a pris une majorité de ses shoots à mi-distance – une zone proscrite par beaucoup de coaches – et n’a converti qu’une seule de ses quatorze tentatives. Il n’a shooté que quatre fois dans les corners (sans jamais trouver la cible) et douze autres fois derrière l’arc (hors corner) pour un autre vilain 3/12. [superquote pos="d"]Trop tôt pour s'inquiéter ? [/superquote]Aucun joueur de Dallas n’a passé plus de temps sur le parquet que lui en pré-saison (119 minutes). Il est aussi l’un des joueurs les plus utilisés en attaque. Et pourtant, il est seulement le dixième scoreur (points par match) de son équipe. Peut-être qu’il est trop tôt pour s’inquiéter. Les Mavericks, eux, ne veulent pas tirer la sonnette d’alarme et Dirk Nowitzki comme Rick Carlisle gardent un discours positif au sujet des difficultés actuelles d’Harrison Barnes. Le garçon a besoin de temps pour s’ajuster. Espérons juste qu’il ne s’enferme pas dans une spirale trop négative à force de manquer, encore et encore, les mêmes shoots. Dallas aura besoin de lui pour décrocher son ticket en playoffs cette saison. La meilleure version d’Harrison Barnes, le joueur versatile qui repoussait les San Antonio Spurs dans leurs derniers retranchements lors des playoffs 2013. Le lycéen considéré comme la prochaine superstar des Etats-Unis. Pas cette version fantomatique de lui-même.