ITW Kévin Séraphin : « J’ai acquis un nouveau statut dans cette ligue »

Kévin Séraphin nous a accordé du temps pour discuter de son statut dans la ligue, du retour de John Wall, de la saison de LeBron James et du prospect Rudy Gobert.

ITW Kévin Séraphin : « J’ai acquis un nouveau statut dans cette ligue »
Après avoir explosé en fin de saison dernière avec les Wizards, Kévin Séraphin ne cachait pas son avis de rejoindre les favoris pour le trophée de Most Improved Player. En difficulté en début de saison, au même titre que son équipe, le pivot de Washington semble avoir enfin retrouvé ses marques. Séraphin nous a accordé quelques minutes pour évoquer sa saison, le retour de John Wall, la saison de LeBron James, l'équipe de France et le futur de son ami Rudy Gobert. Basketsession : Vous avez eu un début de saison bien compliqué mais ça va beaucoup mieux maintenant. Kévin Séraphin : On commence vraiment à bien tourner et à prendre du plaisir entre nous. Ce n’est pas la même équipe qu’en début de saison. On a bien enchaîné. Maintenant quand on se déplace, les autres équipes ont quand même peur de nous. Basketsession : C’est le retour de John Wall qui a tout changé ? K.S. : En partie oui. Déjà, on est plus rôdé. Et avec John, on a un vrai meneur qui organise le jeu. Il parle beaucoup et c’est important dans une équipe d’avoir ce genre de leader. Et il est aussi présent en défense. En attaque, il crée de l’espace, il pousse le ballon quand il faut. Basketsession : L’axe 1-5 est d’autant plus important dans votre équipe. Qu’est-ce que ça change pour toi d’avoir retrouvé Wall ? K.S. : Il me facilite les choses. En plus, on est ensemble depuis trois ans maintenant tous les deux donc on se connaît bien. Sur le terrain, il me cherche, il vient souvent me voir pour me parler. Basketsession : Tu sens que son jeu a changé depuis sa blessure ? K.S. : Il a bossé son shoot à mi-distance. A 3 pts, il est capable de les mettre mais ce n’est pas sa spécialité. Il est encore plus dangereux à mi-distance, il a progressé sur cet aspect-là de son jeu. S’il devient une gâchette à 3 pts, il aura passé un vrai cap. Basketsession : On t’a vu en difficulté cette année alors que tu semblais avoir trouvé ta place. K.S. : J’ai eu des hauts et des bas. C’est difficile parce que les rotations à l’intérieur ne sont jamais les mêmes donc tu cherches ta place. Je connais mon rôle et ma place mais il n’y a rien de constant et régulier. Le coach cherche les bonnes rotations donc il teste plusieurs choses. Basketsession : Tu lui en as parlé ? K.S. : Il m’a dit de toujours rester prêt et de continuer de travailler. Basketsession : Le gros changement pour toi, c’est ton apport offensif. Tu prends plus de shoots. Tu es finalement sorti de ton rôle défensif ? K.S. : Oui ça a changé et je fais entièrement partie de l’équipe maintenant. Avant je me focalisais sur la défense mais c’est quelque chose que j’ai appris quand j’étais jeune. Quand tu es pro, tu dois prouver en défense pour pouvoir gagner des ballons en attaque. A Cholet et bien avant, mes coaches m’ont toujours dit : « Avant de vouloir scorer, il faut que tu puisses rester sur le terrain. Et pour rester sur le terrain, il faut défendre. » En général, les jeunes se disent qu’en mettant 10 pts, tu auras fait un bon match, ils ne pensent qu’aux stats. Mais tu dois déjà trouver le moyen de rester sur le terrain. Et pour moi ça passe par la défense. Mais ce n’est pas une corvée, ça m’a toujours fait plaisir. C’est comme un challenge pour moi. Tu dois stopper le scoreur d’en face. Basketsession : Tu as l’impression d’avoir acquis un nouveau statut dans cette ligue ? K.S. : Oui, je le vois par rapport à la manière dont les équipes adverses défendent sur moi. Il y a très souvent des prises à deux. Il ne me laisse même pas le temps de prendre un ou deux shoots pour voir si je suis chaud. Ça veut dire que je suis beaucoup plus menaçant. Du coup je dois m’adapter, ce n’est pas évident. Mais ça me fait plaisir de savoir qu’on me considère comme une menace. Basketsession : Vous parlez parfois avec tes coéquipiers de ce que fait LeBron James cette année ? K.S. : C’est un animal. Il n’est pas humain sérieux. Je trouve ça incroyable. Sa façon de diriger l’équipe, de gérer les choses. C’est un altruiste. Physiquement, il est au-dessus de tout le monde. C’est assez chaud. La dernière fois, il m’a mis un coup d’épaule, je suis parti alors que normalement je suis censé pouvoir le tenir. Quand tu vois des trucs comme ça, tu te dis que ce mec n’est pas humain. Il n’a pas la panoplie de Kobe Bryant mais ça passe parce qu’il est au-dessus physiquement. De toute façon, là où tu vois qu’il est vraiment fort, c’est que tout le monde sait ce qu’il va faire mais personne ne peut le stopper. Un peu comme Tony avec son reverse dans la raquette. Tout le monde le connaît mais il le maitrise tellement bien que ça passe à chaque fois. Kobe c’est pareil, le mec a 34 ans et il est encore capable de mettre des posters de fou. Basketsession : Tu penses un peu à l’Euro cet été ou tu es vraiment focaliser sur ta saison ? K.S. : J’ai quelques pensées pour l’équipe de France mais j’essaye d’être le plus possible dans ma saison. Et puis il y a aussi la suite de ma carrière. J’aimerais avoir un vrai rôle de leader dans mon équipe actuelle mais si je dois bouger, je le ferai. Pour l’instant, je n’en suis pas là. Basketsession : Il y en a un dont on parle pas mal à l’approche de la draft, c’est Rudy Gobert. C’est un très bon ami à toi. Il t’a appelé pour avoir des conseils ? K.S. : Ça fait un moment que je ne lui ai pas parlé mais je lui ai déjà raconté tout ce que j’avais vécu. Quand tu ne connais pas, tu t’imagines les choses qui ne sont pas forcément vraies. Et puis les gens racontent pas mal de connerie aussi. Il faut savoir faire le tri. On a passé beaucoup de temps ensemble. Je le connais depuis sa première année à Cholet, il mesurait 1m92. Je l’ai vu grandir. Il y a une année, quand je suis revenu de mon été, il avait poussé d’un coup. Mais le plus impressionnant, c’est son envergure. Basketsession : Qu’est-ce que tu penses de ses chances de s’imposer en NBA ? K.S. : Rudy peut devenir un gros problème s’il prend du muscle. Quand on jouait l’un contre l’autre, il compensait avec sa taille. Moi je jouais sur mon physique, comme je fais avec JaVale McGee. Avec lui, quand tu mets la balle en hauteur, il vient la chercher.