Jeremy Lin, un comeback nécessaire pour les Knicks ?

L'histoire entre Jeremy Lin et les New York Knicks n'est peut-être pas terminée. Sportivement comme sur le plan marketing, son retour aurait du sens.

Jeremy Lin, un comeback nécessaire pour les Knicks ?
L'arrivée d'un meneur de jeu digne de ce nom n'a jamais vraiment été une priorité pour Phil Jackson depuis son retour aux affaires. Son obsession pour le triangle l'a poussé à se contenter de la présence de José Calderon, dont les performances ne sont pas à la hauteur de ce qu'il a été capable de faire plus tôt dans sa carrière et dans un autre contexte. Mais puisque le Zen Master a visiblement mis de l'eau dans son vin en confiant les clés de l'équipe à Jeff Hornacek, la possibilité de voir les New York Knicks se pencher sur des renforts dans ce secteur a gagné en crédibilité. Selon toute vraisemblance, Hornacek ne sera pas contraint de s'appuyer exclusivement sur la stratégie qui a permis à Jackson de devenir le coach le plus titré de l'histoire. Il n'y a jamais été initié et ne s'en est jamais réellement servi lors de son passage remarqué à Phoenix. En revanche, l'ancien joueur du Utah Jazz a prouvé qu'il savait sublimer les meneurs de jeu. Eric Bledsoe et Goran Dragic n'ont jamais été aussi forts que lors de la saison 2013-2014 où les Suns, annoncés comme des candidats au tanking, avaient failli se qualifier pour les playoffs dans une Conférence Ouest archi-relevée. Il y a fort à parier que, parmi les quelques doléances d'Hornacek, figure la venue d'un meneur capable de pratiquer le basket offensif et up-tempo dont il raffole. Dennis Schröder, Jeff Teague, Trey Burke ou même Jrue Holiday ont des profils qui paraissent adaptés à la situation, mais il sera compliqué des les convaincre ou de mettre en place un deal pour les faire venir. Rajon Rondo sort d'une année statistiquement très aboutie à défaut d'avoir pu influencer positivement ses partenaires des Kings. Mais le caractère de l'intéressé et le probable gros contrat qu'il demandera constituent un risque que Phil Jackson se refusera sans doute à prendre. Reste un nom, sorti dans la presse locale en cette fin de semaine et qui sonne un peu comme un serpent de mer depuis l'été dernier : celui de Jeremy Lin.

Les fans croient toujours à la thèse du complot

Pour beaucoup de fans de basket, Lin n'est qu'un type surcoté qui a profité d'une conjoncture favorable pour devenir une icône éphémère à New York il y a maintenant quatre ans. Il y a une part de vrai dans cette analyse, puisqu'aussi phénoménal qu'il ait pu être pendant trois mois à Big Apple, les Rockets n'auraient probablement pas dû lui offrir un contrat aussi élevé, particulièrement sur sa dernière saison. Mais depuis, après quelques atermoiements dans le Texas et chez les Lakers (où Kobe Bryant a quand même salué sa prise d'initiatives lors de son passage), le voilà devenu un 6e homme tout à fait estimable et même l'un des meilleurs de la ligue chez les Hornets. Lin, qui dispose d'une player option, se sent plutôt bien à Charlotte, mais il a plusieurs fois expliqué que son aventure à New York lui avait laissé un goût d'inachevé. La tentation pourrait être grande de retrouver la franchise qui lui a permis de sortir de l'anonymat. En libérant Arron Afflalo, qui a mal pris la titularisation de Sasha Vujacic à son détriment la saison passée et Derrick Williams, plus athlète que basketteur, les Knicks gagneraient 30 millions de dollars sur leur cap space. Largement de quoi donner envie à leur ancien protégé de rentrer à la maison, lui qui n'a touché "que" 2 millions de dollars en 2015 en Caroline du Nord. Outre l'évident intérêt marketing et populaire de cet hypothétique comeback, Jeremy Lin a des atouts pour être un fer de lance dans la rotation d'Hornacek. Ses qualités sont même très exactement ce qui a manqué aux Knicks dans un passé récent : une facilité à attaquer le panier et à obtenir des fautes et un jump shot plus fiable que par le passé. Chris Herring, du Wall Street Journal, explique qu'il existe chez les fans des Knicks qu'il fréquente au quotidien un sentiment d'injustice par rapport à Lin. La thèse du complot fomenté par l'agence qui s'occupe des intérêts de Carmelo Anthony pour ne pas que la "Linsanity" éclipse son client est toujours très ancrée en eux. Si "Melo" et Lin ont chacun expliqué qu'ils n'avaient aucun problème relationnel, on peut supposer qu'un retour du second n'enchantera à nouveau pas les représentants du premier. Mais ne faut-il pas commencer à faire passer les intérêts de l'équipe avant ceux de sa star si l'objectif est réellement de redorer le blason de la franchise ?