Docteur Josh et Mister Smith

Josh Smith est un bijoux de polyvalence. Mais c'est aussi un joueur étrange. Un joueur qui bombarde de loin sans trouver la mire. "Un incompris", comme il dit.

Docteur Josh et Mister Smith
Pour résumer de manière simpliste, Josh Smith a deux facettes en attaque. Il y a d’abord l’ailier qui aime dégainer à plus de sept mètres du cercle tout en atteignant rarement sa cible. Puis il y a le joueur puissant qui aime driver et qui est très efficace près du cercle. Si l’un des deux profils semble plus prolifique que l’autre, l’ancien joueur des Hawks jongle de manière équitable entre ses deux styles de jeu, comme le montre sa shotchart. Evidemment, sa tendance à prendre des tirs de loin lui vaut les critiques de la presse mais aussi de ses coaches. Pour autant, Josh Smith ne cherche pas à faire évoluer son jeu.
« C’est facile de faire de moi un bouc émissaire car je suis un compétiteur, je suis passionné par la victoire et mon jeu est parfois mal compris », explique le joueur des Detroit Pistons à USA Today.
[superquote pos="d"]"C’est facile de faire de moi un bouc émissaire."[/superquote]Il est difficile de reprocher à Josh Smith son investissement et son goût de la compétition – quoique son coach Maurice Cheeks l’a déjà laissé sur le banc pour manque d’efforts – mais on peut tout de même mettre en lumière une sélection de tirs douteuse. Place aux chiffres. « J-Smoove » n’a jamais pris autant de trois-points par match (3,8) – il n’a parfois pas le choix étant donné qu’il doit laisser la place à Andre Drummond et Greg Monroe dans la raquette – pour un pourcentage de réussite autour des 25% (40% dans le champ). A 4-5 mètres du cercle ou moins, Smith fait parler sa puissance et converti 54% de ses tentatives. Il tourne à 27,9% lorsqu’il franchit cette distance. Et pourtant, la moitié de ses tirs sont pris à plus de 5 mètres. Mais Josh Smith ne prête pas attention aux chiffres.
« Je joue au basket, c’est tout ce que je fais. Les gens aiment parler de statistiques. Je ne regarde pas ça quand je suis sur le terrain. Je suis confiant dans tout ce que je fais. Je n’y pense pas, je joue juste avec confiance. »   « Pour être honnête, je me concentre uniquement sur le basket. Je ne prête pas attention aux critiques. Je ne peux pas contrôler ce que les gens disent ou écrivent. »
Niveau chiffres, Josh Smith a aussi des arguments en sa faveur. Il est capable d’inscrire 31 points tout en prenant 7 rebonds face à Portland, de cumuler 25 pions, 11 prises et 5 caviars contre Phoenix ou encore de flanquer 22 points avec 13 rebonds, 7 passes, 5 contres et 4 interceptions, des statistiques que seuls Kareem Abdul-Jabbar et Hakeem Olajuwon avaient réalisé jusqu’à présent. Bon, il est aussi capable de faire des 4/20 aux tirs… C’est bien là toute la complexité de Josh Smith, extrêmement polyvalent mais pas suffisamment fort dans un secteur précis du jeu (offensif) pour s’imposer comme une vraie superstar en NBA. Cependant, le joueur a tout de même tenu à chercher des solutions avec son coach.
« Je lui ai donné des suggestions et il m’a donné les siennes », raconte Mo Cheeks.
Depuis deux matches, le stratège des Pistons a décidé de limiter le temps de jeu passé par les trois grands ensembles sur le terrain. Du coup, Josh Smith est souvent aligné au poste 4 avec Drummond ou Monroe. Idéal pour qu’il retrouve toute son efficacité. Pour l’instant, ça fonctionne. Mais avec « J-Smoove », nous ne sommes jamais à l’abri d’un renversement de situation…