Julius Randle, meilleur homme, meilleur joueur

Julius Randle a prouvé hier soir qu'il était toujours l'un des meilleurs éléments des Lakers. Il est surtout un jeune homme de plus en plus mature.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Julius Randle, meilleur homme, meilleur joueur
Avec 18 points à 6/9 aux tirs, 5 rebonds, 4 passes et un différentiel de +7 en 27 minutes, Julius Randle a été l'un des meilleurs joueurs des Los Angeles Lakers sur le parquet hier soir contre les Suns. Il a fortement contribué au troisième succès consécutif de son équipe à domicile, une première depuis 2013. Mais, le plus important, ce n'est pas tant sa ligne de stats, ni ce qu'il est capable de faire ou non balle en main. La question n'est pas de savoir s'il est capable de tirer à plus de 40% à trois-points, s'il provoque ou non des fautes, etc... En NBA, la moitié des joueurs savent tout faire sur un terrain de basket. Non, le plus souvent, la question, la vraie question, c'est de savoir qui il est. Qui est Julius Randle ? Comment réagit-il ? Comment évolue-t-il ? Car les basketteurs, au sens technique du terme, ne sont que les reflets de leur personnalité. S'il a été très bon, le jeune intérieur prometteur des Angelenos a surtout montré qui il était en passe de devenir encore meilleur. En tant qu'homme. Et donc en tant que joueur, par effet domino. Une action - ou série d’événements - particulière illustre bien le caractère du bonhomme et ses évolutions depuis son arrivée en NBA. A un peu plus d'une minute de la fin du match (1'40"), alors que les Lakers menaient de sept points, l'ex-prodige de Kentucky s'est lancé dans une joute verbale avec le vétéran Tyson Chandler. Du trashtalk, quelques coups de physique, encore du blabla, des regards méprisants et beaucoup de sourires insolents chez le natif de Dallas qui a déjà prouvé l'an dernier qu'il n'avait peur de rien, ni de personne. Pas même d'un grand gaillard teigneux qui a passé une partie de son adolescence du côté de Compton comme Chandler. Les arbitres ont infligé à chacun une faute technique. La scène aurait pu s'arrêter là. Elle montre un Randle beau parleur, certes, mais qui ne se laisse jamais marcher sur les pieds. Mais il est important de regarder la vidéo ci-dessous jusqu'au bout. http://www.dailymotion.com/video/x510nzp   [superquote pos="d"]"Je ne me laisse plus emporter par mes émotions." Julius Randle [/superquote]Sur l'action qui suit la décision des arbitres, le jeune homme de 21 ans a l'occasion de défier le vétéran en un-contre-un. La foule du Staples Center cherche à faire monter la sauce. Il sourit. Il se marre. Il peut aller se faire justice lui-même, histoire de fermer le clapet de Chandler. Mais non, après avoir monopolisé la balle et attirer, ne serait-ce que légèrement l'attention des jeunes défenseurs des Suns, il ressort la gonfle sur Jordan Clarkson, complètement seul derrière l'arc. Devin Booker, qui surveillait Randle d'un coin de l’œil - il a même les deux yeux tournés vers lui au moment où l'intérieur des Lakers déclenche la passe - n'arrive pas à recouvrir à temps. Bingo. Et de sept, l'écart passe à dix points avec à peine plus d'une minute à jouer. WINNING PLAY.
"Je pense qu'il serait aller jouer le un-contre-un l'an dernier", estime D'Angelo Russell. "Il aurait pu continuer le trashtalk en allant marquer sur le gars ou en provoquant la faute. Mais il a fait la passe décisive et il a fêté ça comme s'il avait marqué."
[superquote pos="d"]Russell et Walton ont souligné l'altruisme et le leadership de Randle [/superquote]Une preuve d'altruisme. Plutôt que de nourrir sa petite vengeance personnelle, il a offert un caviar à son équipier mieux placé. Il a fait passer l'intérêt de l'équipe avant le sien. Et il en a tiré une satisfaction encore plus grande, comme semblent le démontrer ses cris de rage et ses bras levés au ciel après le tir de Clarkson.
"Je ne me laisse plus emporter par mes émotions. Je veux gagner", raconte l'intéressé.
Pour Russell, Randle a mûri par rapport à la saison dernière. Un peu comme tous ses coéquipiers qui, en plus de bien jouer, affichent la bonne attitude. Celle des vainqueurs. Et c'est ça le plus prometteur. Encore plus que leurs capacités. C'est justement cet état d'esprit, encore plus que ces performances, qui est souligné par le coach Luke Walton après chacune des sorties de son équipe.
"Je me demandais si je devais prendre un temps mort", explique le tacticien des Lakers à propos de l'action en question. "Je pensais qu'il allait jouer le un-contre-un et ce n'est pas ce que je voulais. Je l'ai laissé pour voir ce qu'il allait faire. Je me suis dit que si ça ne marchait pas, ce serait pour lui une bonne occasion d'apprendre. Et il a fait exactement ce qu'on voulait qu'il fasse. Il n'a pas du tout été égoïste. C'était vraiment une action de vainqueur."
C'est toute l'évolution de Julius Randle, une force de la nature capable de shooter, dribbler et driver mais surtout un jeune homme qui se comporte déjà comme un leader de plus en plus ouvert avec ses coéquipiers. L'attitude d'un futur champion.  
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