Kevin Durant, ça donne quoi dans les matches les plus chauds ?

Kevin Durant est effectivement une machine à scorer mais la superstar du Thunder a t-elle l'habitude de répondre présente dans les grands rendez-vous ?

Kevin Durant se considère comme un "scoreur professionnel" et les faits lui donnent raison. La superstar du Oklahoma City Thunder a notamment décroché quatre titres de meilleur marqueur depuis son arrivée en NBA en 2007. Une capacité à planter un paquet de point qu'il a aussi démontré en playoffs en terminant en tête du classement des joueurs les plus prolifiques à trois reprises en cinq campagnes (actuellement dans sa sixième participation à la post-saison, il est le meilleur marqueur des playoffs jusqu'à présent). "KD" sait scorer de partout, tout le temps et ce quel que soit l'adversaire face à lui. Il l'a déjà démontré. Mais quid de son rendement lors des matches les plus importants, là où la pression atteint son paroxysme ? Le garçon, au même titre que ses coéquipiers, disputera ce soir ce qui ressemble fort à la rencontre la plus déterminante de sa carrière... pour l'instant. L'occasion de jeter un œil dans le rétroviseur et de retracer les performances de Durant lors des principaux matches à enjeux qu'il a eu l'opportunité de jouer jusqu'ici.

2010, les premiers playoffs

Le baptême du feu a eu lieu très tôt pour Kevin Durant. A peine deux saisons après son arrivée en NBA et un an après le déménagement des ex-Supersonics de Seattle à Oklahoma City, le Thunder rejoint les playoffs pour la première fois de son histoire. Fort d'une saison à 50 victoires, "KD" et sa bande ont le malheur de tomber sur les Los Angeles Lakers, champions en titre, dès l'ouverture des festivités. Il a alors 21 ans. Encore puceau, il perd ses moyens face à un adversaire trop expérimenté mais qui tremble tout de même devant la fougue de la jeune équipe athlétique et déterminée à jouer les trouble-fêtes. Oklahoma City prend deux manches à Los Angeles et fait trembler Kobe Bryant et ses troupes dans l'ultime Game 6. Durant et Russell Westbrook seront notamment à l'origine d'un comeback mémorable du Thunder - 21 points à eux deux à la fin - pour offrir trois petits points d'avance à leur formation à quelques secondes du buzzer. Mais les deux stars en herbe finissent par craquer lors des toutes dernières possessions (déjà !). Pau Gasol inscrira le panier de la gagne lors d'une dernière bataille terminée avec 26 points au compteur pour un Durant maladroit (5/23). Les Lakers, eux, finiront avec le titre NBA pour la deuxième saison de suite.

2011, le Thunder apprend vite

41 points pour introduire et 41 points pour conclure la série contre les Denver Nuggets. Kevin Durant n'a plus de temps à perdre. Impérial et sûr de lui, le jeune homme annonce que son heure est venue de briller avant le Game 5 face à la franchise du Colorado. Le Thunder doit gagner pour avancer au second tour pour la première fois de son histoire. "KD" marque les 9 derniers points de son équipe dans un match serré (victoire de 3 points).

"Kevin a pris les choses en main, c'était une performance incroyable", commentait avec enthousiasme Nick Collison.

Il ne s'arrête pas en si bon chemin. Alors que son équipe est en difficulté dans le Game 4 du second tour contre Memphis, il inscrit 35 points pour remettre les compteurs à zéro dans la série (2-2) et évite ainsi au Thunder de se retrouver dans une situation très délicate. S'il se troue complètement dans le Game 6 - 11 points à 3/14 - alors qu'Oklahoma City avait une chance de conclure, il se rattrape lors de l'ultime manche en plantant 39 points sur la truffe des féroces oursons.

"Kevin Durant est un joueur spécial, l'un des meilleurs en NBA", annonçait alors un Zach Randolph admiratif et battu les armes à la main.

La star d'OKC sera nettement moins à l'aise au tour suivant. Il passe à côté de sa première finale de Conférence et termine avec 23 points à 8/20 lors de la quatrième défaite en cinq matches de son équipe contre Dallas. Les Mavericks décrocheront le titre dans la foulée en venant à bout du Miami Heat.

2012, premières finales

L'ascension n'a fait que débuter pour le Thunder. Un an après avoir échoué en finale de Conférence, la franchise revient encore plus forte et s'impose assez facilement lors des deux premiers tours sans avoir eu besoin de forcer son talent. Les premiers vrais matches couperets ont eu lieu lors du dernier tour à l'Ouest avec une opposition face à des San Antonio Spurs auteurs de deux sweeps consécutifs et vainqueurs des deux premiers matches contre Oklahoma City. Si l'explosion de James Harden a finalement remis le Thunder sur les bons rails, Durant a lui aussi été décisif avec notamment 34 points (à 9/17 aux tirs), 14 rebonds et 5 passes lors d'un Game 6 qu'il a joué... en intégralité ! Le gamin du Maryland va pouvoir disputer sa première finale NBA. Plutôt bon contre le Miami Heat (il a été adroit tout au long des finales), il a tenu tête à LeBron James. Seul hic, là où le King peut compter sur Chris Bosh et Dwyane Wade, "KD" est lui esseulé avec un Westbrook irrégulier et surtout des Ibaka et Harden aux abonnés absents. Le Thunder perd trois matches serrés avant de s'incliner plus lourdement dans le Game 5 malgré 32 points à 11/23 de Durant. Encore une fois, Oklahoma City s'incline contre le futur champion.

2013, la vie sans Russell Westbrook

Jouer avec un meneur aussi imprévisible que Westbrook n'est pas toujours facile pour un attaquant aussi efficace que Durant. Certains fans et certains médias s'empressent alors de réclamer que le Thunder ne conserve qu'une unique star. Une équipe à l'ancienne quoi. Les playoffs 2013 viennent nuancer les avis si tranchés d'une partie du public. Alors que KD plante 41 points dans le Game 3 du premier tour contre Houston, Oklahoma City perd son meneur All-Star, touché au genou après un contact avec Patrick Beverley. Le Thunder menait alors 3-0 mais s'incline lors des deux rencontres suivantes malgré 38 et 36 points de Durant. Ce dernier prendra tout de même le jeu à son compte dans le Game 6 en cumulant 27 pions, 8 rebonds et 6 passes. L'honneur est sauf mais la star n'a fait que repousser l'échéance. Bien muselé par les Grizzlies, il est bien trop esseulé lors du tour suivant remporté en cinq manches (la plupart très serrées) par Memphis. Il termine avec deux fausses notes : 27 points à 10/27 puis 21 unités à 5/21. Il rate notamment le panier égalisateur lors du dernier match. Encensé, Kevin Durant est alors soudainement critiqué...

2014, le récital du MVP

Il ne reviendra que plus fort. Face à ses mêmes Grizzlies, "KD" plante 36 puis 33 points lors des deux derniers matches couperets d'un premier tour extrêmement serré. Memphis menait 3-2 avant de subir les foudres de Durant et d'un Thunder dos au mur (et bien aidé par la suspension de Zach Randolph). Toujours bouillant, le MVP de la saison régulière assomme des Los Angeles Clippers pourtant en contrôle lors du Game 6 des demi-finales de Conférence. Alors que son équipe était au bord de la défaite lors du Game 5, Kevin Durant a brillé dans les moments les plus chauds des deux rencontres et termine la série avec une ligne de statistiques royale : 39 points, 16 rebonds et 5 passes. La blessure de Serge Ibaka a cependant handicapé les chances du Thunder de décrocher le titre et OKC sort en six manches contre les Spurs (malgré un retour express du Congolais) avec notamment 31 points et 14 rebonds de Durant dans le dernier match. San Antonio qui décrochera le Graal quelques jours plus tard en battant Miami.