Kevin Séraphin à l’heure de la reconquête

Après cinq ans d’absence, Kevin Séraphin fait son retour en sélection nationale, avec un rôle qui devrait être important.

Kevin Séraphin à l’heure de la reconquête
Cela commençait à faire long, trop long. Après cinq étés de suite où il n’a pas pu se libérer, Kevin Séraphin fait enfin son retour en équipe de France. Une nouvelle intéressante et qui, surtout, devrait rendre de fiers services à Vincent Collet.

Un talent qui a déjà perdu trop de temps

L’été 2017 marque un tournant important dans la carrière du natif de Cayenne en Guyane. Fini le banc de touche en NBA, il revient là où il a certainement atteint son meilleur niveau : en Espagne. Le joueur s’est engagé avec le grand FC Barcelone. Le nouveau Kevin Séraphin va arriver, et cela commence par la sélection nationale. La recrue catalane est bourrée de talent. Tout le monde le sait depuis ses débuts en France à Poitiers puis Cholet. Cependant, ses choix de carrière ont retardé son explosion. Après une longue réflexion, il s’est finalement décidé à revenir en Europe, là où il est censé être le joueur majeur attendu. A l’image du tube « Mask Off » de Future (une de ses musiques favorites au vu de ses réseaux sociaux), il a enfin fait tomber ce masque. Il ne se voile plus la face. Sa destinée doit d’abord s’écrire loin de la NBA. Pour mieux y revenir, peut-être. Le style de jeu FIBA correspond bien à son profil. En NBA, son imposant physique ne faisait pas autant de dégâts. Dans un contexte européen, la puissance du Guyanais fait de lui une force précieuse.

Un profil assez unique

Ne brûlons pas les étapes. Évidemment, Kevin Séraphin ne dispose pas d’une carte de visite similaire à celle d’un Rudy Gobert ou d’un Joffrey Lauvergne en équipe de France. La faute à des absences répétées pour différentes raisons (retenu par les Wizards, blessé par la suite). Par contre, sur le seul profil du joueur, il propose une alternative vraiment intéressante pour Vincent Collet. Boris Diaw est un homme à tout faire. Joffrey Lauvergne devrait débuter à ses côtés. Mais en sortie de banc, le « French Savage » de Barcelone a une énorme carte à jouer. Des cinq intérieurs de la sélection, Séraphin est certainement celui qui dispose du plus grand arsenal offensif. Et à l’image d’un Edwin Jackson à l’aile, il va lui être demandé de faire ce qu’il sait faire le mieux : marquer. Le pivot est un atout non-négligeable s’il est bien servi au poste de bas, même face aux solides adversaires européens. De plus, on a pu observer durant la préparation qu’il développait peu à peu une bonne relation avec les meneurs de jeu de l’équipe, en particulier Thomas Heurtel.

Une opportunité en or

Même s’il a forcément déploré l’absence de joueurs majeurs comme Rudy Gobert, Kevin Séraphin se voit offrir une chance en or de briller. Tout proche d’intégrer le cinq de départ, il devrait tout de même être responsabilisé par Vincent Collet en sortie de banc. Nous l’avons appris il y a peu, Kim Tillie ne va finalement pas participer à l’Eurobasket. Par conséquent, derrière la paire Diaw-Lauvergne, l’ancien des Pacers représente l’intérieur le plus expérimenté du groupe de douze joueurs. Vincent Poirier et Louis Labeyrie présentent des profils intéressants mais manquent de vécu. L’opportunité est trop belle pour ne pas être saisie. Séraphin doit imiter ses prédécesseurs et s’imposer. Nombreux sont les joueurs s’étant révélés suite à une cascade d’absences à leurs postes. Désormais, ils font partie des piliers de la sélection : Thomas Heurtel, Joffrey Lauvergne, Rudy Gobert etc.. Derrière un cinq de départ apportant beaucoup de garanties, la France aura besoin d’un banc performant pour décrocher une médaille. Pour revenir au fameux « Mask Off », Future y dit « Rob the bank, we gonna rob the game ». Effectivement, il est l’heure de braquer une médaille, lors d’un Eurobasket où tout est possible. À Kevin Séraphin de faire partie des braqueurs.