Irving a-t-il déjà prouvé qu’il a bien fait de quitter les Cavs ?

Même si la saison a repris il y a moins d'un mois, il semble de plus en plus évident que le meneur a fait le bon choix en forçant son transfert à Boston.

Irving a-t-il déjà prouvé qu’il a bien fait de quitter les Cavs ?
Ce n’est pas passé inaperçu auprès des internautes qui veillent sur les réseaux sociaux : cette nuit, avant de capter l’attention des médias avec son dernier post Instagram, LeBron James a « aimé » les highlights de Kyrie Irving contre les Atlanta Hawks. Au lendemain de la défaite de ses Cleveland Cavaliers contre les cancres de la Conférence Est, le King saluait donc la prestation de son ancien camarade. « Uncle Drew » a réussi ce que LeBron n’était pas parvenu à faire la veille : terrasser une équipe valeureuse mais limitée en fin de match. Car c’est bien en patron, ce rôle qu’il désirait tant, que le meneur All-Star a porté les Boston Celtics vers un neuvième succès de rang hier. Auteur de 35 points, son match le plus prolifique au scoring depuis son transfert, il a planté le trois-points décisif pour repasser devant à une minute trente de la fin de la partie. Et du coup, c’est bien lui qui fait l’actualité ce matin. Ce sont ses performances qui sont mises en avant. Ce n’était pas toujours le cas à Cleveland. Même quand Kyrie claquait 30 pions, sa prestation était souvent reléguée au second plan. Car il jouait avec LeBron James. Pour LeBron James. Alors qu’à Boston, c’est lui le boss. Et quand la victoire est au bout, il récolte les lauriers. Al Horford (15 pts, 10 rbds et 9 pds contre les Hawks) et Jayson Tatum restent dans l’ombre comme leur nouveau guide quand il jouait encore dans l’Ohio. Après tout, c’est pour ça qu’il a demandé son transfert, non ? Irving voulait être calife à la place du calife. A l’heure où les joueurs majeurs s’associent pour gagner des titres, lui voulait diriger sa propre franchise. Pour lui aussi prouver que, oui, il peut mener une formation au bout. Et pas seulement dans la peau du lieutenant d’untel ou untel. Mais bien en chef de file. C’est exactement le rôle qu’il occupe à Boston. Le nouveau visage des mythiques Celtics, c’est lui. Il est d’ailleurs devenu cette nuit le basketteur à avoir cumulé le plus de points (245) sur les onze premiers matches dans l’Histoire de l’organisation. Mais tout le monde savait déjà qu’il pouvait scorer. Ça, ce n’est rien de nouveau. Justement, le plus fort, c’est qu’il ne se contente pas de marquer. Kyrie Irving est le leader de la meilleure équipe NBA actuellement. Les C’s caracolent en tête des classements et ils restent donc sur neuf victoires de suite pendant que les Cavaliers doivent jongler entre les défaites, les critiques publiques de Dwyane Wade et les commentaires toujours mystérieux et ambigües de LeBron sur les réseaux sociaux. Le natif de Melbourne a donc quitté une franchise constamment sous le feu des projecteurs – où le moindre pet donne naissance à un article – pour une autre, plus prestigieuse et mieux gérée mais tout aussi ambitieuse. Avec un vrai coach. Un « intellectuel » dont il « avait besoin », confiait même le joueur à propos du génial Brad Stevens. S’émanciper de James était aussi pour lui une manière de pouvoir enfin développer son jeu plus en profondeur. D’apprendre de nouvelles choses. D’avoir plus de responsabilités. Et de prouver qu’il avait les épaules pour les assumer. Contrairement à d’autre basketteur de sa génération, il ne disposait pas du statut de vrai meneur. Que ce soit dans la gestion du tempo ou dans la façon de motiver les troupes. Mais cette critique était sans doute injuste dans la mesure où partager la gonfle avec LeBron l’empêchait d’assurer ce rôle. Il était bien trop souvent relégué et cantonné à son étiquette de finisseur. Oui, c’est un formidable attaquant. Néanmoins, il est en passe de montrer qu’il est finalement plus que ça. Stevens n’est pas un coach qui apprécie particulièrement les croqueurs de ballon. C’est l’école de Gregg Popovich. Pas celle de Tyronn Lue, où les isolations du meneur et du King constituaient la quasi-majorité du flow offensif des Cavaliers. A Boston, la balle doit vivre. Et ce n’est visiblement clairement pas incompatible avec la présence de Kyrie Irving dans l’effectif. https://twitter.com/REVERSEMAGAZINE/status/927803957031915520 Au final, il est même encore plus mis en valeur – en tant que basketteur – au sein de ce système. Même les plus fortes individualités de cette planète – pensez-donc à Kevin Durant – veulent évoluer au sein d’un collectif fort. Parce que c’est toute la beauté du basket.

« C’est un beau sport quand c’est joué de la bonne manière », témoignait même Irving après le match contre Atlanta.

C’est maintenant qu’il évolue sous les commandes d’un vrai coach que tout le monde se rend compte petit à petit à quel point il est un joueur fantastique. Car il ne s’est pas seulement intégré à ce collectif naissant (et déjà performant) à Boston. Il le sublime. Il tire vers le haut une jeune équipe qui affiche déjà un niveau impressionnant vu le nombre de changements et de rookies dans le roster. A côté de ça, il nous régale toujours avec sa sorcellerie. Ses actions inhumaines où il change de direction à une vitesse incroyable, passe entre deux défenseurs puis se contorsionne pour finir près du cercle entre deux autres bonhommes. https://twitter.com/REVERSEMAGAZINE/status/927803625623228416 Kyrie Irving n’a pas changé d’équipe pour faire des statistiques. Ses chiffres sont même inférieurs à ceux de la saison précédente. Mais son impact, cette fois-ci, se ressent beaucoup plus. Et le voilà même parmi les discussions pour le MVP… impensable à Cleveland. Maintenant, pour vraiment valider sa décision, reste à savoir jusqu’où il peut porter les Celtics. Il est toujours très plausible que les Cavaliers affrontent une nouvelle fois les Golden State Warriors en finales NBA (no spoiler) et que Boston attende encore un peu avant de jouer le titre. Mais on ne pouvait rêver meilleure entrée en matière pour Kyrie avec sa nouvelle équipe.