Focus : Pourquoi LaMarcus Aldridge a quitté Portland

La façon dont LaMarcus Aldridge a géré le processus de la Free Agency nous en apprend sur sa personnalité. Retour sur les raisons de son départ des Blazers.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Focus : Pourquoi LaMarcus Aldridge a quitté Portland
LaMarcus Aldridge était le free agent le plus convoité de la ligue il y a encore quelques mois. La superstar a eu une opportunité de rencontrer plusieurs franchises avant de prendre la décision de rejoindre les San Antonio Spurs. Un processus intéressant relaté en détails par Adrian Wojnarowski de Yahoo! Sports. L'article est passionnant et il révèle des traits de caractère assez marqués chez l'intérieur All-Star, notamment son éternel besoin de reconnaissance. Aldridge a été drafté en deuxième position par les Chicago Bulls en 2006 avant d'être envoyé aux Portland Trail Blazers dans la foulée (en l'échange de Tyrus Thomas, le quatrième choix cette année-là, et de Viktor Khryapa). Il ne connaissait qu'une seule franchise avant de rejoindre San Antonio en juillet dernier. Mais même s'il s'est rapidement imposé comme l'un des meilleurs joueurs des Blazers, il a souvent fait part de sa déception au sujet du manque d'exposition médiatique de Portland. Il cumulait points et rebonds dans l'Oregon sans que son nom se greffe pour autant parmi les discussions concernant les meilleurs intérieurs NBA. Le travail a fini par payer et 'LMA' a dû attendre sa sixième saison dans la ligue pour finalement être invité au All-Star Game. [superquote pos="d"]"Il veut être entouré de bons joueurs sans que l'un d'entre eux soit suffisamment exposé pour lui faire de l'ombre."[/superquote]Mais cette attente et ce manque de reconnaissance du plus large public ont rongé l'esprit de la star. Elle en voulait même à ses dirigeants. Wojnarowski explique par exemple qu'Aldridge avait le sentiment que les Blazers mettaient plus en avant Brandon Roy, ex-star de l'équipe avant ses blessures aux genoux, et Greg Oden, premier choix de la draft 2007 lui aussi victime de nombreux pépins physiques, alors qu'il était l'une des premières options de l'équipe. Ce besoin d'être mis en lumière se ressent dans les réflexions de LaMarcus Aldridge.
"Il veut être entouré de bons joueurs sans que l'un d'entre eux soit suffisamment exposé pour lui faire de l'ombre", écrit en substance Adrian Wojnarowski.
Le spécialiste du scoop nous apprend aussi que le joueur de 30 ans supportait mal la présence des gigantesques panneaux publicitaires adidas à l'effigie de Damian Lillard situés dans Portland. Il en voulait même encore aux anciens dirigeants de Portland de ne pas l'avoir assez exposé alors même que Neil Olshey avait pris la direction de la franchise trois ans avant l'expiration de son contrat. Olshey a construit dans l'Oregon une franchise susceptible de s'imposer comme l'un des meilleurs équipes de la Conférence Ouest mais il manquait sans doute au moins un All-Star supplémentaire pour permettre à Portland de passer le cap du second tour des playoffs. LaMarcus Aldridge est un excellent joueur mais, à 30 ans, il ne devrait pas progresser davantage. S'il est certainement l'un des meilleurs joueurs de la NBA à son poste, il n'a peut-être pas la carrure pour mener, en tant que seul leader, un statut auquel il tient visiblement, une franchise au titre. Et ce n'est pas une honte. Les joueurs de cette trempe se compte sur les doigts d'une main. [caption id="attachment_149311" align="alignleft" width="266"] LaMarcus Aldridge était-il jaloux de Damian Lillard ?[/caption] Gagner seul est impossible. Encore plus au sein de la ligue moderne. LaMarcus Aldridge était donc prêt à s'exiler pour gagner un titre. Les champions ont toujours plus de reconnaissance que les stars qui alignent des statistiques au sein d'une équipe de deuxième zone (bien que Portland ne rentrait pas non plus dans cette catégorie avant le départ de son intérieur). Pat Riley a donné un avant-goût de cette notion de sacrifice en rencontrant le natif de Dallas pendant l'été. Il lui a exposé le cas de Chris Bosh, qui a délaissés les accolades individuelles pour des bagues de champion NBA. Le lendemain, Gregg Popovich enfonçait le clou en dépeignant la vision des Spurs, une franchise familiale où le groupe dépasse l'individu. San Antonio a beau être la franchise NBA la plus victorieuse (avec les Los Angeles Lakers) depuis 1999, LaMarcus Aldridge a hésité. Il s'inquiétait pour ses statistiques et ses tickets shoots. Il avait peur de ne pas pouvoir s'intégrer au sein du collectif texan. C'est l'une des raisons pour lesquelles il a fait remonter les Phoenix Suns au sommet de sa liste. Les Suns n'ont pas disputé les playoffs la saison dernière mais la franchise de l'Arizona se veut ambitieuse et, surtout, elle offrait à Aldridge la possibilité d'être la seule superstar à son bord. [superquote pos="d"]Aldridge a hésité entre Phoenix et San Antonio...[/superquote]Une notion importante pour lui. Il avait notamment écarté la piste menant aux Houston Rockets sous prétexte qu'il ne se sentait pas à l'aise à l'idée d'évoluer avec Dwight Howard et James Harden. Le barbu est plus jeune et plus médiatisé que lui. Houston est sa franchise et Aldridge aurait été cantonné à un rôle de co-star, voire de lieutenant de luxe bien que son profil collait parfaitement au jeu des Rockets. Il a finalement pris le risque de se sacrifier en rejoignant les Spurs. Il prend peu à peu ses repères et cumule 16 points et 8 rebonds de moyenne en 30 minutes depuis le début de la saison. Il n'est pas le meilleur joueur de San Antonio. Ce statut honorifique revient à Kawhi Leonard. Mais les éperons auront certainement besoin qu'Aldridge hausse son niveau de jeu à partir de la mi-avril. C'est à ce moment-là que l'on saura s'il a les épaules pour porter les Texans vers un sixième titre NBA. Beaucoup de stars veulent gagner mais peu nombreuses sont celles prêtes à faire les sacrifices nécessaires pour obtenir une bague. A Aldridge de prouver qu'il en est capable.
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