Larry Sanders, cet incompris

Larry Sanders a refait surface un an après sa retraite. L'ancien joueur des Milwaukee Bucks a expliqué avec beaucoup de lucidité et de franchise les raisons qui l'ont poussé à rejeter la NBA.

Larry Sanders, cet incompris
C’était il y a un an. On avait laissé Larry Sanders sur l’annonce de sa retraite, à 26 ans seulement. Ce n’est pas une blessure qui avait contraint le pivot des Milwaukee Bucks à prendre cette décision et à s’asseoir sur une partie importante des 44 millions de dollars prévus dans son contrat. Handicapé par sa consommation excessive de marijuana, déjà lassé par un milieu qu’il ne fréquentait pourtant que depuis 5 ans, Sanders s’était déclaré prêt à se soigner et à se recentrer sur lui-même, loin du basket. C’est par le biais d’une interview accordée à Alex Kennedy de Basketball Insiders que l’on a eu des nouvelles du Floridien cette semaine. La franchise et la lucidité du 15e choix de la Draft 2010 dans cet entretien sont saisissantes et son discours détonne. On comprend un peu mieux la personnalité d'un joueur qu'on ne connaissait que par ses prestations défensives sur le terrain et ses écarts de conduite en dehors.

"Je suis un artiste. J'adore dessiner et faire du skateboard"

"J’ai commencé le basket très tard et j’avais d’autres centres d’intérêt avant de jouer. J’aime le basket, le compétition et la camaraderie qui y règnent, mais j’ai cette impression que le basket a pris beaucoup de ce que j’étais. Il m’a limité de bien des manières. Je suis un artiste depuis tout petit. J’adorais dessiner et je voulais devenir océanographe. J’ai presque toujours fait du skateboard, aussi. Ce côté artistique et un peu rebelle est entré en collision avec la culture NBA."

"Je ne voulais pas me perdre. A aucun prix, pour aucune somme d'argent"

"J’ai réalisé que la NBA était une machine et que si elle avait réussi à fonctionner sans Allen Iverson, elle n’avait pas à s’inquiéter de mon départ. Je me suis rendu compte que la NBA n’avait pas le temps de me comprendre et de prendre le temps de me connaître. C’est quelque chose que je comprends. Mais je voulais avant tout devenir quelqu’un qui soit fier de ce qu’il a accompli tout en restant lui-même. Je ne voulais pas me perdre, à aucun prix. Pour aucune somme d’argent".

"Scott Skiles a fait de moi un animal"

"Le fait d'avoir été draft par Milwaukee et coaché par Scott Skiles m'a apporté de la discipline. Tout le monde sait qu'il est intransigeant. Il a fait de moi un animal en défense. Il ne m'a pas laissé commettre la moindre erreur sans me crier dessus. Je n'ai pas toujours bien répondu aux critiques personnelles, mais dès lors que j'ai compris son système, j'ai tout donné. C'est une bénédiction de l'avoir eu comme coach. J'ai aussi connu Larry Drew et Jason Kidd, deux bonnes personnes également".

"Je peux encore joueur plus dur que beaucoup de joueurs en activité"

"Le basket me manque, ne vous méprenez pas. Je suis abonné aux Lakers et j’aime toujours autant regarder et disséquer le jeu. J’aime vraiment ce jeu et je continue de participer à des petits matches à Los Angeles. C’est juste que je me suis retrouvé dans des situations peu appréciables. Je suis mieux aujourd’hui. Je me vois bien revenir un jour en NBA, mais je n’en dirai pas plus. Je sais quel type de joueur je suis et ce que je peux apporter à chaque équipe de la ligue. Je sais que je peux encore jouer plus dur que beaucoup de joueurs en activité. Je pense que toutes les équipes pourraient me trouver utile. Mais il faudrait que ce soit un bon arrangement pour tout le monde. Ce n’est pas lié qu’au terrain, il faut qu’il y ait une connexion. Peut-être que j’en demande trop ?"
Retrouvez l'interview de Larry Sanders en intégralité sur Basketball Insiders.