Le banc des Spurs, une mafia qui terrorise la NBA

Boris Diaw, Manu Ginobili, Patty Mills. Ils sont dans l'ombre des stars de San Antonio mais ils font la différence. Focus sur une mafia texane.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Le banc des Spurs, une mafia qui terrorise la NBA
Les San Antonio Spurs ont décroché leur dixième victoire consécutive cette nuit. Un nouveau succès contre un adversaire prestigieux. Les Cleveland Cavaliers, finalistes NBA, candidats au titres et premiers de la Conférence Est, restaient eux aussi sur neuf victoires en dix matches avant d'aller se frotter aux éperons à l'AT&T Center. Ils ont mordu la poussière. La prestation de Tony Parker, meilleur marqueur de la rencontre avec 24 points, a été mise en avant. Notamment en France. Rien d'illogique. Avec 20 points, 10 rebonds et 5 passes, Kawhi Leonard a lui aussi été excellent, comme à son habitude. Il a notamment éloigné LeBron James (quatre lancers francs seulement) du cercle. Mais ce sont encore une fois les hommes de l'ombre qui ont fait la différence. La 'mafia' du banc de San Antonio a pris le contrôle de la rencontre dans les premières minutes du quatrième quart temps. Le tournant du match. Alors que les Cleveland Cavaliers menaient encore d'un point, David West, Patty Mills et les autres joueurs de devoir ont passé un 13-2 à leurs adversaires. De quoi offrir dix points d'avance aux Texans (85-75). Les joueurs de l'Ohio ne s'en sont pas remis. Les remplaçants des Spurs ont dominé leurs vis-à-vis sur l'ensemble de la rencontre (35-12). Une fois de plus.

Les hommes de main de Gregg Popovich

Une habitude pour les soldats de Gregg Popovich, parrain de la mafia. Si Leonard, Parker, Tim Duncan ou encore LaMarcus Aldridge sont les grands noms de l'effectif, les seconds couteaux sont les hommes de confiance du coach légendaire. Ils exécutent ses systèmes à la perfection - mieux que les titulaires la plupart du temps. Jetez un oeil aux vidéos YouTube dédiées au jeu collectif des Spurs. Qui en sont les acteurs ? Boris Diaw. Manu Ginobili. Patty Mills. Trois hommes qui se jouent ensemble depuis des années maintenant et qui se trouvent les yeux fermés sur le parquet. Trois joueurs expérimentés au fort QI basket. Trois amis dans la vie, aussi. L'alchimie entre les principaux joueurs du banc de San Antonio est l'une des clés du succès de la franchise. Lorsque ces trois gaillards sont alignés ensemble sur le terrain, San Antonio surpasse ses adversaires : +17,3 points marqués sur 100 possessions (111,3 points marqués, 94 encaissés en déjà 412 minutes passées ensembles pour Diaw, Gino et Mills cette saison). Ils creusent et maintiennent les écarts lorsque les titulaires se reposent. Présentation de cette institution de l'ombre qui terrorise la ligue. Boris Diaw [caption id="attachment_196389" align="alignnone" width="578"] Votez pour lui.[/caption] Le Président. Le 'Big Croissant'. Le bon vivant. L'une des victimes favorites du Parrain Popovich qui n'hésite pas à pointer du doigt la condition physique de Babac lorsque ce dernier revient de vacances. Diaw a des fesses. Mais il sait s'en servir pour prendre la position au poste ou pour se créer un espace dos au panier. Il évolue tout en touché, tout en mobilité. Rares sont les joueurs de sa taille à bouger de la sorte. Il est le joueur capable d'attaquer le cercle en dix secondes, deux dribbles et huit feintes. Et qui marque. Il a les fondamentaux. Le sens de la passe. Il peut jouer à plusieurs postes. C'est un artiste. Ses statistiques cette saison : 7,1 points à 54%, 38% à trois-points, 3,3 rebonds et 2,4 passes en 19 minutes. https://www.youtube.com/watch?v=BxT10XO2Zfg Patty Mills [caption id="attachment_307935" align="alignnone" width="588"] L'élite des Spurs.[/caption] Petit mais costaud. Bien plus athlétique que par le passé. Le meneur australien est la doublure de Tony Parker et il a ajouté quelques mouvements du Français à sa panoplie. Il est une menace permanente derrière la ligne à trois-points mais il joue de mieux en mieux les écrans, agresse le cercle avec plus de confiance et d'efficacité. Il défend. Il joue dur. Comme tous les Australiens. Ses statistiques cette saison : 7,7 points à 43%, 36% à trois-points et 2,5 passes en 20 minutes. https://www.youtube.com/watch?v=JE2BZoa-40A Manu Ginobili [caption id="attachment_307936" align="alignnone" width="594"] Les 2 be 3.[/caption] Le feu follet argentin. Le joueur le plus créatif du banc. Du culot. Beaucoup de culot. La calvitie aussi. La playmaker capable de créer du jeu pour lui mais aussi pour les autres. Encore un gars qui a le sens du collectif. Il est toujours capable de prendre feu et d'enchaîner 12 points en trois minutes au moment où son équipe en a le plus besoin. Un futur Hall Of Famer, tout simplement. Ses statistiques cette saison : 10,4 points à 46%, 38% à trois-points, 3 rebonds et 3,6 passes en 20 minutes. https://www.youtube.com/watch?v=na8JqKsWrd8 David West Le joueur de devoir par excellence. Il a sacrifié 11 millions de dollars pour rejoindre la mafia texane. Il s'est déjà adapté au système de Gregg Popovich. Il est de plus en plus à l'aise. Ses deux paniers en début de quatrième quart temps ont lancé les Spurs hier soir. Son adresse à mi-distance, son jeu dos au panier, sa technique et sa dureté sont des atouts en vue des longues joutes de playoffs à l'Ouest. Ses statistiques cette saison : 6,5 points à 56% et 3,9 rebonds en 16 minutes. Jonathon Simmons Le moins Spurs des membres de la Spurs' Mafia. Un ailier très athlétique non drafté de 26 ans qui se fait son trou au sein de l'une des meilleures équipes du monde. Si, c'est très Spurs comme attitude en fait. Ses statistiques cette saison : 5,6 points à 52%, 40% à trois-points en 12 minutes. Kyle Anderson Son avenir ne peut s'écrire qu'aux Spurs en NBA. Bon, c'est un peu exagéré mais l'ancien joueur d'UCLA est terriblement lent. Loin du standard de l'ailier actuel. En revanche, il est extrêmement polyvalent. Le Parrain trouvera un moment - un quart temps, une action - pour exploiter au mieux ses qualités en playoffs. Ses statistiques cette saison : 3,4 points à 50%, 33% à trois-points et 2,2 rebonds en 12 minutes. Boban Marjanovic Un géant. 2,22 mètres. Un grand sorti de nulle part qui shoote dans les coins à trois-points, cale des feintes sur des jeunes rookies insolents et est acclamé par des 'MVP, MVP'. L'arme secrète de Pop. Ses statistiques cette saison : 5,1 points à 61% et 3 rebonds en 7 minutes.

Le facteur X des Spurs

Ce banc est sans doute l'un des plus forts de toute la NBA. C'est à se demander si le deuxième cinq des San Antonio Spurs n'afficherait pas les 50% de victoires s'ils ces gars-là étaient tous titulaires. Leur polyvalence, leurs efforts et leur talent permet au coach de reposer ses cadres tout au long de la saison régulière - et de conserver ainsi du jus en vue des playoffs - mais aussi d'aligner des équipes au profil complètement différent selon la situation. Une vraie force. C'est presque ironique. Il y a quelques mois, le banc était encore présenté comme l'un des "points faibles" de la franchise après les départs de Marco Belinelli, Tiago Splitter ou encore Cory Joseph. Point faible dans le sens où San Antonio est un candidat au titre. Les remplaçants des Spurs n'ont pas le prestige de ceux des Golden State Warriors par exemple (et encore). Alors, c'est vrai, les shoots décisifs et plein de testostérone de Belinelli vont manquer. La rotation au poste 3 est un peu légère mais Kawhi Leonard est à même de jouer 40 minutes chaque soir en playoffs. Mais en attendant les luttes excitantes du printemps, la mafia des Spurs devrait allonger encore un peu plus la liste de ses victimes. [caption id="attachment_307937" align="alignnone" width="564"] Spurs' life.[/caption]
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