LeBron James, à la conquête de l’Est

La décision de LeBron James de rejoindre les Cleveland Cavaliers a redistribué les cartes au sein de la Conférence Est, plus ouverte et plus engagée que jamais.

Comme l’an passé, les principaux mouvements lors de la free agency ont eu lieu à l’Est de l’hémisphère NBA. L’été dernier, nous avions fait l’erreur de penser que ces transferts auraient pour conséquence de renforcer considérablement la Conférence. Mais ces mouvements témoignent des différences entre les franchises des deux côtes des Etats-Unis. Les équipes de l’Ouest ont déjà trouvé leur équilibre et se contentent – pour la plupart – de peaufiner leur effectif en été quand leurs voisines de l’Est chamboulent leur formation en espérant trouver la formule payante. Or, l’histoire le prouve, la stabilité est un gage de succès. Nous en avons encore eu la preuve l’année dernière avec le succès des San Antonio Spurs et les différences de niveau béantes entre les deux conférences. Au sein d’une ligue contrôlée par les arrières, les meilleurs meneurs se trouvent principalement à l’Ouest (Russell Westbrook, Tony Parker, Goran Dragic, Chris Paul, etc). Au sein d’une ligue où les intérieurs sont rares, les meilleurs d’entre eux se trouvent principalement à l’Ouest (Blake Griffin, Kevin Love, LaMarcus Aldridge, Tim Duncan, Dirk Nowitzki, Anthony Davis). La Conférence Est est sans doute moins talentueuse mais elle n’est pas par autant intéressante. Bien au contraire, elle risque bien d’être extrêmement compétitive la saison prochaine. [caption id="attachment_75769" align="alignleft" width="300"] Le "Big Three" de Miami, quatre finales NBA et deux titres en quatre ans.[/caption] Depuis l’exportation des talents de LeBron James à South Beach, le Miami Heat a pris le contrôle de la Conf’. Souvent brillants, parfois brouillons, les Floridiens ont été poussés dans leurs derniers retranchements sur deux, voire maximum trois séries de playoffs en quatre ans. Ils ont atteint la finale NBA à chaque fois et affichent un bilan de deux titres pour deux défaites face au champion de la Conférence Ouest durant cette période. En 2011, ils ont détruit des Bulls pas encore prêts à jouer les premiers rôles. En 2012, ils ont éteint pour de bon les rêves de titre de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen à Boston. Ils ont achevé les Indiana Pacers au cours des deux dernières campagnes, non sans avoir tremblé en 2013. Le Heat avait un impact et un avantage psychologique sur ses adversaires. Il inspirait la crainte. L’association de LeBron James avec Dwyane Wade et Chris Bosh était trop forte pour les autres franchises de l’Est. En retournant à la maison, à la case départ, le « King » n’a pas seulement renforcé une équipe jeune, intrigante et déterminée à retrouver les playoffs. Il a marqué la fin du « Big Three » floridien et a ainsi bouleversé complètement la hiérarchie de la Conférence. L’occasion de jeter un premier regard aux effectifs et aux ambitions des équipes de l’Eastern.

Objectif reconstruction : Sixers, Bucks, Magic et Celtics

[caption id="attachment_171133" align="alignright" width="300"] Nerlens Noel, un candidat au RoY 2015 ?[/caption] Les Sixers peuvent être considérés comme des vainqueurs et des perdants de la dernière draft. La franchise voulait absolument Andrew Wiggins mais elle a pioché un sacré lot de consolation avec Joel Embiid. Le pivot camerounais est actuellement blessé et il est tout à fait envisageable qu’on ne le voit pas sur les parquets avant la fin de la saison, voire… la saison prochaine. Les dirigeants sont patients et leur stratégie s’applique sur le long terme. Embiid est une interrogation, autant sur son état de santé (blessé au dos en mars dernier, blessé au pied avant la draft) que sur son vrai potentiel (son expérience basket se limite à quelques années). Mais une large majorité des scouts considèrent l’intérieur comme le seul joueur de la cuvée susceptible de s’imposer comme une vraie superstar NBA dans les années à venir. Et c’est exactement ce que cherchaient les Sixers. Philly a bazardé Jrue Holiday il y un an pour s’extirper pour de bon du milieu de tableau. Sam Hinkie, le président de la franchise, est un homme ambitieux. Il veut GAGNER (pas jouer un premier tour chaque année) en Pennsylvanie. Il est plus ou moins reconnu qu’une équipe ne remporte par un titre NBA sans s’appuyer sur l’un des dix ou douze meilleurs joueurs de la ligue. Joel Embiid est un joueur de 2,16 m capable de courir comme un arrière et de shooter comme un ailier. Un profil unique. C’est un pari sur le long terme. A l’image des Sixers. [superquote pos="d"]Imaginez le Magic avec Jahlil Okafor... monstrueux ! [/superquote]Le Magic a les mêmes ambitions et, comme leurs homologues de Philadelphie, les dirigeants d’Orlando évoluent sans pression. Mais à l’inverse des Sixers, les Floridiens n’ont pas encore trouvé leur future star. Ils aligneront une équipe désinhibée, jeune et monstrueusement athlétique la saison prochaine. Avec Elfrid Payton, Victor Oladipo, Tobias Harris, Moe Harkless, Nikola Vucevic et Aaron Gordon, Orlando dispose d’une base solide pour reconstruire son équipe. Mais aucun d’entre eux ne semble avoir le potentiel d’une superstar et Oladipo est celui qui se rapproche le plus du niveau d’un futur All-Star (même si rien ne garantit qu’il sera un jour sélectionné à l’évènement). Ajoutez un pivot dominant et prometteur comme Jahlil Okafor (le futur premier choix de la draft 2015) et le Magic peut viser un retour en force dans les cinq années à venir. Les signatures de Channing Frye pour 32 millions sur quatre ans, de Ben Gordon pour 9 millions sur deux ans et de Luke Ridnour ont peut-être surpris certains. Mais le Magic a de l’espace sous le Cap et se doit d’atteindre la masse salariale minimum imposée par la NBA. De plus, les vétérans mentionnés ci-dessus auront pour mission d’encadrer les plus jeunes. Le temps est donc au beau fixe à Orlando. Même constat à Milwaukee. L’excitation est de retour dans le Wisconsin depuis le rachat de la franchise par deux investisseurs new-yorkais. Le monde entier a découvert Mallory Edens, la fille de l’un des deux propriétaires, le soir de la loterie pre-draft. Les supporteurs des Bucks ont ressorti leurs anciens maillots de Ray Allen ou se sont rués sur le NBA Store pour acheter celui de Jabari Parker le lendemain de la draft. Parker et Giannis Antetokounmpo… voilà une association intéressante. Les deux joueurs font déjà parler la poudre à la Summer League de Las Vegas (même si la formation estivale de Milwaukee a perdu ses quatre matches) et leur duo devrait séduire les fans de basket dès la rentrée. L’ancienne star de Duke devrait évoluer au poste quatre, un peu à la manière de Carmelo Anthony aux New York Knicks. Il est d’ores-et-déjà le favori pour le trophée de Rookie Of The Year et « The Greak Freak » est candidat à celui de Most Improved Player. L’imbroglio autour de l’arrivée de Jason Kidd à Milwaukee est venu refroidir l’ambiance chaleureuse qui régnait aux Bucks. Les propriétaires et le nouveau coach de l’équipe ont lamentablement joué le coup, recrutant un nouvel entraîneur sans même licencier Larry Drew, déjà en place, ni l’avertir (ni même avertir les dirigeants). Le mal est fait et Jason Kidd sera chargé de remonter la franchise dans les années à venir. Les Bucks ne seront pas ridicules l’an prochain. Les dirigeants pourraient même formuler une offre à Eric Bledsoe dans les jours qui viennent, dans l’espoir de le choper aux Phoenix Suns et de renforcer la mène. Il est encore difficile de cerner les réelles intentions des Boston Celtics. La franchise du Massachussetts a plusieurs tours de draft – dont un envoyé par les Cavaliers il y a quelques jours – à sa disposition dans les années à venir ainsi que de nombreux jeunes joueurs. Elles pourraient se servir de ces assets pour mettre la main sur une star comme Kevin Love. Avec Rajon Rondo, Marcus Smart et Avery Bradley, les C’s sont blindés dans le backcourt. En définitive, nous ne sommes pas à l’abri de nouveaux mouvements du côté de Boston d’ici les prochaines semaines.

Le ventre mou : Pistons, Nets, Knicks, Hawks et Hornets

[caption id="attachment_153043" align="alignright" width="300"] Stan Van Gundy a pour mission de reconstruire les Pistons.[/caption] Le milieu de tableau est constitué d’un éventail de franchises complètement différentes. Vu l’homogénéité de la Conférence, c’est tout sauf une surprise. Brooklyn, New York, Atlanta, Charlotte et Detroit chercheront tous à accrocher les playoffs la saison prochaine. Et pourtant, au moins deux de ces cinq équipes risquent d’être déçues en fin d’exercice. Les Pistons reprennent à zéro avec Stan Van Gundy, nommé coach et GM de la franchise pour les cinq prochaines années (et la modique somme de 35 millions de dollars). Cette arrivée est sans doute la plus importante de l’été pour Detroit. « SVG » est un coach extrêmement talentueux et ingénieux. D’ailleurs, « Motor City » ne démarre pas de tout en bas, pour être plus précis. Sur le papier, l’effectif est susceptible d’accrocher les playoffs au sein d’une Conférence aussi ouverte. Van Gundy s’est empressé de rajouter des shooteurs à son effectif en signant Jodie Meeks (19 millions sur trois ans), D.J. Augustin, Caron Butler ou encore Cartier Martin dès les deux premières semaines de la free agency. L’adresse extérieure était l’un des gros points noir des Pistons la saison précédente et les équipes coachées par le tacticien moustachu sont traditionnellement amatrices du tir à trois-points. Nous ne sommes pas à l’abri d’un nouveau transfert. Greg Monroe n’a toujours pas trouvé un terrain d’entente avec les dirigeants et ses agents ont menacé d’accepter la qualifying offer si jamais la franchise ne lui proposait pas un contrat onéreux cet été. Le jeune intérieur est restricted free agent et il peut accepter la qualifying offer, ce qui ferait de lui un joueur non protégé l’été prochain. On peut supposer sur le management des Pistons cherchent activement à mettre en place un transfert de Josh Smith (et ses 13,5 millions de dollars annuels) vers Sacramento afin de prolonger Monroe dans la foulée. [superquote pos="d"]Les Nets doivent réapprendre à jouer avec Brook Lopez[/superquote]Detroit cherchera à éviter de se retrouver dans la situation des Brooklyn Nets, bloqués avec une masse salariale record et une marge de manœuvre extrêmement limitée. La formation new-yorkaise a subi un échec cuisant en étant éliminée au second tour des playoffs après avoir ambitionné le titre NBA la saison dernière. Paul Pierce a quitté le navire suite au fiasco Jason Kidd. Kevin Garnett pourrait lui rempiler pour un dernier tour d’honneur. Lionel Hollins débarque aux manettes et il devra trouver un nouvel équilibre avec le retour de Brook Lopez, blessé depuis décembre dernier. Le pivot est potentiellement le meilleur élément de l’effectif mais les Nets se sont métamorphosés en son absence. Kidd a mis en place un système « small ball » avec Shaun Livingston dans le cinq et Brooklyn s’est alors imposé comme l’une des meilleures équipes de la Conférence Est à partir de janvier dernier. Ni Kidd, ni Livingston ne seront présents au Barclay Center la saison prochaine. Jarrett Jack est la principale recrue de l’été. Si jamais Deron Williams et Brook Lopez sont en bonne santé, les Nets pourront viser mieux que le milieu du tableau. Mais le titre est encore loin. Leurs voisins new-yorkais des Knicks ont eux aussi connu un échec la saison dernière. A l’inverse des Nets, les tuniques bleues et oranges n’ont même pas disputé les playoffs. Le coaching de Mike Woodson a montré ses limites – il est parti pour une longue carrière d’assistant – et la mayonnaise n’a jamais pris. Mais il serait trop prématuré d’écarter les Knicks de la course aux quatre premières places de la Conférence Est. Phil Jackson a sans doute d’autres idées en réserve et il a déjà recruté un meneur digne de ce nom. Les talents de José Calderon ne seront peut-être pas entièrement exploités au sein de l’attaque en triangle mais le meneur espagnol représente une vraie amélioration sur le poste. Les Knicks sont enfin débarrassés de Raymond Felton, de ses guns et de ses kilos en trop. Calderon est un excellent shooteur et un gestionnaire intelligent. De quoi faciliter la vie de Carmelo Anthony, encore auteur d’une très belle saison. « Melo » a choisi de rester dans la grosse pomme, « sa ville », et il a confiance en Phil Jackson. La superstar est au sommet de sa carrière – et ce même si les critiques ne retiennent que sa défense ou sa propension à manger le ballon. Les Knicks repartent sur de bonnes bases même si plusieurs interrogations entourent encore la franchise. Seuls Iman Shumpert et Tim Hardaway Jr disposent d’une vraie valeur marchande et New York vise clairement la free agency 2015 (LaMarcus Aldridge, Kevin Love, Marc Gasol…). Mais c’est un plan risqué et rien ne garantit que les stars nommées ci-dessus envisagent de jouer aux Knicks. Mais les New-yorkais ne pourront pas faire pire que la saison dernière et ils sont armés pour retrouver les playoffs. On pourrait penser que les Hawks sont dans une meilleure position. Atlanta s’est qualifié pour les playoffs malgré une tentative de tanking en fin de saison et malgré la blessure d’Al Horford. Mais les Hawks sont les symboles de ce milieu de tableau, de ces équipes éliminées au premier tour des playoffs saison après saison. Atlanta n’est pas un petit marché mais aucune star ne semble intéressée à l’idée d’y mettre les pieds. Ce n’est pas faute d’essayer. Les dirigeants ont contacté Chris Paul l’an dernier et même Dwight Howard, originaire de la ville, n’a pas souhaité rentrer à la maison. Cette saison, ils ont visé LeBron James et Carmelo Anthony… sans qu’aucune des deux superstars ne daignent rencontrer le front office des Hawks. Mais la franchise a tout de même des atouts. Elle a de l’espace sous le Cap, un groupe talentueux et un excellent coach en la personne de Mike Budenholzer. Mais il lui manque un joueur de catégorie « A » pour vraiment passer un cap. Charlotte dispose de ce joueur en la personne d’Al Jefferson. Le pivot atteint le meilleur niveau de sa carrière et il devrait encore faire des misères aux défenses adverses pendant deux ou trois ans. Les Hornets chercheront donc à rentabiliser cette période en entourant au mieux leur pivot. Nous avons déjà écrit à ce sujet ici (analyse signature de Lance Stephenson).

Les outsiders : Wizards, Raptors et Heat

[caption id="attachment_170469" align="alignleft" width="300"] Les Wizards et les Raptors voient les choses en grand.[/caption] On a hésité à classer Washington parmi les favoris. Les Wizards ont parfaitement saisi les enjeux de cette nouvelle redistribution des cartes à l’Est. Les dirigeants n’ont pas hésité à casser leur tirelire pour prolonger Marcin Gortat sur cinq ans (et 60 millions !). Un deal qui sent bon l’affaire pourrie d’ici trois ou quatre ans. D’autant plus que la franchise accusait déjà une perte de 13 millions de dollars la saison dernière (seuls les Nets faisaient pire avec… 144 millions de pertes !). [superquote pos="d"]13 millions de pertes pour les Wizards cette saison[/superquote]Mais les Wizards peuvent viser les finales de Conférence, et plus si affinités. John Wall a passé un cap la saison dernière et il est devenu All-Star. Gortat et Nene sont des machines dans la raquette et les dirigeants ont offert des back-up solides (Kris Humphries, resignature de Drew Gooden) pour palier une éventuelle blessure du Brésilien. Bradley Beal est le futur de la franchise (Cf. REVERSE#47) et il devrait s’imposer comme le vrai patron des Wizards d’ici quelques années. Trevor Ariza a rejoint Houston mais il a été remplacé par un Paul Pierce moins cher et précieux dans la quête des Wizards. « The Truth » a encore du jus dans les jambes et il apportera son expérience et son sang-froid dans les dernières minutes des rencontres serrées de playoffs. De quoi combler les ailes en attendant… la free agency 2016 où un certain Kevin Durant, originaire du Maryland, sera libre de signer où bon lui semble. Will he come home too ? Les Raptors ont adopté la même stratégie que les Wizards en prolongeant Kyle Lowry pour 48 millions sur quatre ans. Nous avions d’ailleurs écrit sur le sujet ici. Le Miami Heat a troqué LeBron James pour Luol Deng, Danny Granger et Josh McRoberts. Plutôt que de repartir de zéro suite au départ du « King », les Floridiens ont préféré s’assurer une place parmi les cinq meilleures équipes de la Conférence en offrant le maximum salarial à Chris Bosh (118 millions sur cinq ans). Chris Andersen est de retour, de même que Mario Chalmers et l’inévitable Dwyane Wade. Le jeu sera désormais axé autour de Bosh et on compte sur Erik Spoelstra et ses assistants pour mettre en place des systèmes dont profitera l’intérieur All-Star. Petit point sur « Spo » : certains le critiquent prétextant qu’il est un mauvais coach qui a simplement été béni d’avoir trois joueurs aussi talentueux que Bosh, Wade et James dans son équipe. Ces personnes-là oublient sans doute que le coach a mené un Miami Heat dont Dorell Wright était le deuxième meilleur joueur à 45 victoires et un premier tour de playoffs en 2010… Ceci étant dit, place aux favoris.

Les favoris : Pacers, Cavaliers et Bulls

Si on a hésité à placer les Wizards dans le groupe de tête, on a aussi pensé à rétrograder les Pacers au rang d’outsiders. Mais Indiana a encore de nombreuses cartes à jouer. La franchise a perdu Lance Stephenson, exilé en Caroline du Nord, qu’elle a remplacé immédiatement par Rodney Stuckey (signé pour une seule saison). Indy perd ainsi un membre important de son cinq de départ mais la franchise conserve son ossature avec David West et Paul George. Les Pacers ont coulé – et encore tout est relatif – en fin de saison après un départ canon mais ils ont tout de même atteint les finales de Conférence. Paul George est l’un des dix meilleurs joueurs de la ligue et il devrait encore progresser l’an prochain. C’est un excellent défenseur et il est en mesure d’apporter 25 points chaque soir. Roy Hibbert est une énigme et il sera intéressant de voir la direction choisie par Larry Bird et ses sbires. Indiana a été conçu pour contrer le « Big Three » du Heat et on peut se demander si les Pacers continueront à aligner deux intérieurs de formation en même temps sur le parquet. Hibbert demeure un joueur susceptible d’être transféré. Sa valeur marchande a certes diminuée au cours des derniers playoffs mais les pivots de cette taille (2,18 m) protecteur du cercle sont désirés et recherchés. Les Pacers ont donc l’opportunité de miser sur la stabilité du groupe (en espérant que le vestiaire soit plus apaisé) et repartir une nouvelle fois à la conquête des finales NBA ou bazarder Luis Scola, Roy Hibbert et éventuellement George Hill pour recruter un nouveau joueur d’impact. Les Chicago Bulls ont raté Carmelo Anthony mais leur intersaison est une réussite avec les venues de Pau Gasol et de Nikola Mirotic. Nous sommes revenus plus en détails sur les derniers mouvements de la franchise de l’Illinois ici. Evidemment, le statut des Bulls est grandement lié au niveau de jeu affiché par Derrick Rose lorsque le meneur superstar fera son retour sur les parquets. Et viennent désormais les Cavaliers. Il est tentant de faire de Cleveland l’un des favoris pour le titre NBA 2015 et les bookmakers de Las Vegas misent déjà sur un sacre de LeBron James et ses nouveaux coéquipiers. Effectivement, la simple présence du « King » propulse la franchise dans un autre univers. James est le meilleur joueur du monde et il rend les autres meilleurs. Il est revenu chez lui plus fort et plus mature, prêt à encadrer les jeunes stars en devenir que sont Kyrie Irving et Andrew Wiggins. L’interrogation plane autour du dernier numéro un de la draft. Les Cavaliers vont-ils l’échanger contre une star confirmée ? Le Canadien peut-il vraiment jouer dans le backcourt ? Va-t-il profiter de la présence de LeBron ou sera-t-il éclipsé par le meilleur joueur de la planète ? Andrew Wiggins est un défenseur coriace et il devrait marquer ses points en coupe, en transition ou via des tirs ouverts offerts par la présence de James. Son dribble et son shoot sont deux secteurs de son jeu encore en chantier et c’est pour ces raisons précises que certains spécialistes peinent à l’imaginer partager le backcourt avec Kyrie Irving. Quid également de Dion Waiters, qui ne s’imagine pas dans un rôle de remplaçant ? David Griffin, désormais GM à plein temps, et David Blatt, le nouveau coach, devront trouver une solution. [superquote pos="d"]Les Cavs suscitent encore de nombreuses interrogations[/superquote]LeBron évoluera également au poste quatre avec Anderson Varejao ou Tristan Thompson à ses côtés sur certaines séquences. En effet, le cinq constitué de Irving, Wiggins, James, Thompson et Varejao pourrait poser quelques problèmes de spacing aux Cavaliers étant donné qu’aucun des deux intérieurs mentionnés ne sont des vraies menaces à mi-distance. Or David Blatt débarque en provenance d’une ligue où les « stretch four » sont la norme… Cette équipe de Cleveland est jeune et terriblement excitante. Le Miami Heat a mis plus de deux ans a vraiment trouver un équilibre parfait et les Cavaliers doivent d’abord trouver les bons ajustements et le système idéal avant de s’imposer comme une vraie machine de guerre capable de rivaliser avec les armadas de la Conférence Ouest. Mais l’arrivée de LeBron James a changé la donne pour les Cavs. Et pour la Conférence Est. En réalité, sa décision a bouleversé le paysage NBA, encore une fois.