Pourquoi LeBron James peut rejoindre les Clippers

Clippers, Heat. Heat, Clippers. La course au LeBron James se résume à une lutte entre deux franchises. Explications sur le mythe d'un départ du meilleur joueur du monde vers L.A.

Nous y voilà. La saison NBA 2013-2014 est officiellement terminée, ponctuée par le succès des San Antonio Spurs sur le Miami Heat. Le succès de la meilleure équipe du monde sur le meilleur joueur du monde. Une autre saison débute, celle des rumeurs, des scoops, des annonces de transferts démenties quelques heures plus tard. Difficile de prêcher le vrai du faux durant cette période qui s’étend de la fin des finales à la fin juillet. Au centre des discussions, un homme, LeBron James. Encore et toujours. Il y a plusieurs mois, le fantasme de son retour à Cleveland, pour sauver les Cavaliers, faisait couler de l’encre. Le rêve des Los Angeles Lakers de l’associer à Kobe Bryant ou/et Carmelo Anthony a été énoncé dans la presse à plus d’une reprise. Entre les deux, la rumeur d’une arrivée du « King » aux Los Angeles Clippers – rapportée pour la première fois en février dernier – est passée relativement inaperçue. Et pourtant, c’était sans doute la plus crédible. Le Heat mis à part, aucune autre franchise ne semble en mesure de recruter LeBron.

Une course entre deux équipes

Si l’on s’attarde quelques minutes sur les différentes équipes susceptibles d’accueillir le meilleur joueur du monde la saison prochaine, on ne peut en retenir que deux. Les Los Angeles Clippers et le Miami Heat. Plusieurs critères sont à prendre en compte : la capacité de la franchise à remporter un titre immédiatement, l’attractivité du marché et la qualité de vie. Les Cavaliers ne sont pas assez mûrs pour décrocher un titre, même avec une arrivée de LeBron James. L’effectif est jeune, les dirigeants sont jeunes, le coach n’a pas encore été choisi et Cleveland n’a pas disputé les playoffs à une seule reprise depuis le départ de l’enfant roi. Les Knicks et les Lakers répondent aux deux derniers critères énoncés mais aucune des deux n’a disputé les playoffs cette saison. Les Nets n’ont pas l’espace sous le Cap pour l’accueillir – et on l’imagine mal jouer avec Paul Pierce et Kevin Garnett – ni des joueurs susceptibles d’être échangés pour libérer de la masse salariale. Phoenix, Boston, Golden State et Chicago semblent hors course depuis le début. Voilà qui nous laisse les Clippers et le Heat. [caption id="attachment_137481" align="alignright" width="300"] Le 6 de Jordan sera-t-il remplacé par le 6 de James ?[/caption] Certains souligneront rapidement la situation financière des Clips, déjà au-dessus de la Luxury Tax. Mais contrairement à d’autres prétendants, la franchise californienne dispose de plusieurs joueurs avec une certaine valeur marchande. Elle peut donc libérer de l’espace sous le cap assez facilement. Comme l’explique Bill Simmons de Grantland, DeAndre Jordan (contrat expirant à 11 millions de dollars) et Jamal Crawford (5,4 millions de dollars annuels, contrat expirant en 2016) peuvent être échangés afin de faire de la place à un gros contrat. Une franchise soucieuse d’améliorer son effectif immédiatement – sans se mettre dans le rouge financièrement à long terme – serait sans doute intéressée par un tel transfert. Associé à un premier tour de draft, Jared Dudley (4,2 millions de dollars annuels, contrat expirant en 2016) peut lui aussi être envoyé vers d’autres cieux. Les Celtics, que Doc Rivers (le nouveau président des Clips) connait bien, ont longtemps suivi D.J… Evidemment, Bill Simmons joue la carte de la provocation. Il n’annonce pas forcément un départ de LeBron James pour Los Angeles mais les fans les plus réactifs sont tombés dans le panneau. L’éditorialiste rappelle simplement que les Clippers ont des leviers financiers leur permettant de dégager rapidement de l’espace sous le cap si jamais LeBron venait à leur faire comprendre qu’il était intéressé à l’idée de jouer pour les tuniques rouges de L.A.

Les arguments des Clippers

[caption id="attachment_124282" align="alignleft" width="300"] Chris Paul, Blake Griffin et LeBron James, un pur "Big Three".[/caption] Alors pourquoi donc le meilleur joueur de la planète changerait-il d’uniforme alors qu’il continue de progresser saison après saison ? Les Clippers ont des arguments à revendre. La franchise dispose d’une base solide sur le parquet avec Chris Paul, un ami proche de James, l’un des meilleurs meneurs du monde, et Blake Griffin, une superstar montante. Associez Griffin, James et Paul et vous obtenez un trio susceptible de gagner le titre dès la saison prochaine, même au sein de la terrible Conférence Ouest. Sur le papier, cette association est plus forte qu’une nouvelle association potentielle entre Dwyane Wade, Chris Bosh et ce même LeBron James à Miami. On retrouve également Doc Rivers à la tête de l’équipe. Un coach pour qui LeBron a le plus grand respect. Les deux hommes se sont déjà côtoyés au sein de Team USA et il a déjà été rapporté que la star cherchait à recruter ‘Doc’ pour coacher les Cavaliers il y a quelques années. Rivers n’est plus seulement coach, il est également président de la franchise et a donc les pleins-pouvoir sur les décisions sportives, de quoi faciliter d’éventuelles négociations avec la superstar. De plus, les Clippers semblent débarrasser de Donald Sterling et Steve Ballmer, le nouveau propriétaire, est réputé pour être adoré par les fans et les joueurs. Enfin, le joueur et sa femme « adorerait Los Angeles ». Autant d’arguments que de bonnes raisons de signer aux Clippers.

Les arguments du Heat

[caption id="attachment_117266" align="alignright" width="300"] LeBron à Miami ? Quatre finales, deux titres. What else ?[/caption] Mais pourquoi le meilleur joueur du monde resterait-il à Miami alors qu’il peut rejoindre l’armada de Los Angeles ? Pour les mêmes raisons citées ci-dessus. Pourquoi quitter une équipe qui gagne ? Le Heat a disputé quatre finales consécutives, une performance historique jamais réalisée depuis 1987. Les Floridiens ont remporté deux de ces quatre finales. Les Clippers, eux, n’ont encore jamais passé le second tour. Chris Paul non plus, en bientôt dix ans de carrière.
« Je connais cette équipe, cette franchise et tout ce qu’elle peut m’apporter. Moi j’ai juste besoin de gagner », prévient déjà LeBron James.
Si Doc Rivers a des arguments à faire valoir, quid de Pat Riley, le parrain de South Beach ? Le dirigeant du Heat est parvenu à faire de sa franchise une machine de guerre en 2010 et il a sans doute un plan derrière la tête. LeBron aura une discussion avec Wade et Bosh. Mais la conversation décisive aura lieu avec Riley. Il y aura un renouvellement à Miami et nul doute que les dirigeants préparent déjà leur affaire. Kyle Lowry, meneur quasi-All-Star cette saison à Toronto, est annoncé du côté du Heat. La rumeur d’une arrivée de Carmelo Anthony a elle aussi fait surface. Les Floridiens reviendront en force la saison prochaine. Ils sont même déjà favoris des bookmakers pour le titre 2015. Et pour cause, ils sont également favoris pour accueillir une deuxième fois LeBron James.