Les révélations et déceptions du Mondial

Petit bilan des joueurs qui se sont révélés durant cette Coupe du monde et de ceux qui n'ont pas répondu aux attentes.

Les révélations et déceptions du Mondial
Après notre liste des 12 meilleurs joueurs de la compétition hier, voici ceux dont l'éclosion a fait du bien à leur sélection, et d'autres que l'on attendait au top mais qui ont déçu.

Les révélations

Les ados français Si les leaders que sont Boris Diaw et Nicolas Batum ont répondu présents durant cette Coupe du monde, on ne peut pas cacher notre enthousiasme face à l'éclosion des jeunes talents français. A des dégrés différents et avec des temps de jeu plus ou moins importants, Joffrey Lauvergne, Rudy Gobert et Evan Fournier ont été décisifs dans cette campagne très réussie.

Joffrey Lauvergne

Difficile de parler de réelle révélation en ce qui concerne "JoLoLo", tant on l'a vu briller avec le Partizan ces derniers mois. Mais l'intérieur de 22 ans a confirmé tout le bien que l'on pensait de lui, voire plus. A ceux qui pensaient que les Bleus manqueraient d'énergie, Lauvergne a répondu par une débauche exceptionnelle et des prouesses des deux côtés du terrain. Si Nicolas Batum n'avait pas pris feu sur les deux derniers matches, le futur joueur du Khimki Moscou aurait fini meilleur marqueur et meilleur rebondeur des Tricolores sur ce tournoi, le tout à un poste qui n'est pas celui qu'il préfère.

Rudy Gobert

Si on retiendra surtout son impact époustouflant contre l'Espagne et son contre culte sur Pau Gasol, on a aimé voir Rudy se faire violence et utiliser son envergure et sa puissance au service des Bleus. A 22 ans, le joueur du Jazz semble prêt à faire son trou en NBA (en espérant qu'on lui fasse plus confiance à Salt Lake City) et à prendre du galon en équipe de France.

Evan Fournier

Ce n'est pas en regardant ses stats qu'on peut se dire qu'Evan Fournier a réussi sa Coupe du monde. Mais quel culot et quelle envie ! Le nouveau joueur du Magic n'a pas hésité à provoquer, attaquer et percuter pour mettre le boxon à chacune de ses entrées. Capable de belles séquences offensives, on l'a aussi vu se jeter comme un mort de faim sur certains ballons dans sa moitié de terrain. Prometteur pour lui et pour l'équipe de France. La jeune garde serbe Si Milos Teodosic et Miroslav Raduljica ont été les cadres les plus en vue de cette équipe de Serbie durant le Mondial, les hommes de Sasha Djordjevic ne seraient sans doute pas allés aussi loin sans leur jeunots Nikola Kalinic, Bojan Bogdanovic et Nemanja Bjelica.

Nikola Kalinic

On a découvert un Nikola Kalinic mordant, physique et spectaculaire durant cette Coupe du monde. L'ailier serbe a brillé avec quelques dunks de haut niveau et sans pitié. Son poster sur Bourousis contre la Grèce a marqué les esprits et ses 18 points face à Team USA malgré la débacle de son équipe ont prouvé qu'il n'était pas du genre à lâcher prise. Il devrait s'éclater avec l'Etoile Rouge de Belgrade cette saison.

Bogdan Bogdanovic

Autant vous dire qu'on a hâte de le voir débarquer à Phoenix celui-là ! Insouciant, plein de sang-froid et de culot, l'arrière de 22 ans a démontré des qualités offensives hyper impressionnantes lorsque Djordjevic l'a fait sortir du banc pendant le Mondial. Ses 21 points contre la Grèce en 8e de finale et ses tirs à 3 points meurtrier contre les Bleus ont été salvateurs pour une sélection dont on le voit bien devenir la vedette dans quelques années.

Nemanja Bjelica

Si les Bleus ont Nicolas Batum dans le registre joueur hyper complet, les Serbes ont Nemanja Bjelica. Meilleure évalutation du groupe serbe pendant ce Mondial, l'ailier du Fenerbahçe a été précieux pour sa sélection avec une intensité indéniable des deux côtés du terrain. Sans avoir besoin de dominer une catégorie statistique en particulier, Bjelica a été bon partout (12 points, 7 rebonds et 3 passes de moyenne) et a permis aux Serbes d'étirer le jeu. On ne voit pas pourquoi les Wolves, qui détiennent ses droits en NBA, ne pourraient pas lui offrir du temps de jeu à l'avenir s'ils décidaient de lui faire découvrir la grande ligue. L'arbre sénégalais

Gorgui Dieng

Ceux qui ont suivi la dernière saison des Wolves n'auront pas été surpris par ce qu'ils ont vu de Gorgui Dieng durant le Mondial. Mais s'attendaient-ils à le voir aussi bon avec le Sénégal ? Capable de double-doubles colossaux, l'ancien pivot de Louisville a été un leader irréprochable et inspiré pour la sélection d'Afrique de l'Ouest. On espère que les dirigeants de Minnesota ont pris conscience qu'il valait mieux que quelques apparitions en fin de match comme cela a malheureusement été le cas pour lui en début de saison dernière. Avec le départ de Kevin Love, un boulevard s'ouvre devant lui pour briller en NBA. La gâchette finlandaise

Petteri Koponen

`Lors du dernier Euro, Petteri Koponen avait déjà créé quelques incendies avec la sélection finlandaise. Si les Nordiques n'ont pas pu atteindre le second tour, ce shooteur d'exception a encore donné du fil à retordre aux adversaires de son pays (15.8 points et 6.8 passes de moyenne). Facile techniquement et diablement précis, on ne serait pas surpris que les Mavs lui proposent une place dans leur roster sous peu.

Les déceptions

La meilleure raquette du monde

Marc Gasol/Serge Ibaka

On attendait monts et merveilles de la part des intérieurs espagnols durant ce Mondial sur leur sol. Jusqu'aux quarts de finale, Marc Gasol et Serge Ibaka ont fait le job avec facilité. Mais lorsqu'il a fallu élever le niveau contre les Bleus, le plus jeune des Gasol (dont la femme avait accouché la nuit précédente) et "Ibloka" ont été complètement absents et hors de propos. Seul Pau a répondu présent, ce qui a quand même entaché le statut de "meilleure raquette du tournoi" que les médias du monde entier avaient attribué à la Roja. Le prodige des Boomers

Dante Exum

Dante Exum n'a que 19 ans et n'a pas vraiment eu sa chance durant ce tournoi. On a donc autant envie de blâmer le sélectionneur australien que le meneur du Jazz, qui n'a pas convaincu lors de ses quelques entrées. Avec 12.5 minutes de temps de jeu moyen, celui qui est annoncé comme un prodige a eu du mal à se mettre en valeur au milieu des éléments plus expérimentés du groupe. En préparation, on l'avait également trouvé un peu juste et peu soigneux dans le maniement du ballon. Bosser avec Utah va lui faire le plus grand bien. Les NBAers grecs

Kostas Papanikolaou

Diabolique avec le Barça et très attendu à Houston où il va tenter de se faire une place en NBA, Kostas Papanikolaou n'a pas autant brillé qu'il ne l'espérait durant cette Coupe du monde. Satisfaisant durant les poules, l'ailier de 24 ans n'a pas su élever son niveau contre la Serbie et a quitté ce Mondial sur un sentiment de frustration. Ce qui ne remet absolument pas en cause son talent, dont les Rockets profiteront sûrement dans quelques semaines.

Giannis Antetokounmpo

Au même titre que Dante Exum, le "Greek Freak" est un très jeune joueur qui aura de toute manière emmagasiné de l'expérience au sortir de cette aventure. Mais on est un peu resté sur notre faim devant ses prestations, lui qui était vraiment monté en régime lors de la deuxième partie de saison en NBA. Le potentiel athlétique était évidemment là, mais son manque de bouteille à ce niveau a parfois été criant. On le reverra à l'Euro l'an prochain avec davantage de métier pour répondre aux attentes. Le champion brésilien

Tiago Splitter

Très précieux à San Antonio où Gregg Popovich en a fait un titulaire au poste 5, le Brésilien a fait son job au rebond dans le temps qui lui a été imparti pendant la phase de poules. Mais on ne peut oublier son match raté contre les Serbes au moment où cela comptait le plus. A 1/7 au shoot avec des paniers faciles étonnamment loupés et un laxisme défensif inhabituel, il a été plus handicapant qu'utile dans ce match couperet. Le MVP américain

Derrick Rose

On n'a pas envie d'être trop dur avec Derrick Rose compte tenu de son historique récent de blessures et du manque de compétition qu'il avait dans les jambes avant ce tournoi. Mais force est de constater qu'en termes de déplacement, d'adresse et de gestion des possessions, le MVP 2011 est encore très loin de son meilleur niveau. Des lacunes qui n'ont évidemment pas pesé sur Team USA, puisque les autres membres du backcourt de Coach K ont fait le métier. La bienveillance autour de Derrick Rose lui aura sans doute fait du bien et on attend maintenant de le voir évoluer avec les Bulls en pré-saison pour constater son retour au plus haut niveau.