Malcolm Delaney, d’un contrat NBA à une fusillade en deux jours

Malcolm Delaney a vécu l’an dernier la semaine la plus folle de sa vie, passant d’un premier contrat NBA à une fusillade.

Alexis RabutéPar Alexis Rabuté  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Malcolm Delaney, d’un contrat NBA à une fusillade en deux jours
Les joueurs NBA ont beau avoir une vie de privilégié, ils n’en restent pas moins exposés aux aléas parfois dramatiques de la vie quotidienne. Malcolm Delaney en a fait la triste expérience l’an dernier. Après plusieurs années en Europe (dont une en France à l'Elan Chalon), l’arrière parvient enfin à toucher au Graal : rejoindre la NBA. Il s’engage aux Atlanta Hawks pour un deal de deux ans. Une bonne nouvelle qui annonce pourtant de sales moments.

« C’était la meilleure semaine de ma vie. Puis c’est devenu la pire », raconte-t-il aujourd’hui.

Afin de célébrer cet accomplissement, Delaney invite une grande partie de son entourage afin de célébrer cela, dont son frère Vincent. La soirée dure et se passe plutôt bien. Les parents du joueur sont très fiers de leur fils. Avant de rentrer chez eux dans le van qu’ils ont loué, Delaney et un de ses amis décident de récupérer des pizzas. Il est trois heures du matin, l’ami en question est un peu alcoolisé. En passant devant deux personnes, ce copain décide de narguer l’un des inconnus en faisant des eurosteps autour de lui. Le ton monte, l’un des deux inconnus entre dans la voiture et fouille sous son siège de façon suspecte. Remarquant cela, Malcolm Delaney calme le jeu, s’excuse et ramène tout ce beau monde dans le van.

« Je crois qu’ils avaient un flingue », affirme un de ses amis.

« Je risquerais ma vie pour toi », dit Vincent à Malcolm. « Je ne laisserai jamais quelque chose t’arriver. »

Une nuit sanglante

Quelques instants après avoir démarré, le van de Delaney est attaqué. Huit coups de feu sont tirés. Des débris de vitre couvrent le sol. Delaney n’a rien, ce qui n’est malheureusement pas le cas de Vincent.. Son frère est touché à plusieurs endroits, notamment le dos et l’épaule, juste au-dessus du tatouage « I am my brother’s keeper » (« je suis le gardien de mon frère » en français). Malcolm ne le lâche pas. Il lui met des claques pour le tenir éveillé. Malheureusement, le chauffeur est lui aussi touché et l’ambulance n’arrive toujours pas. Ils décident alors d’avancer jusqu’à une station service où ils parviennent à convaincre quelqu’un de les emmener à l’hôpital Prince George. La voiture doit parcourir quatre miles au total. Le temps se fait long, Malcolm continue de soutenir Vincent mais il perd peu à peu espoir.

« Je pense qu’il est parti », commence-t-il à crier dans la voiture.

Finalement arrivé à l’hôpital, Vincent a encore du pouls. Les médecins le prennent alors en charge. Delaney en profite pour prévenir les personnes concernées. Après plusieurs heures, la nouvelle tombe : il est encore en vie. Sauf que le bilan est difficile. Au total, Vincent a reçu cinq balles. Touché, son index droit a dû être amputé. Le jeune homme s’en est sorti mais il est désormais paralysé et a perdu la mémoire. Il ne parvient pas à s’exprimer, il cligne tout juste des yeux pour communiquer. Il ne se souvient pas de cette nuit, ni du fait que Malcolm a signé un contrat en NBA.

La rédemption

Les Atlanta Hawks s’impliquent alors dans cette affaire. Ils proposent à Delaney de s’entraîner près de l’hôpital avec un coach personnel. Ils mettent aussi en relation le blessé avec des docteurs spécifiques. 13 jours après, alors qu’il vient d’être transféré dans un nouvel établissement, Vincent parvient à nommer son frère « Malcolm Hakeem Delaney » comme il l’appelle à ce moment. Malgré tout, l’éloignement pèse sur les deux amis. Si Vincent souffre en rééducation, Malcolm vit mal la distance. Depuis tout jeune à Baltimore, il n’a jamais été éloigné de son frère. Ses performances en sont impactées.

« Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir réussi. Tant que je ne pouvais pas le partager avec mon frère, je n’étais pas heureux. Je ne pouvais pas célébrer car je savais qu’il ne pouvait pas le faire », confesse l’arrière des Hawks. « Je ne dis pas que je ne prenais pas de plaisir quand je jouais, ni que je ne travaillais pas dur. Mais j’étais censé être avec lui. Sans lui me regardant au bord du terrain, ce n’était pas pareil. »

La saison avance. De son côté, Vincent progresse peu à peu. S’il n’est pas encore capable d’écrire des textos, il peut parler et communiquer via FaceTime avec son frère. Il parvient à même se rendre au match à Washington entre les Wizards et les Hawks. Avant le match, il demande un seul service à son ami.

« Victoire ou défaite, au moins met un dunk pour moi », lui dit-il.

Delaney n’a alors rentré qu’un seul dunk de toute la saison. Mais lors d’une contre-attaque, seul face au cercle, il claque un violent tomar. Pour la première fois de la saison, devant son frère, l’arrière ressent enfin ce qu’il attendait depuis si longtemps.
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