Mark Jackson, touche pas à mon poste

Adulé par ses joueurs mais pas toujours sur la même longueur d'ondes que ses dirigeants, Mark Jackson s'accroche à sa place sur le banc des Warriors. En attendant l'été...

Mark Jackson, touche pas à mon poste
Il y a quelques jours, Adrian Wojnarowski, le journaliste bien informé (le plus souvent) de Yahoo ! Sports, mettait en lumière une ambiance tendue au sein du staff des Golden State Warriors, sous fond de divergences d’opinion entre Mark Jackson, le coach, et ses employeurs. Evidemment, l’entraîneur – pas la franchise – a tenu à mettre en pièce l’article à charge du média US les jours suivants. Wojnarowski pointait du doigt les longues semaines de discorde entre Jackson et son principal assistant Mike Malone l’an passé. Malone, désormais coach des Sacramento Kings, a lui aussi démenti.

Mark Jackson, cible des dirigeants ?

Il n’y a pas de fumée sans feu. L’article faisait suite au « renvoi » de Brian Scalabrine. L’ancien joueur et consultant devenu assistant n’a pas été licencié mais il a été réassigné à la franchise de D-League des Santa Cruz Warriors. Selon les sources, Scalabrine a eu une conversation musclée avec Pete Myers, un autre assistant. Mark Jackson a rapidement choisi son camp. En tant que chef du staff, il a donc demandé le renvoi du « White Mamba ». Une première demande refusée par la franchise selon USA Today. Les dirigeants ont proposé à leur entraîneur d’attendre l’intersaison, afin de ne pas attirer l’attention de la presse sur les Warriors (sachant également que Jackson n’est pas assuré de rester à Golden State cet été, nous allons y venir). L’ancien meneur gestionnaire des Indiana Pacers a insisté et Brian Scalabrine a été assigné en D-League. Les dirigeants n’ont pas voulu renvoyer définitivement l’assistant et ce n’est pas un hasard. Ce dernier est proche du propriétaire, Joe Lacob, qu’il a fréquenté à Boston (Lacob était alors actionnaire minoritaire des Celtics), et du GM, Bob Myers, son ancien agent. A l’inverse de Mark Jackson, Brian Scalabrine a la cote auprès de ses employeurs. Non pas que le coach soit détesté mais, selon Sam Amick, un autre journaliste réputé, il est le responsable des tensions au sein du staff. Jackson dirige son équipe avec une main de fer. Lorsque Jason Kidd s’est passé des services de Lawrence Frank en début de saison, il était l’un des premiers à défendre le coach des New Jersey Nets. Aux Warriors, il n’y a qu’une seule voix, la sienne.
« Il n’y a pas de divergences d’opinion dans mon staff », expliquait Mark Jackson à l’époque. « Mes assistants me donnent des suggestions. Certaines que j’écoute, d’autres non. Mais au bout du compte, je prends les décisions et tout le monde doit s’y tenir. Si vous avez un problème avec ça, vous ne devriez pas être mon assistant. »
Après tout, c’est le Head coach qui est pointé comme responsable quand les résultats sportifs ne suivent pas. Le point de vue de Mark Jackson est donc compréhensible. A ce propos, il est justement sur la sellette. Attendus parmi le trio de tête de la Conférence Ouest après leurs playoffs héroïques l’an passé, les Golden State Warriors sont actuellement sixièmes. Malgré leurs progrès en défense, les coéquipiers de Stephen Curry ne sont pas en ballotage favorable avant un premier tour qui s’annonce compliqué face aux Houston Rockets ou aux Los Angeles Clippers. En parlant de playoffs, la franchise d’Oakland doit d’abord assurer sa qualification alors qu’elle va devoir se passer des services d’Andrew Bogut pendant une semaine au moins. Selon la majeure partie des spécialistes, Mark Jackson a tout intérêt à qualifier les Warriors en playoffs et d’y jouer les trouble-fête s’il espère conserver son poste. Les dirigeants n’ont toujours pas négocié une prolongation de contrat (garanti jusqu’en 2015) mais le coach ne s’inquiète pas :
« Mon avenir est entre les mains de dieu », assure le pasteur.

Un coach adulé par ses joueurs

S’il n’a pas forcément les faveurs de ses employeurs, Mark Jackson peut compter sur le soutien de ses joueurs. Proche de son groupe, jamais avare en compliment dans la presse, le coach des Golden State Warriors a le respect de ses hommes. Dès la mise en lumière des tensions au sein du staff, Stephen Curry s’est exprimé dans la presse pour défendre son mentor. Le All-Star « adore son coach » et il veut être consulté avant qu’une décision soit prise à l’égard de Jackson. Sachant que Curry est déjà l’un des stars « les moins bien payées » de toute la ligue (11 millions de dollars annuels), les dirigeants éviteront peut-être de la contrarier. Mais il n’est pas le seul à afficher son soutien envers son coach. Jermaine O’Neal s’est lui aussi fendu de sa petite déclaration.
« Ce serait injuste et ridicule (de licencier Mark Jackson).  On parle d’une équipe qui est à 18 matches au-dessus des 50% de victoires. La raison principale pour laquelle je continuerai ma carrière l’année prochaine, c’est la présence de Mark Jackson comme coach. L’organisation et les fans sont géniaux, mais Mark rend les choses faciles tous les jours, il n’y a pas beaucoup de coaches comme lui. »   « Nous avons le vestiaire le plus soudé de toute la ligue », ajoute David Lee. « On a confiance en nous et on fait confiance à Mark Jackson. On croit en lui. »
Certains dirigeants font attention à l’avis des joueurs, d’autres non. La NBA reste un business. Les coaches passent et d’autres arrivent et ainsi de suite (NB : cette remarque ne s’applique pas aux San Antonio Spurs). Selon Yahoo ! Sports, Mark Jackson a cherché à prendre place sur le banc des Clippers et des Nets cet été, lorsque les places étaient encore vacantes. Lui jure le contraire. Il prétend que tout va bien à Golden State. Mark Jackson, on ne touche pas à son poste. En tout cas pas pour l’instant.