Ces trois meneurs qui vont conquérir la NBA

La Draft 2017 est encore loin, mais elle pourrait marquer le retour d'un meneur de jeu au premier plan. Dennis Smith Jr et Markelle Fultz sont les favoris des scouts pour le first pick, alors que la cote du Français Frank Ntilikina ne cesse de grimper.

Ces trois meneurs qui vont conquérir la NBA
Si vous voulez briller en société avant la Draft 2017, ceci est pour vous. On est encore très loin de l'échéance et les choses vont comme toujours énormément bouger une fois la saison NCAA lancée. Mais il est toujours bon de connaître les tendances et les plus gros talents qui débarqueront dans la ligue en juin prochain. [caption id="attachment_269117" align="alignright" width="318"] Kyrie Irving est le dernier meneur à avoir été drafté en première position.[/caption] 2010, avec John Wall, et 2011, avec Kyrie Irving, ont été les dernières promotions avec des meneurs de fac starisés et considérés comme les meilleurs joueurs de leur classe de Draft tous postes confondus. Depuis, c'est un peu le désert et le top 5 de chaque cuvée comporte, tout au mieux, un meneur, quand il ne s'agit pas d'un combo guard voué à finir au poste 2 comme Victor Oladipo en 2013 ou Dante Exum en 2014. Il y a bien D'Angelo Russell (2e choix en 2015), débarqué d'Ohio State avec une flatteuse réputation, mais en dépit de quelques fulgurances, le Laker a plus fait parler de lui pour sa boulette auprès de Nick Young que pour ses prouesses sur le terrain pour le moment. En juin dernier, Kris Dunn, le junior de Providence, était lui choisi par les Wolves avec le 5e choix, son nom n'ayant jamais pu concurrencer celui de Ben Simmons ou de Brandon Ingram dans la course au first pick. Préparez-vous, 2017 sera la classe qui réconciliera les scouts avec le poste 1. Les deux sites américains spécialisés dans la Draft, Draft Express et Draftnet s'accordent pour le moment sur un point. A l'heure actuelle, deux meneurs mènent la danse pour être choisis en première position l'an prochain : Dennis Smith et Markelle Fultz. Si la Draft comporte toujours une notion de besoin à un poste précis, l'équipe qui a la chance de sélectionner avant tout le monde opte fréquemment pour le plus gros talent supposé de la promotion. Il semblerait que ce soit le cas avec les deux pépites en question. Il est intéressant de noter que ni Smith, ni Fultz ne font partie de l'un des programmes phares de ces dernières années comme Kentucky, Duke ou Kansas, mais évolueront cette saison du côté de North Carolina State et Washington.

Dennis Smith (NC State), du Westbrook dans le texte

Dennis Smith Jr a dû tirer un trait sur sa dernière année de lycée après une grave blessure au genou en août 2015. Ce meneur qui défiait les lois de la gravité avec l'équipe de Trinity High School en Caroline du Nord, a entre-temps opté pour la fac de North Carolina State malgré la cour assidue de programmes plus prestigieux. L'inquiétude autour de la manière dont il a récupéré est presque déjà levée, tant ses premiers workouts et sa participation à des rencontres d'exhibition cet été ont prouvé qu'il n'avait rien perdu de son explosivité et de sa vitesse démentielles. Son premier pas est l'un des plus dévastateurs du panel en NCAA et son aisance à attaquer le cercle devrait faire de lui une terreur pour bien des défenses à ce niveau et même au sein de l'élite en 2017-2018. Smith n'est pas qu'un athlète surdoué puisque son shoot est déjà très propre, particulièrement en sortie de dribble, et sa faculté à se créer ses propres positions a aidé à faire grimper sa cote. Pas immédiatement considéré comme un excellent passeur, il a néanmoins beaucoup progressé dans ce secteur en fin de parcours et selon sa volonté il semble capable de devenir un véritable distributeur de caviars. Le côté encore un peu sauvage de son jeu fait dire aux recruteurs que sa marge de progression est encore très importante et on sait à quel point ces derniers aiment les produits encore un peu bruts et pas totalement polis. Beaucoup de franchises rêvent d'acquérir un joueur dont le profil se rapproche de celui de Russell Westbrook et c'est exactement ce dont peut se vanter Dennis Smith. http://www.dailymotion.com/video/x4s37bs_dennis-smith-jr-l-explosif-meneur-de-nc-state_sport

Markell Fultz (Washington), le "late bloomer"

Markelle Fultz n'est pas sur le radar des recruteurs depuis aussi longtemps que certains de ses futurs camarades de promo. En quelques mois, le natif du Maryland est sorti de l'anonymat pour devenir le tube de l'été chez les scouts NCAA et NBA. Le meneur du lycée de DeMatha pouvait difficilement espérer rester confidentiel tant il a été épatant avec les Stags et, encore davantage, lors du Tournoi des Amériques U18 avec Team USA où il a été élu MVP. On a également pu le voir en action quelques minutes lors du dernier Nike Hoop Summit lors duquel il a inscrit 11 points face à la sélection mondiale. Si Dennis Smith Jr impressionne par la dimension physique de son jeu, Fultz mise un peu plus sur un ball handling sidérant et un footwork très en avance sur celui de ses concurrents. A la finition, le futur joueur des Washington Huskies est redoutable et il a déjà démontré qu'il pouvait se frayer un chemin vers le cercle dans à peu près n'importe quelles conditions.  Sa récente poussée de croissance (1m95) et ses qualités défensives (3.2 interceptions/match avec Team USA) incitent à penser qu'il sera capable d'occuper les deux postes du backcourt à la fac comme en NBA. Mais la créativité à la passe et le sens du tempo qu'il a su démontrer tout au long de l'année et qu'il devra encore parfaire au sein de la Pac 12 vont probablement le faire débarquer dans la grande ligue en tant que poste 1. Dans son rapport sur Markell Fultz, Jonathan Givony de Draft Express estime même que l'intéressé risque de prendre encore quelques centimètres et de tirer profit de son avantage de taille face aux autres meneurs au gabarit plus traditionnel.
"Fultz est un joueur intelligent, dont le style perturbe les défenseurs. Si ce n'est pas un athlète incroyable, il sait dunker. Plus important : sa vision de jeu et sa créativité sont très impressionnantes. Il peut aussi bien marquer que faire marquer (il voit des passes et des ouvertures que les autres ne voient pas) et c'est un mix intéressant. Sa mécanique de shoot est déjà bonne et il est capable de mettre des tirs assez incroyables. C'est plus un shooteur pour les grands moments qu'un shooteur régulier".
Puisqu'il faut toujours se prêter au petit jeu des comparaisons, même si elles s'avèrent au final hasardeuses, osons une petite filiation avec Damian Lillard, plus petit mais à la trajectoire et au profil pas si différents... http://www.dailymotion.com/video/x4s31rt_markelle-fultz-le-n-1-de-la-draft-2017_sport

Frank Ntilikina (Strasbourg), "le joueur rêvé"

Un troisième larron a toutes les chances d'intégrer le top 5 et, cocorico, de devenir le Français drafté le plus haut de l'histoire devant Joakim Noah (9e en 2004) et Mike Pietrus (11e en 2003) : Franck Ntilikina. On sait que les prospects européens ont tendance à perdre un peu de valeur en cours de saison au profit de joueurs plus visibles pour les scouts US, mais le Strasbourgeois est si talentueux qu'on ne l'imagine pas dégringoler. Les points faibles du natif d'Ixelles en Belgique ne sautent pas aux yeux, au contraire de sa grande maturité technique et de son intelligence de jeu. Le rapport de Jonathan Givony de Draft Express à son sujet est le plus élogieux depuis très longtemps pour un meneur non américain. Jugez plutôt.
"Ntilikina est assez grand pour un meneur (1m96) et son envergure est impressionnante. Il joue avec une vitesse et une intensité exceptionnelles, sans toutefois avoir l'air de se précipiter grâce à un contrôle du ballon épatant. Son potentiel sur le pick and roll est gigantesque. C'est également un formidable passeur avec une vision de jeu exquise, capable d'orchestrer de bien des manières. Il est extrêmement collectif. Son shoot extérieur est déjà en progrès, notamment en sortie de dribble. Avec Strasbourg, il tournait à 85% sur la ligne des lancers, ce qui est encourageant. Frank est un défenseur polyvalents qui est très fier de ce qu'il est capable de réaliser dans ce secteur, notamment en termes de pression mise au porteur du ballon. Vous le verrez réussir des contres, des interceptions et des rebonds puisqu'il a un vrai instinct pour le jeu. Il ressemble au joueur rêvé pour n'importe quel coach".
Sa démonstration lors du NBA Without Borders a séduit et ses prochains passages devant les recruteurs américains devraient l'aider à conforter sa cote de popularité. On espère qu'il aura suffisamment l'opportunité d'exprimer son talent avec la SIG à la reprise. http://www.dailymotion.com/video/x4lm7s7_le-jeu-de-frank-ntilikina-decrypte-par-draft-express_sport