Le Heat débarrassé des basketix ?

Pendant 4 ans, le Miami Heat s'est construit une base versatile et pas franchement sympathique. Cette saison, la franchise peut retrouver son identité.

Le Heat débarrassé des basketix ?
Dans tous les sports, c'est à peu près pareil. Chaque équipe qui commence à multiplier les succès voit déferler des fans d'un genre nouveau. Ceux qu'aux US on appelle les "bandwagonners". Des gens qui changent de crèmerie comme de chemise et vont là où sont les victoires et les stars, sans fidélité aucune pour une franchise ou une autre. En NBA, le phénomène s'était amplifié ces dernières années autour du Miami Heat. Lorsque LeBron James et Chris Bosh ont rejoint Dwyane Wade pour former le trio le plus redoutable de la ligue, un paquet de "basketix" ont rallié la bannière floridienne et fait prospérer la franchise grâce à leur engouement sur le plan marketing. Problème, le comportement de ce nouveau public ne l'a pas rendu très sympathique. Les scènes où on pouvait voir des centaines de fans quitter l'Americain Airlines Arena à 2 ou 3 minutes de la fin d'un match et tenter d'y rentrer à nouveau lorsque leur équipe avait inversé la tendance ont marqué les esprits... LeBron parti, Miami a aujourd'hui l'occasion de voir quels sont ses fidèles et de reconstruire son identité. La nuit dernière, la réception des Wizards a été une belle fête où le public a répondu présent. Entre des maillots de Dan Majerle, Steve Smith, Zo Mourning et Dwyane Wade, les "vrais" étaient là. Ceux qui ont continué de soutenir leur équipe lors D-Wade cravachait sans autre star à ses côté après le départ de Shaq et la belle parenthèse de 2006.  Et ce qu'ils ont vu leur a plu. Autour de Chris Bosh (26 pts, 15 rbds), "Flash" (21 pts), Norris Cole (23 pts) ou du dunkeur James Ennis, les gens ont vu un Heat plaisant et différent, même si les changements dans l'équipe n'ont pas été nombreux.
"Je n'avais jamais eu un public aussi bruyant pour un premier match de saison. C'est exactement ce dont on a besoin", a souligné Mario Chalmers, qui a connu l'avant et l'après LeBron, un joueur qu'il ne nomme même plus.
Pendant l'intersaison, la direction a axé ses campagnes de promotion autour d'un concept, les Heat Lifers, souhaitant redonner de l'importance aux plus anciens supporters d'une franchise qui n'a finalement que 26 ans d'existence. Les critiques de Bill Simmons qui critiquait le manque de culture basket et d'intelligence des fans du Heat sur ESPN l'an dernier, ont poussé l'organisation à réagir.
"Il y avait cette idée répandue par Bill Simmons et d'autres que les tribunes seraient vides désormais. Je pense que nos fans ont ressenti ces critiques et qu'aujourd'hui ils veulent juste adresser à Simmons et au reste des médias nationaux un "allez vous faire foutre" collectif, faute de mots plus appropriés...", a lancé Eric Woolworth, le président des opérations business du Heat.
En proposant le même type de prestations que la nuit dernière et en restant compétitif, le Heat aura évidemment encore plus de chances de faire le plein tout au long de la saison. Et d'adresser des salutations distinguées à LeBron quand il reviendra en Floride, pour le remercier d'avoir involontairement rendu possible ce retour aux sources en rentrant lui-même à la maison...