Pourquoi Miami prend toujours le dessus en fin de match

Le Miami Heat a pris l'habitude d'étouffer son adversaire en fin de match, et ce quel que soit le cinq aligné sur le terrain. Les Floridiens sont capables de s'adapter à n'importe quelle situation.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Pourquoi Miami prend toujours le dessus en fin de match
Les Indiana Pacers tenaient une précieuse victoire sur le parquet du Miami Heat samedi dernier. Les joueurs de Frank Vogel ont compté jusqu’à 15 points d’avance, portés par un Lance Stephenson une nouvelle fois décisif. Et puis soudain, le trou noir. LeBron James et ses coéquipiers ont refait surface dans le troisième QT, alors qu’une partie des titulaires d’Indiana se reposait. Ray Allen s’est ensuite chargé d’achever la bête blessée dans les douze dernières minutes du match en inscrivant quatre paniers à trois-points. Miami Heat 2 – 1 Indiana Pacers. Encore une fois, Paul George et ses coéquipiers se sont écroulés en fin de rencontre. Ou plutôt, ils n’ont pas su répondre aux différents ajustements des Floridiens. Car contrairement à leurs adversaires, les doubles champions NBA ont la possibilité d’aligner plusieurs cinq différents sans pour autant baisser de régime.

Norris Cole, Ray Allen et Chris Andersen en vedettes

Norris Cole symbolise parfaitement la capacité de réaction du Heat. « Back-up » attitré de Mario Chalmers à Miami, le jeune meneur a joué l’intégralité du quatrième QT lors des deux derniers matches. Et il a apporté sa touche au succès de son équipe à chaque fois. Il a d’abord inscrit 11 points dans le premier match (différentiel +14) et 9 pions dans le deuxième (+15). Surtout, il a défendu avec acharnement sur Lance Stephenson, limité à deux petits points (un seul tir tenté) dans le dernier QT dans le Game 3. Défenseur hors-pair, Norris Cole excelle sur les pick&roll. Il met la pression sur le porteur de balle et ralenti considérablement la circulation de balle – pas le point fort des Pacers – d’Indiana. En plus de son meneur de poche, Erik Spoelstra peut compter sur Ray Allen, décisif et indispensable lorsqu’il est dans un bon soir ou sur Chris Andersen, toujours prêt à prendre des rebonds, faire des fautes, défendre dur et marquer quelques paniers faciles de l’autre côté du parquet. « Spo » dispose de plusieurs options et peut donc s’ajuster en fonction de la forme de chacun en fin de match.
« Tout dépend du rythme et du déroulement de la rencontre », explique le coach du Heat au Miami Herald.   « On prend en compte le niveau de chacun à un moment donné, à la situation à ce moment précis ainsi que du cinq aligné par les Pacers », assure Dwyane Wade. « Evidemment, LeBron (James), Chris (Bosh), Ray (Allen) et moi-même seront présents sur le terrain la majeure partie du temps dans le quatrième QT. Pour le cinquième joueur, tout dépend de qui est dans un bon rythme. Des fois c’est Udonis (Haslem), des fois c’est Norris (Cole) ou Mario (Chalmers). On ne sait jamais. »
Ce côté imprévisible pose des difficultés aux Indiana Pacers. Le Heat ne se fixe pas de plan défini à l’approche du quatrième QT et il est donc compliqué pour Frank Vogel d’anticiper la stratégie des Floridiens en fin de match. A l’inverse, le coach n’a d’autres options que de s’appuyer sur son cinq majeur dans les moments les plus chauds de la partie.

Indiana, un banc aux abonnés absents

Une statistique est passée relativement inaperçue depuis le début des finales de Conférence : Le cinq majeur des Pacers affiche un différentiel total de +29 face au Heat. Toutes les autres combinaisons testées par Frank Vogel face au Miami Heat affichent un différentiel négatif. Autrement dit, les Pacers prennent le dessus sur le Heat à chaque fois que George Hill, Lance Stephenson, Paul George, David West et Roy Hibbert sont alignés ensembles sur le parquet. Dès que l’un (ou plusieurs) de ces cinq joueurs se repose, Indiana prend l’eau. Et pour cause, le banc est toujours le point faible de l’équipe. Luis Scola n’est plus le scoreur fiable dans la peinture qu’il a été à Houston et à Phoenix. Même si l’Argentin a de l’expérience, du vice, et du touché, il semble parfois au bout du rouleau. C.J. Watson est un shooteur fiable mais il n’est pas un créateur, ce qui manque cruellement à Indy. Evan Turner…. Sans commentaire. Enfin, si, nous nous étions mis deux gros doigts dans l’œil en pensant que l’ancien joueur des Sixers pouvait apporter quelque chose à cette équipe des Pacers. A chaque fois qu’il rentre sur le terrain, le Heat prend le large. Finalement, Ian Mahinmi est peut-être celui qui s’en sort le mieux avec C.J. Watson. Mais aucun des deux ne fait la différence comme peuvent le faire Ray Allen, Chris Andersen ou Norris Cole. Ce constat nous renvoie à la problématique suivante : Frank Vogel parvient-il vraiment à tirer le maximum de son banc ? Déjà l’an passé, il disposait de Gerald Green – candidat au 6th man award cette saison – ou encore D.J. Augustin. Aucun des deux n’est parvenu à tirer son épingle du jeu. Larry Bird lui a offert Luis Scola (échangé contre Miles Plumlee et Green, deux révélations des Suns et un tour de draft…), Evan Turner et Chris Copeland. Aucun des trois n’a un impact. Finalement, Vogel a peut-être pris la mauvaise habitude de se tourner uniquement vers son cinq majeur. Du coup, il se retrouve à court de solutions au moment de reposer ses stars. Déjà pendant la saison régulière, ses cadres ont accusé le coup en raison de la fatigue. Le coach aurait peut-être dû faire tourner son effectif, tester des combinaisons différentes, expérimenter le « small ball » pendant la saison plutôt que d’attendre le premier tour des playoffs. Typiquement le genre de chose que Gregg Popovich et Erik Spoelstra ont réalisé pendant les six ou sept premiers mois. C’est aussi à ça que l’on reconnait les grandes équipes.
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