La mue de Russell Westbrook

Russell Westbrook évolue à un niveau de jeu époustouflant depuis quelques matches. Toujours aussi explosif mais plus lucide et passeur, le meneur All-Star fait d'énormes dégâts.

La mue de Russell Westbrook
"Tu reçois des critiques injustifiées, mais tu sais que je suis ton premier soutien. Je t'aime mec". La déclaration d'amour de Kevin Durant à Russell Westbrook aurait-elle eu des effets insoupçonnés sur le meneur d'Oklahoma City ? Voilà deux matches que le point guard du Thunder semble métamorphosé, loin de l'image de croqueur et d'empêcheur de tourner en rond qui lui colle à la peau malgré son talent. Parfois raillé pour sa propension à foncer tête baissée vers le panier en espérant profiter de ses qualités athlétiques surnaturelles, Westbrook semble être devenu... un excellent passeur. Pour rendre à Russell ce qui lui appartient, le changement avait commencé avant le discours poignant de KD et, pour être tout à fait honnête, ses statistiques dans le domaine ont toujours été très honnêtes pour un combo guard. En 2011, il avait par exemple bouclé son exercice avec une moyenne de 8 passes/match. Mais l'opinion générale était que Kevin Durant et James Harden n'avaient pas besoin de passes de génie pour faire filoche, ce qui n'est pas faux. Si durant la saison régulière Russell Westbrook n'a pas brillé à la distribution (6.9 passes de moyenne), son début de playoffs à ce niveau est très surprenant.

De la variété dans la passe

En plus de réussir des cartons dans le domaine et d'avoir enregistré déjà 3 triples-doubles, l'ancien d'UCLA fait dans la variété. Contre Memphis (un match à 13 passes, deux à 10) et déjà face aux Clippers (10 passes et 13 passes hier), Westbrook ne s'est pas contenté de servir Kevin Durant en espérant un shoot fluide de son compère pour se voir comptabiliser un assist. On a pu le voir utiliser des extra-passes ou des décalages dans le corner, mais également lâcher la balle à un partenaire mieux placé sous le cercle ou en périphérie plutôt que de chercher à décoller et à tenter l'impossible. Le plus impressionnant dans tout ça, c'est sans doute que le #0 est parvenu à maintenir son énergie et son agressivité hors-norme tout en jouissant de cette lucidité nouvelle. Depuis le début de la série, Russell Westbrook évolue sur un tempo si élevé tout en conservant un pourcentage d'adresse proche des 50%, qu'il en est devenu impossible à défendre. Il y a quelques jours, Kenny Smith expliquait sur le plateau de la TNT, qu'il pensait voir Russell Westbrook décrocher un titre de MVP dans les deux ans. En marge de son discours d'acceptation, KD assurait également que son partenaire était un MVP potentiel. Si la concurrence sera féroce dans les années à venir, "Russ" est en train de montrer qu'il en a les moyens. Reste à être digne de ce statut sur le long terme après avoir aidé le Thunder à aller au bout de l'aventure cette saison.