MVP de la Summer League, que sont-ils devenus ?

Lonzo Ball a été élu MVP de la Summer League 2017. Mais est-ce vraiment le signe qu'il peut briller en NBA ? Zoom sur le destin des anciens lauréats.

MVP de la Summer League, que sont-ils devenus ?
Attendu comme très peu de rookies avant lui, Lonzo Ball a donc fait des débuts en fanfare en Summer League. Il a brillé tout au long du tournoi, rameutant la foule pressée d’assister à ses prestations et de s’enflammer à chacune de ses passes lasers ou de ses autres coups de génie. Ses performances ont été récompensées avec le trophée de MVP offert au jeune rookie des Los Angeles Lakers. Avec 16,3 points, 7,7 rebonds, 9,9 passes mais aussi 2,5 interceptions et 1 block par match, le deuxième choix de la draft méritait la distinction. Mais comme vous l’avez déjà entendu et comme vous allez sans doute encore l’entendre… ce n’est que la Summer League. Ball était fort, évidemment, mais il ne semble pas avoir renforcé ses points faibles depuis son dernier match universitaire. Pas assez percutant pour faire la différence en dribble devant des défenseurs bien moins teigneux que ceux de la NBA, pas assez influent sur demi-terrain, souvent perdu en défense et maladroit, il a encore son lot de lacunes. Il a aussi du temps. Sa carrière n’a pas encore vraiment commencé. Mais il y a évidemment plus de positif à retenir que de négatif. Cela reste un statut de MVP. Même à l’échelle estivale. Et alors, justement, que sont devenus ceux qui, avant lui, ont été salués pour leur domination à Las Vegas ? Petit tour d’horizon.

2012, des fortunes diverses pour Damian Lillard et Josh Selby

Damian Lillard était au-dessus du lot à sa sortie de la petite faculté de Weber State. Un cursus en NCAA, cela forge un athlète. Plus mature, plus réfléchi et tout simplement plus fort que tous ses adversaires, le néo-meneur des Trail Blazers, drafté en sixième position quelques semaines auparavant, a détruit la concurrence à Vegas. Sa classe de draft était pourtant chargée (Thomas Robinson sortait d’une énorme saison universitaire, Bradley Beal, Harrison Barnes, Michael Kidd-Gilchrist, seul Anthony Davis, carrément sélectionné pour les Jeux Olympiques de Londres, manquait à l’appel) Mais aucun des rookies n’a su se mettre au niveau du futur All-Star. Si Lillard a terminé meilleur marqueur de la Summer League avec 26,5 points par match cette année-là, il n’était pas le seul à terroriser les défenses. Josh Selby, choix du deuxième tour des Memphis Grizzlies en 2011, a fait exploser les compteurs à Vegas. Une pointe à 35 pts et finalement 24,2 pts par match. Les deux hommes ont donc été élus co-MVP. Selby, arrière prolifique coincé dans le corps d’un meneur, n’a pourtant pas su confirmer au-delà. Il s’est fait une place au sein des Grizzlies mais il n’a joué que dix matches avec Memphis la saison suivante (2 pts en 6 min par match). Il n’a plus jamais refoulé un parquet NBA depuis. A l’inverse, Damian Lillard a poursuivi sur sa lancée en étant nommé ROY à l’issue d’une saison régulière impressionnante pour un débutant. Il est aujourd’hui l’une des superstars de la ligue.

2013, Jonas Valanciunas casse la baraque en Summer League

Drafté en 2011 (cinquième choix), Jonas Valanciunas n’a fait ses débuts en NBA qu’un an après. C’est donc dans la peau d’un sophomore qu’il débarque dans le Nevada à l’été 2013. Endurci par une longue première saison passée au sein de la raquette des Toronto Raptors, il démonte tout sur son passage. Quatre matches et 18,8 points, 10 rebonds, 56% aux tirs, 88% aux lancers. De la domination pure et dure. Plus costaud mais aussi plus mobile, plus tranchant, le pivot lituanien laisse entrevoir l’espoir de son explosion en NBA dans la foulée. Il va effectivement progresser et gagner du temps de jeu, passant de 24 à 28 minutes et de 8,9 à 11,3 pts par match. Quatre ans plus tard, Toronto attend toujours que Valanciunas se développe en cette fameuse superstar attendue... à vrai dire, les dirigeants n’attendent même plus. Ils l’ont d’ailleurs proposé à cinq équipes le soir de la draft.

2014, Glen Rice Jr se fait un prénom

Être un « fils de », c’est une étiquette parfois difficile à porter. Surtout quand papa est un ancien All-Star NBA. Glen Rice Jr le sait bien. Drafté au second tour en 2013, il est arrivé dans la ligue par la petite porte. Mais tous les projecteurs se sont braqués sur lui lors de la Summer League 2014. Le championnat estival profite généralement aux scoreurs qui croquent. C’est tout ce qu’il a fait cette année-là. Il a eu le mérite d’être efficace. En plantant 25 pts par match à 45% aux tirs, il a mené les Wizards à cinq victoires en six rencontres. La suite fut nettement moins glorieuse. Rice Jr n’a pas eu sa chance à Washington, malgré ses cartons de l’été. Il n’a joué que cinq matches avant de rejoindre la D-League. La descente aux enfers s’est peu à peu poursuivie lorsqu’il s’est fait tirer dessus dans un restaurant à Atlanta en 2015. La même année, il était arrêté pour possession de marijuana. Enfin, un an plus tard, il a une nouvelle fois été mis en examen, cette fois-ci pour avoir frappé et volé un ancien joueur universitaire. Direction la case prison.

2015, Kyle Anderson star de l’escouade des Spurs

Les San Antonio Spurs ont commencé à mettre en place leurs principes collectifs dès la Summer League. Dans ce système, Kyle Anderson a su se mettre en valeur. Playmaker talentueux dans le corps d’un ailier, voire d’un intérieur, « Slow Mo » a guidé les éperons vers le titre cet été. Plus de 22 points et presque 6 rebonds par match. Le signe qu’il était prêt pour contribuer à l’échelon supérieur ? Pas vraiment. Gregg Popovich l’utilise avec parcimonie au sein de sa rotation depuis. Il ne lui reste plus qu’une saison, la prochaine, avant que son deal arrive à expiration. Il est temps d’enfin passer la vitesse supérieure.

2016, Tyus Jones sensation des Timberwolves

C’était plutôt Kris Dunn qui était attendu à Minnesota cet été. Mais un jeune meneur peut en cacher un autre. Après deux très bons matches, Dunn laisse le relais à Tyus Jones. Le sophomore a fait sensation en menant les Timberwolves jusqu’en finales à coup de paniers décisifs. Malgré ses belles prestations, Jones n’était que le troisième meneur de Tom Thibodeau la saison dernière. Sa carrière en NBA est même toujours incertaine. L’histoire récente montre donc que les résultats en Summer League sont évidemment à prendre avec des pincettes. A Lonzo Ball de s’inscrire dans la lignée d’un Damian Lillard plutôt que de celle d’un Josh Selby ou Tyus Jones.