L’EdF, Tony Parker, Nicolas Batum… Nando De Colo balance ses vérités

Nouveau patron de l'équipe de France, le meneur de jeu Nando De Colo s'est livré à une interview sans langue de bois pour le site de la LNB.

L’EdF, Tony Parker, Nicolas Batum… Nando De Colo balance ses vérités
Quand Nando De Colo parle, il faut désormais l'écouter. Meilleur joueur de l'équipe de France lors des dernières compétitions internationales, le meneur de jeu du CSKA Moscou s'est imposé comme le nouveau patron des Bleus. Avec les départs à la retraite de certains joueurs cadres comme Tony Parker, l'élément de 29 ans va devoir passer un cap dans son leadership pour permettre à la sélection tricolore de rester à un haut niveau sur la scène européenne mais aussi mondiale.  A l'occasion de ce début de saison, le boss de l'équipe de Vincent Collet s'est livré lors d'une interview accordée à la LNB. Et après avoir évoqué un éventuel retour en NBA, De Colo a balancé ses vérités concernant les performances des Français aux Jeux Olympiques de Rio 2016, mais surtout les récentes déclarations de Parker ou encore de Nicolas Batum.

Nando De Colo - "Les JO, clairement un échec"

Loin de se cacher, l'ancien joueur des San Antonio Spurs ou encore des Toronto Raptors assume l'échec de l'équipe de France lors des Jeux Olympiques de Rio 2016. Visant une médaille, le groupe tricolore a connu une compétition décevante avec une phase de poules mal gérée et une élimination presque honteuse - dans le contenu - contre l'Espagne en quarts de finale. Conscient des erreurs réalisées par les Bleus sur ce tournoi, De Colo est revenu sur les prestations des Bleus au Brésil en évoquant notamment une énorme fatigue physique chez les joueurs.
"Oui, ça a été clairement un échec ce qui s’est passé cet été. Il ne faut pas s’en cacher. Nous avons d’abord fait le boulot en allant chercher cette qualification pour les J.O., et ça n’avait rien de facile, quoique les gens puissent en penser. Nous sortions tous d’une saison très longue, avec très peu de temps pour nous préparer. De plus, nous avons eu trois ou quatre matches de préparation qui nous ont conduit à pas mal voyager. Pour se retrouver derrière aux Philippines… Franchement, l’été a été très, très long et nous avons eu un vrai coup de barre aux jeux. Sans doute qu’on ne s’est pas préparé de la meilleure des manières", a-t-il reconnu.
Sans concession, De Colo n'hésite pas à remettre en cause l'état d'esprit du groupe. Assumant son rôle de leader, le Tricolore n'a visiblement pas peur de balancer quelques vérités qui pourraient fâcher quelques anciens...
"Et une fois sur place, je crois qu’on s’est menti. On pensait qu’une fois que le quart de finale arriverait, on allait enclencher je ne sais quel bouton et que là, tout se passerait comme dans un rêve. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. Il faut se préparer à ce genre de match. C’est aussi pour ça qu’on a pu avoir des résultats par le passé : on était prêt ! Là, on s’est vu, je pense, un peu trop beau", a-t-il jugé.
Et si le numéro 12 de l'EdF a pu digérer cette défaite contre la Roja avec son mariage quelques semaines plus tard, il s'est retrouvé au cœur de l'actualité avec notamment les déclarations de Tony Parker, qui ont entraîné une petite polémique au terme de la compétition.

Tout va bien avec Tony Parker, par contre Nicolas Batum...

Car fin août, dans une longue interview accordée au quotidien L'Equipe, l'ex-boss de l'équipe de France a tenu des propos parfois maladroits à l'encontre de De Colo, où il a laissé sous-entendre que les mauvaises performances de l’équipe sur cette compétition pouvaient venir de l'éclosion du meilleur joueur européen de l'année. Mais depuis, les deux hommes ont éteint cette petite polémique dans les médias et ont aussi discuté ensemble. Pour le joueur de Moscou, il n'y a donc aucun souci avec son compatriote.
"Personnellement, je n’ai pas vraiment fait attention à tout ça. Et puis, je pense qu’il y a eu certaines choses qui ont été mal interprétées. En plus, quand c’est imprimé sur le papier et qu’on lit, cela peut paraître un peu différent de ce que le joueur pensait vraiment. Moi, derrière, je sais que j’ai eu quelques discussions avec Tony pour savoir comment tout se passait. Lui m’a écrit pour me demander comment se déroulait ma reprise à Moscou. J’ai fait la même chose lors de la reprise NBA. Après, tout ça n’est pas bien grave. Pas important… Je crois que ce n’est pas ce qu’il a voulu dire", a relativisé le meneur.
Un comportement totalement louable de la part de De Colo, qui ne souhaite donc pas mettre de l'huile sur le feu avec l'une des légendes du basket tricolore. Par contre, le nouveau boss de l'EdF a eu visiblement plus de mal avec les déclarations effectuées par Nicolas Batum. Peu à son avantage sur les JO, l'ailier des Charlotte Hornets a clamé son mal-être au terme de la compétition. Une attitude qui a agacé le Nordiste.
"Après, il faut aussi apprendre de nos erreurs. Moi, sur tout ce qui a été évoqué, ce qui me déplait le plus, c’est ce que Nico (Batum) a pu dire. Parce que si c’est vraiment ce qu’il a pu ressentir, c’est à dire de ne pas avoir été exploité de la meilleure des manières, bah ce n’est pas après la compétition, dans la presse, qu’il faut le dire, mais plutôt pendant la compétition et au moment voulu. Il faut qu’il en discute avec le coach, avec les autres leaders de l’équipe aussi, ceux qui ont le plus d’expérience. Là, on essaie de tout mettre à plat sur le moment pour corriger le tir. Pas après, quand c’est trop tard… Donc, j’espère que ce sont des choses qu’on essaiera de faire évoluer à l’avenir : se dire les choses et essayer d’aller de l’avant pour avoir l’équipe la plus compétitive possible", a-t-il demandé.
Un véritable message envers Batum, qui va devoir trouver sa place chez les Bleus pour épauler De Colo et permettre à la France de briller lors des prochaines compétitions.

Et maintenant l'avenir !

Et l'avenir avec les Bleus, Nando De Colo y pense déjà et nourrit de grandes ambitions. Avec le capitaine Boris Diaw et Batum, il sera l'un des leaders d'une équipe qui va connaître une période de reconstruction après les départs à la retraite de plusieurs cadres. Déterminé et ambitieux, le meneur de jeu a bien l'intention de maintenir la France à un haut niveau et espère une saison concurrence à l'intérieur du groupe pour atteindre des objectifs élevés.
"Il va y avoir beaucoup de changements l’été prochain. Trois joueurs majeurs arrêtent. Il va donc falloir les remplacer. La meilleure chose à faire, c’est sans doute de rappeler tous les joueurs qui peuvent prétendre à cette équipe de France et relancer un peu une forme de concurrence pour que l’on retrouve cette agressivité, cette envie qu’on a pu avoir par le passé et qui nous a sans doute fait défaut l’été dernier. (...) Je pense que c’est le moment pour mettre les choses à plat. Sans oublier bien sûr, les résultats qu’on a pu avoir ni comment nous avons fait pour les obtenir. En créant un noyau sur lequel on se base avec, autour, des joueurs de rôle qui apportent énormément dans un secteur donné. Et surtout retrouver cette faim pour aller chercher les meilleurs résultats possibles. Cela commence par l’été prochain, où nous devrons aller chercher le titre à l’EuroBasket, puis le Mondial en 2019."
En quelques lignes, le nouveau patron a balancé les grands objectifs de son programme pour les Bleus. Désormais, à lui d'être le parfait chef de file pour permettre aux jeunes éléments prometteurs de notre pays (Rudy Gobert, Evan Fournier, Joffrey Lauvergne, ect...) d'adhérer à son projet afin de lancer un nouveau cycle. Tout aussi tranchant sur qu'en dehors des parquets, Nando De Colo a toute notre confiance... Pour retrouver l'intégralité de l'interview de Nando De Colo pour la LNB, c'est ici.