Qu’est-ce qui cloche chez le Thunder ?

Malgré un été fou qui a vu l'arrivée de Paul George et Carmelo Anthony, le Thunder ne foudroie personne si ce n'est lui-même.

Qu’est-ce qui cloche chez le Thunder ?
S'il fallait sortir le grand gagnant de ce fol été 2017, l'Oklahoma City Thunder ferait certainement office de favori. Sur le papier, la franchise orpheline depuis un an de Kevin Durant, a tout fait pour accompagner au mieux son MVP Russell Westbrook en recrutant Paul George et Carmelo Anthony. Avec ce Big Three, le Thunder est censé jouer les premiers rôles au sein de cette conférence Ouest. Sauf que pour le moment, la mèche n'est pas encore allumée, pour diverses raisons. Mais commençons par les points forts, parce qu'il y en a. Tout d'abord, il faut relativiser le classement en ce samedi matin. 9e avec un bilan négatif (7-8), OKC a dû intégrer deux joueurs majeurs qui étaient des superstars dans leurs franchises. Melo et Paul George doivent apprendre à cohabiter déjà ensemble, et ensuite avec Russell Westbrook. Quand on connait les gloutons que sont les trois joueurs, on peut se dire que la mayonnaise peut mettre du temps à prendre, un peu comme le Big Three du Heat version LeBron. Il faut rappeler qu'à cette époque, Miami étaient dans les mêmes standards que le Thunder en terme de bilan (9-8). Cette saison, Oklahoma City a joué également de malchance par deux fois, cette nuit face aux Spurs (Melo pense égaliser à trois points à 5 secondes du terme mais son orteil mord la ligne) et il y a quelques semaines avec ce buzzer-beater improbable d'Andrew Wiggins. Avec ces deux victoires face à des gros, le discours d'aujourd'hui serait peut-être différent.

Point positif  : Une défense de tout premier ordre

En fait la grosse surprise de cette équipe, c'est LE point positif depuis le début de saison, sa défense. En 15 rencontres, le Thunder s'est imposé comme l'une des références NBA dans sa partie de terrain. Deuxième défense en terme de points encaissés derrière Boston (97,5 points/match), second dans le pourcentage de leurs adversaires (43,1%), OKC est même l'équipe qui intercepte le plus (10,2) et qui provoque le plus de pertes de balles (17,5). Pour le coup personne ne s'attendait à ce que la défense soit aussi performante après aussi peu de matches. Par moments, on peut voir du Team USA dans cette équipe avec une énorme pression défensive sur les lignes de passes. Les attitudes sont excellentes, en particulier celle de Melo, très critiqué tout au long de sa carrière dans ce secteur. Il faut également rappeler que sur l'homme, Paul George et Andre Roberson sont deux sangsues d'élite dans cette ligue, sans parler de l'intimidateur Steven Adams. De ce côté là, tout va bien dans l'Oklahoma.

Le Thunder est un gros, gros bordel offensif

Avec Westbrook, Anthony et George, Oklahoma City possède un trio de pistoleros que seul le Big Three des Warriors (en enlevant Draymond Green) peut contester. En carrière, les trois larrons n'ont rien à prouver sur leurs qualités offensives. Et pourtant, l'addition de talents n'est pas toujours synonyme d'alchimie immédiate. 22e attaque NBA, ce ne sont pas tant les stats qu'il faut regarder ici. L'impression visuelle en attaque est désastreuse. En général, les premiers quart-temps se passent bien. Mais dès lors que leurs adversaires laissent passer l'orage, c'est clairement le bordel. Le jeu se résume à un numéro de soliste, chacun leur tour, du Big Three, ce qui explique leur adresse calamiteuse. 43% pour PG13, 42% pour Melo et Westbrook atteint difficilement les 40%. Les isolations permanentes en fin de match sont malheureusement le reflet de la pauvreté du jeu d'OKC. Pour parfaire cette analyse, le Thunder est à 0-7 cette saison quand la rencontre se joue à moins de huit points. Il est clair que Billy Donovan a sa part de responsabilité là-dedans. Dans ses tweets polémiques, Kevin Durant avait clairement identifié Donovan comme un problème, de part son manque d'imagination offensive. Mais tout ceci pourrait être, en partie, comblé si le plus gros soucis ne provenait pas du MVP en titre.

Russell "Westbrick", très loin de son niveau

Il était censé être le patron de cette équipe. Après sa saison en triple-double, Russell Westbrook se devait de passer l'étape supérieure, ce qu'il n'avait pas réussi à faire avec KD. Mais le constat est implacable après matches, il n'arrive pas à s'affirmer comme tel. Sur le terrain, il est certes partout, en témoigne ses 8,2 rebonds et 9,5 passes. Mais à trop vouloir intégrer Carmelo Anthony et Paul George, il en oublie ce pourquoi il est le plus fort, scorer. Rendez-vous compte, il ne tourne même pas à 20 points de moyenne ! Même si l'on s'attendait à ce qu'il marque moins, une telle chute (-11,7 points !!!) n'était pas prévisible. Sans parler de son pourcentage de 40% évoqué plus haut, le pire depuis sa saison sophomore. Son agressivité légendaire semble même être resté en vacances. Mis à part ses deux première années, il n'a jamais shooté aussi peu de lancers-francs (6 tentatives par match). Son interview d'après-match, où il nous a calé sa spéciale bouderie, des réponses en trois mots, reflète de sa frustration. Westbrook ne doit pas se cacher, la santé du Thunder passe par son réveil.