Paul Pierce, ses cinq plus grands moments à Boston

Paul Pierce a joué dimanche le tout dernier match de sa carrière. L'occasion de revenir sur ses plus grands exploits avec le maillot qu'il a porté pendant 15 ans, celui des Boston Celtics.

Paul Pierce, ses cinq plus grands moments à Boston
La rencontre disputée dimanche par les Los Angeles Clippers contre le Utah Jazz était donc la dernière de Paul Pierce en NBA. Dans 15 ou 20 ans, peut-être se souviendra-t-on à peine que "The Truth" a porté trois autres maillots que celui des Celtics, qui a fait office de seconde peau pour lui pendant 15 ans. S'il n'a pas été ridicule à Brooklyn et Washington, ses deux saisons à Los Angeles ne resteront pas dans les mémoires, au contraire de son "run" dans le Massachusetts, où il a vécu des dernières secondes magiques sur le parquet de ses exploits passés un peu plus tôt dans la saison. Puisque Paul Pierce, c'est Boston, on a mis de côté ses 5 moments les plus marquants à "Bean Town". Farewell Paul !

Le duel de pistoleros avec Allen Iverson

Dix ans. Dix ans sans playoffs. Une éternité pour les Boston Celtics et ses supporteurs. Invincible avec Bill Russell dans les années 60, légendaire avec Larry Bird dans les 80’s, la franchise mythique a dû attendre l’éclosion de Pierce, un shooteur « en surpoids » originaire de Los Angeles, pour enfin goûter à nouveau à la post-saison. Les fans ont été gâtés avec une superbe affiche entre les Celtics et les Sixers d’Allen Iverson, finalistes NBA la saison précédente, dès le premier tour des PO 2002. Favori, Boston a gagné les deux premiers matches de la série. Deux cartons d’AI ont permis aux Sixers d’arracher un Game 5 décisif (En 2002, le premier tour se jouait au meilleur des cinq matches). Paul Pierce a clairement pris le dessus sur Iverson lors du cinquième match de playoffs de sa jeune carrière. Auteur de 46 points, la cinquième meilleure performance au scoring de l’histoire des Celtics à l’époque, il a mené l’organisation vers le second tour. Il a écrit ce soir-là les premières lignes de sa légende dans le Massachussetts. https://www.youtube.com/watch?v=JALO4bC-ac8

Le comeback historique contre les Nets

Les New Jersey Nets se dirigeaient vers une victoire facile. Un succès aisé acquis dans les trois premiers quarts temps. A l’entame des douze dernières minutes, Jason Kidd et ses coéquipiers menaient de 21 points. Aucune équipe NBA n’avait alors remonté un handicap supérieur de 18 points (à l’entame du dernier QT) dans l’histoire des playoffs. Catastrophique depuis le début des finales de Conférence 2002, Pierce a soudainement enfilé son costume de super héros. Il a agressé la défense des Nets sur chaque possession, inscrivant six layups dans le dernier quart. Mieux que ça, il a planté 19 de ses 28 points dans les douze dernières minutes. Il a guidé ses coéquipiers. Il a dirigé d’une main de maître l’un des plus beaux comebacks des temps modernes. Le tout dans un match archi défensifs (94-90 score final) ou les 21 points d’écart auraient comme équivalent une trentaine de pions à l’ère du trois-points que nous vivons aujourd’hui. https://www.youtube.com/watch?v=A1Yp5YXRu8Y Les Celtics menaient deux victoires à une après ce succès. Seul hic, ils ont perdu les trois matches suivants, laissant les Nets aller défier les Los Angeles Lakers en finales.

Le trash talk avec Al Harrington

L’un des échanges vocaux les plus intenses et les plus mémorables de l’histoire récente des playoffs. Paul Pierce et Al Harrington étaient encore deux jeunes loups, prêts à s’envoyer des crochets d’insultes et des uppercuts de vannes dans les instants cruciaux du troisième quart temps d’une rencontre serrée. Le trash talk était si prononcé que l’un des arbitres s’est brièvement intercalé entre les deux joueurs en pleine possession ! L’horloge des vingt-quatre secondes arrivait à son terme et Pierce a continué à monopoliser la balle. Il était bouillant. Il a prévenu sa victime du sort qui lui serait réservé. Et il lui a planté sur la tronche du grand Harrington. https://www.youtube.com/watch?v=9ehUsyxZIjc
« Je me suis laissé emporter par l’atmosphère dans le feu de l’action. C’est ça l’esprit des playoffs. Deux compétiteurs qui se défient au plus haut niveau », confiait PP après l’exploit.
Son shoot devenu mythique a conclu un run héroïque de Pierce. Il a inscrit les onze derniers points du troisième quart temps afin de donner l’avantage à ses Celtics (73-62). Il a d’ailleurs marqué 21 de ses 37 pions sur la période. Boston a remporté le Game 4 du premier tour des PO 2003 contre Indiana ce soir-là, s’assurant alors une avance de trois victoires à une dans la série.

LeBron James contre Paul Pierce

Ce n’est pas un hasard si LeBron James considère Paul Pierce comme son « plus grand » et « seul rival ». La vérité, c’est que ‘The Truth’ en a fait voir de toutes les couleurs au King d’Akron. Notamment lors du Game 7 des demi-finales de Conférence Est en 2008. Une rencontre au cours de laquelle les deux grands se sont livrés à un duel d’anthologie. Entouré de seconds couteaux (Delonte West comme lieutenant), LeBron s’est tué à la tâche pendant 47 minutes. Mais Pierce a répondu à chacun de ses exploits individuels. 45 points pour le premier, 41 pour le second, avec surtout la victoire en prime. https://www.youtube.com/watch?v=tHpY1wmF5mc
« Les fans se souviendront de ce duel. Cette rencontre rentrera dans l’histoire », prédisait à juste titre Paul Pierce.
Avec cet ultime succès acquis devant la foule en délire du TD Garden dans le Game 7, les Celtics ont validé leur ticket pour les finales de Conférence. Ils ont battu les Pistons en six manches avant de retrouver les Lakers en finales NBA, vingt-ans après leur dernière défaite contre les Angelenos de Magic Johnson.

Le « Wheelchair Game »

La rencontre à l’origine de deux théories les plus salaces de l’histoire de la NBA (enfin surtout une). Game 1 des finales 2008, 60-58 pour les Los Angeles Lakers, plus de sept minutes à jouer dans le troisième quart. Pierce défend sur Kobe Bryant. Il s’écroule et reste au sol. Tout le public du Garden se met à retenir son souffle. Les cœurs s’accélèrent. Les pensées les plus sombres traversent l’esprit des fans des Celtics. La franchise vient de retrouver les finales mais elle risque de perdre sa figure emblématique.
« J’ai cru entendre un ‘pop’ », expliquait Pierce après coup.
Craignant une grave blessure au genou, la star est évacuée en vitesse dans le vestiaire… en fauteuil roulant. https://www.youtube.com/watch?v=_Mp5V26En3s Pierce est finalement revenu à peine deux minutes plus tard. Tout frais, tout pimpant. Comme s’il ne s’était rien passé. Il a alors mené les Celtics vers la victoire en brillant dans le money time. Boston l’a emporté 98-88. D’où les hypothèses qui ont suivi. Paulo a d’abord été accusé d’avoir voulu imiter Willis Reed, ex-légende des New York Knicks considéré comme un héros après avoir joué blessé le Game 7 des finales NBA 1970. Sa simple présence avait électrisé la foule.
« Je n’ai pas cherché à faire comme lui », assurait Pierce qui réfutait toute idée d’avoir fait semblant d’être blessé.
Alors comment est-il passé d’un visage si fermé, si grimaçant, un joueur ramené au vestiaire en fauteuil roulant à un homme en pleine forme, tout neuf, tout sourire et décisif dans le succès de son équipe ? Une autre théorie beaucoup plus sombre a eu du succès sur internet. Pour de nombreux fans, Pierce se serait… fait dessus. Au sens propre. D’où le besoin immédiat de rentrer au vestiaire pour finir la tâche et d’où la chaise pour masquer toute trace de l’incident. Il serait ensuite revenu, soulagé. Une théorie qui a cependant été mise en pièce par The Ringer. On ne sera peut-être jamais la vérité sur cet épisode marquant de la carrière de Paul Pierce.