Pourquoi les Philadelphie Sixers vont enfin devenir cool

Supporter les Philadelphie Sixers va devenir de moins en moins honteux. Voici les raisons pour lesquelles on va enfin suivre la franchise de Pennsylvanie avec intérêt.

Shaï MamouPar Shaï Mamou  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Pourquoi les Philadelphie Sixers vont enfin devenir cool
Depuis que le "Process" des Philadelphie Sixers a débuté en octobre 2013, la franchise de Pennsylvanie, longtemps l'une des plus respectées de la ligue, est devenue la risée de tous. Pénible à regarder, à suivre, à soutenir, l'équipe coachée par le disciple de Gregg Popovich Brett Brown s'est enfoncée un peu plus dans la médiocrité au fil des semaines. [caption id="attachment_320027" align="alignleft" width="318"] Sam Hinkie, le papa du tanking éhonté des Sixers.[/caption] Si Adam Silver nie être intervenu, le tanking éhonté de Philly a fini par lasser dans les plus hautes sphères et Sam Hinkie, l'architecte du projet, a été débarqué en avril dernier pour faire place à la famille Colangelo. Le père Jerry tient désormais un rôle de super-conseiller, pendant que son fils Bryan porte la double casquette de président des opérations basket et de General Manager. Ça ne saute peut-être pas aux yeux, mais il est temps de reconsidérer l'étiquette de losers ultimes attribuée aux Sixers depuis presque trois ans. On ne vous promet évidemment pas une qualification pour les playoffs à la fin de la saison, mais au moins un peu d'excitation et de redressement productif.

Ils vont refiler le bonnet d'âne

Si l'on se fie aux intersaisons respectives et à la dynamique des uns et des autres, il est tout à fait possible que les Sixers ne soient pas derniers dans la Conférence Est à la fin de la saison régulière. Si certains les voient en progression mais toujours lanterne rouge, beaucoup d'analystes imaginent les Brooklyn Nets leur voler le bonnet d'âne et la place convoitée d'aspirants n°1 au first pick de la Draft 2017. Contrairement aux Sixers, les Nets n'ont pas l'obligation d'afficher un bilan en progression. Malgré la présence de joueurs expérimentés comme Brook Lopez ou Jeremy Lin, le visage global du groupe n'incite pas à l'optimisme. Il y avait 11 victoires d'écart entre les deux équipes la saison passée (10 pour Philadelphie, 21 pour Brooklyn). Ce ne sera très probablement pas le cas pour cet exercice 2016-2017.

Un joyeux Joël

"Ne t'inquiète pas gamin, toi et moi on a joué le même nombre de matches en NBA", lançait Joël Embiid à un enfant venu le défier sur le playground la semaine dernière. Le Camerounais est fun, drôle et divertissant, mais sa "coolitude" reste pour le moment limitée hors des terrains de basket. Après deux saisons blanches, on devrait enfin pouvoir juger l'ancien pivot de Kansas sur pièces. Sur ce qu'on a vu de lui à la fac et sur l'intensité de ses workouts récents, il y a quand même de bonnes chances qu'Embiid soit un immense bol d'air frais pour ces Sixers en asphyxie depuis 3 ans. Si son hygiène de vie est à la hauteur (ses dirigeants ont halluciné en découvrant son alimentation durant sa convalescence) et que son corps le laisse tranquille, l'intérieur de 22 ans va contribuer à rendre son équipe plus fréquentable. http://www.dailymotion.com/video/x4myk6n_joel-embiid-fait-forte-impression-dans-ce-workout_sport

Ben Simmons, le talent générationnel ?

On ne peut pas évoquer la saison à venir pour les Sixers sans parler de la pépite australienne. Les avis restent partagés sur le cas Ben Simmons, qui devra "s'acheter un shoot" pour ses détracteurs s'il veut devenir la star annoncée depuis plusieurs années. La hype autour de lui est tout de même justifiée sur le strict plan du jeu. On ne sait pas encore à quel point il pourra mettre ses qualités en avant en NBA, mais voilà bien longtemps qu'un poste 3/4 aussi grand n'avait pas proposé un tel cocktail d'explosivité, de vista (voir ci-dessous) et de présence au rebond. Brett Brown songe même à lui confier la balle dans un rôle de point forward (l'absence de meneurs fiables devrait l'y contraindre de toute manière...) qui devrait lui permettre de proposer une ligne de stats assez impressionnante pour un rookie. C'est sans doute un poil optimiste, mais on a le sentiment que son arsenal peut faire de lui l'un des joueurs transcendants du futur en NBA, au même titre que Karl-Anthony Towns. http://www.dailymotion.com/video/x4k07mi_ben-simmons-est-deja-une-machine-a-caviars_sport

Saric d'être pas mal

Si vous passez généralement votre chemin sur les matches de basket qui ne touchent pas de près ou de loin la NBA ou l'équipe de France, vous vous dites sans doute que Dario Saric n'est qu'un prospect européen de plus voué, au mieux, à une carrière honnête dans la grande ligue. On a envie de croire que ce ne sera pas le cas. [caption id="attachment_335827" align="alignright" width="318"] Dario Saric sous le maillot de la Croatie pendant les JO 2016.[/caption] Deux ans après sa Draft, le Croate a mûri sans perdre l'insouciance, la polyvalence et la panoplie technique qui faisaient déjà sa force à l'époque. Ses prestations aux Jeux Olympiques avec la séduisante sélection croate ne sont pas passées inaperçues et ont conforté les Sixers dans leur décision de le pousser à rejoindre leurs rangs dès cette saison. Capable de jouer à l'aile ou au poste 4, Saric a la classe et l'intelligence des plus grands joueurs de l'histoire de l'Europe de l'Est et une capacité à influer des deux côtés du terrain qui ne sera pas du luxe pour Philadelphie. On ne sait pas encore dans quelles proportions Brown l'utilisera, ni dans quel registre, mais ses premiers pas et sa progression seront une raison de plus de s'intéresser de près à la franchise.

Enfin de la bonne bouteille

Si Jahlil Okafor a pu partir un peu en vrille et si le groupe a donné l'impression de naviguer à vue l'an dernier, c'est aussi parce que les Sixers manquaient cruellement de joueurs rompus aux joutes de la NBA. La direction a remédié à cette lacune en enrôlant des "vétérans" très respectables et surtout irréprochables sur le plan de l'éthique de travail : Gerald Henderson, Jerryd Bayless, Carl Landry ou encore "Chacho" Rodriguez, de retour dans la ligue après avoir martyrisé les défenses d'Espagne et d'Europe pendant 6 ans. Les jeunes pousses que sont Embiid, Simmons, Saric, Okafor, Noel ou Luwawu auront bien besoin de ces cadres expérimentés pour les guider lorsqu'ils seront dans le dur et leur montrer de quelle manière on devient un joueur fiable et capable d'avoir une carrière pérenne en NBA.

Luwawu, du sang frais pour les expats

Il est possible que Timothé Luwawu passe un peu de temps en D-League dans un premier temps. Du moins, c'est ce qu'a sous-entendu Brett Brown au sortir de la Summer League. Avec ce qu'il a montré cet été, le peu d'alternatives à son poste et ce profil en vogue de 3 and D, on devrait quand même très souvent voir l'ancien joueur d'Antibes dans la rotation des Sixers. Luwawu pouvait difficilement espérer une situation plus favorable et avec des perspectives de temps de jeu aussi importantes. Sa relation technique avec Ben Simmons durant la Summer League a par ailleurs beaucoup plu en interne, ce qui ne peut-être qu'un atout dans l'optique d'une première saison prolifique. Depuis la Draft 2013 qui a vu Rudy Gobert et Joffrey Lauvergne débarquer dans la ligue, on est en manque de nouveaux visages au sein du contingent français. Axel Toupane a bien réussi une petite percée chez les Nuggets l'an dernier, mais Timothé Luwawu a une vraie opportunité de se mettre en évidence à partir du mois d'octobre et on suivra évidemment ses débuts de près. http://www.dailymotion.com/video/x4k07th_la-passe-geniale-de-ben-simmons-pour-timothe-luwawu_sport  
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