Playoffs : Le changement, c’est quand ?

A cause d’un format de playoffs rétrograde, le noyau dur de l’équipe la plus forte sur les 15 dernières années a peut-être fait ses adieux lors d’un premier tour. Triste et honteux.

Julien DeschuyteneerPar Julien Deschuyteneer  | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Edito
A-t-on assisté au dernier match de Tim Duncan ? Lui-même n’en sait certainement foutre rien. Quelle que soit sa décision, elle sera la bonne. Déjà parce qu’il fera ce qu’il sentira et ce dont il aura envie. Mais aussi et surtout parce qu’il n’y a pas de mauvais choix. S’il arrête, il se retire avant d’avoir fait la saison de trop, après avoir été encore une fois le meilleur joueur d’une équipe immense. S’il continue, on a le droit d’assister à un dernier tour d’une légende vivante, un des 5 ou 6 meilleurs de l’histoire. Et même si son niveau fléchit, personne n’oubliera pour autant sa carrière et on aura au moins le bonheur de voir l’an prochain un coéquipier ultime, qui se comporte avec une classe rare dans une équipe vraiment à part. [superquote pos="d"]Gregg Popovich et Doc Rivers ont totalement raison : ce système n’a pas de sens et doit être changé.[/superquote]Quoi qu’il en soit, il n’est pas impossible qu’on ait vu Tim Duncan et/ou le Big Three pour la dernière fois à l’œuvre. Et si la série face aux Los Angeles Clippers a été magnifique, ça fait quand même mal au cul de se dire que leur peut-être dernière prestation s’est jouée lors d’un 1er tour. Oui, on a assisté à l’un des plus beaux 1st rounds de l’histoire. Oui, l’opposition s’est conclue sur un Game 7 qui lui aussi se classe parmi les plus beaux matches décisifs all-time. Mais merde, finir sur un 1er tour ? Certes, San Antonio n’avait qu’à taper New Orleans. Certes, ils étaient pas loin de la faute professionnelle en perdant contre les Knicks. Mais franchement, au-delà même de l’affection qu’on a pour les Spurs, leur histoire, leur qualité de jeu, mais aussi les qualités humaines de leurs membres, est-ce qu’on peut se satisfaire d’un système où l’une des deux équipes avec les 4ème et 5ème bilans de la ligue ne franchira pas le premier pallier ? [caption id="attachment_252301" align="alignleft" width="318"] Pas de champ' cette année pour Pop...[/caption] On peut toujours dire qu’ils ont beau jeu d’avoir critiqué le système de garanties de spots aux champions de divisions puisqu’ils en ont été victimes, mais il n’en demeure pas moins que Gregg Popovich et Doc Rivers ont totalement raison : ce système n’a pas de sens et doit être immédiatement changé. Ce n’est effectivement pas si simple. Déjà parce qu’on vit dans un monde où « ça fait 70 ans que c’est comme ça » semble être, pour certains, un argument valable et suffisant pour ne jamais rien changer. Mais bien plus que cette résignation stupide, se pose un autre problème, pas éloigné de celui des calendriers. Les divisions ont un véritable intérêt pour la ligue. Encore plus que les conférences, elles sont la seule justification possible (et déjà, c’est limite…) pour qu’une équipe joue plus de matches contre les villes les plus proches. Sans elles, au nom de quoi San Antonio devrait affronter plus souvent Houston que New York ? Avec le titre de champions de division en ligne de mire, ce format devient plus explicable. Et ces rencontres plus nombreuses contre les voisins sont quasi essentielles, d’un point de vue business, dans une ligue qui veut proposer aux fans et aux télévisions 82 matches par équipe. Ce chiffre est déjà monstrueux et on peut penser qu’il faudrait le diminuer pour tout un tas de raisons. Mais si, dans ces 82 matches, la proportion d’oppositions avec des franchises géographiquement proches venait à diminuer, ce serait tout simplement ingérable pour les organismes des joueurs. Si l’on ajoute à cela l’intérêt pour la NBA de vendre aux télés locales comme nationales, plus de derbys géographiques sous fond de rivalités (on a bien cru il y a quelques années que la concurrence à NY entre Nets et Knicks avait une quelconque importance…), on voit bien que ces divisions sont importantes pour la ligue. [superquote pos="d"]Adam Silver semble hésiter entre un status quo et un retrait total des divisions.[/superquote]Or, dans le raisonnement d’Adam Silver, comme dans celui de David Stern auparavant, si les divisions existent, il faut bien une carotte au bout. Et comme le grand public se fiche royalement de la bannière de champion de division, la carotte, c’est la garantie pour le champion d’avoir l’un des 4 premiers spots en playoffs. Mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de se passer d’un 2ème tour encore plus relevé ? Absolument pas. Pour l’instant, Adam Silver semble hésiter entre un status quo et un retrait total des divisions. Mais, on pourrait tout simplement garder ces divisions et retirer le droit que le titre confère d’avoir un spot garanti. Où serait le problème ? Les fans continueraient à se foutre tout autant – ni plus ni moins - de ces divisions. Quant aux équipes, de toute façon, leur but est de manière générale d’avoir le meilleur spot possible en playoffs, donc le meilleur classement possible dans leur conférence, et par conséquent dans leur div’. Et il y aurait toujours des équipes qui feraient des calculs en fin de saison, comme il y en a de toute façon déjà dans le système actuel. Les playoffs redeviendraient cohérents et plus lisibles pour le public. Ne pas favoriser ceux qui ont été les meilleurs sur la saison, ça, ça ne l’est pas. D’ailleurs, ça n’empêcherait pas le 1er tour d’être très excitant également, entre l’affrontement entre deux équipes proches (le 4ème et le 5ème) ou les possibilités d’upset. Et surtout, ça nous éviterait de mater dans les prochaines semaines des mix du Big Three en se disant « Putain, et dire que ce monument du basket a vécu ses derniers instants seulement dans un 1er tour »…
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