Rajon Rondo, le leader le plus sous-estimé de la NBA ?

A 26 ans, Rajon Rondo est désormais le patron des Celtics.

Rajon Rondo, le leader le plus sous-estimé de la NBA ?
A l'heure d'attaquer sa septième saison NBA, Rajon Rondo n'est plus le jeune espoir destiné à faciliter le jeu des stars des Celtics. Doc Rivers et Danny Ainge attendent de lui qu'il mène enfin son équipe en patron pour prendre le relais d'un tandem Kevin Garnett - Paul Pierce en fin de parcours, dernier vestige du Big Three sacré champion en 2008.
« Il y a deux ans, je pense qu’ils voulaient qu’il y parvienne. Mais il était encore en apprentissage  », a indiqué Pierce à ESPN. « Ils disaient : 'C’est l’équipe de Rondo', mais il n’était pas encore assez constant. Ils lui ont donné un rôle pour lequel il n’était pas encore prêt. »
The Truth considère désormais que l'heure de Rajon Rondo est arrivée. Plus mûr et plus affirmé, le meneur des Celtics a aujourd'hui toutes les cartes en main pour devenir le leader de l'équipe.
 « Il a fait tellement de progrès l’an dernier, il devait être le leader. KG et moi n’allons pas être là encore très longtemps, donc il est temps pour lui d’être une vraie voix, surtout avec le départ de Ray Allen. »
« Les anciens n'ont pas tout fait pour le soutenir .» Keyon Dooling
L'inconvénient, c'est que celui qui est censé devenir le chef de file incontestable de la maison verte reste une énigme, un homme difficile à cerner. Une personnalité qui lui a parfois joué des tours et qui ferait aujourd'hui de lui un joueur sous-côté.
« C’est le leader le plus sous estimé de toute la ligue », affirme Keyon Dooling, aujourd'hui à la retraite après une dernière saison NBA effectuée à Boston.
Dooling rappelle à quel point les qualités de leader de Rondo sont naturelles même si elles se révèlent le plus souvent en coulisse.
«  Vous savez combien de fois nous nous sommes rendus chez Rajon Rondo et sa famille l’an dernier ? Nous y étions tout le temps, pour assembler, construire l’équipe et trouver l’alchimie. »
L'ancien Clipper souligne également que certaines figures historiques n'ont pas toujours fait tout ce qu'il faut pour passer le témoin à leur meneur malgré l'appui des dirigeants.
« Honnêtement, les anciens n’ont pas fait tout ce qu'il fallait pour le soutenir dans son rôle de leader. »
Premier visé ? Ray Allen, dont les relations avec Rondo étaient devenus quasiment inexistante la saison dernière.
« Ray était génial pour plein de raisons. Rondo a beaucoup appris à ses côtés. Comment se préparer, prendre soin de son corps et comment rester professionnel. Mais Ray était un leader différent de celui qu’est Rondo. Ce n’était pas un mauvais leader, il était simplement différent. Parfois, j’avais l’impression que Ray passait plus de temps à parler aux médias qu’à ses coéquipiers. »
« Je ne vois pas quel est le rapport entre moi et le départ de Ray Allen. » Rondo
Et si Allen était le chouchou des médias à Boston, c'est que sa personnalité diffère complètement d'un Rajon Rondo beaucoup plus en retrait qui s'exprime surtout sur le terrain.
« Je m’en fous. Je n’ai pas besoin d’attention », assure Rondo. « Je ne vois l’intérêt de dire 'Je suis le leader ici'. Je fais ce que j’ai à faire derrière des portes fermées. Je savais que ça allait se faire tout seul par la suite. Je fais partie de cette franchise depuis sept ans, je ne dois pas être une si mauvaise personne. De toute évidence, je fais les choses bien. »
Accusé d'être la principale cause du départ de l'ancien Sonic vers Miami, Rondo n'est pas du genre à regarder vers le passé, raison pour laquelle il n'a jamais voulu entretenir la polémique.
« C’est ridicule. Mais c’est derrière moi maintenant. Honnêtement, je dois passer au-dessus de ça. Ray c’est Ray. J’espère qu’il est au bon endroit. Je suis content d’être là où je suis. Qu’importe sa décision, Ray a fait ce qu’il a fait. Je n’ai pas parlé avec lui avant qu’il prenne sa décision ni après. Donc je ne vois vraiment pas quel pourrait être le rapport avec moi. »
Rajon Rondo ne sera jamais Ray Allen et il ne cherche pas à l'être. Il veut maintenant prouver qu'il est le meilleur joueur à son poste, comme il l'a souvent répété récemment, et ainsi mener les Celtics vers un nouveau titre.
« Je suis très critique avec moi-même. J’exige le meilleur de moi. Mes exigences sont très, très hautes pour moi comme pour mes coéquipiers. »
En constante progression depuis son arrivée dans la ligue, parviendra-t-il à 26 ans à s'affranchir de ce statut de petit frère pour devenir un vrai patron ? Keyon Dooling possède peut-être la réponse. Rondo serait depuis longtemps déjà le leader des Celtics, mais à sa manière, dans l'ombre.
« Il temps que les gens reconnaissent ce que Rondo signifie, pas seulement dans cette grande franchise mais aussi dans cette grande ville de sport. Il est temps de savoir ce que nous savons tous depuis un certain temps maintenant. »