Rudy Gay au Miami Heat : mais pourquoi faire ?

Le Miami Heat envisage de recruter Rudy Gay cet été. Mais pour le bien de la franchise et de son projet, il faut dire non.

Rudy Gay au Miami Heat : mais pourquoi faire ?
Avec la récente officialisation du départ de Chris Bosh, le Miami Heat a définitivement tourné la page des Three Amigos. Même si c’était déjà le cas, il peut réellement commencer un nouveau cycle désormais. La base est déjà là avec l’axe fort que forment Goran Dragic et Hassan Whiteside. Désormais, Pat Riley souhaite l’entourer du mieux possible. Dion Waiters va être resigné mais Rudy Gay serait encore pisté. Vraiment, Pat ?

Peu de certitudes pour beaucoup d’argent

Rudy Gay joue tout de même extrêmement gros en se retrouvant agent libre cet été. L’ailier va tout de même avoir 31 ans en août. A cet âge malgré tout un peu avancé, il va tenter de se relever malgré les nombreux coups durs qu’il a vécu. La saison dernière, Gay s’est tout de même fait l’une des pires blessures possibles pour un sportif de haut niveau : une rupture du tendon d’Achille. Lorsqu’on arrive à ce stade d’une carrière, cela peut s’avérer fatal. Même si le staff médical du Heat est l’un des plus réputés de la ligue, cela reste un aspect qui pèse lourd dans la balance. Le joueur n’a toujours pas refoulé les parquets NBA depuis cette blessure. Surtout, les exigences financières de Rudy Gay ne semblent pas forcément en adéquation avec les incertitudes qu’il suscite. Preuve en est, proche du Thunder pendant un temps, il n’y a finalement pas signé pour des raisons de salaire. OKC a notamment préféré prolonger Andre Roberson 30 millions sur 3 ans. Gay a, lui, renoncé à sa player option de 14 millions à Sacramento. Il va certainement en vouloir au moins autant.

D’autres priorités

Certes, les plus gros noms de la free agency ont déjà choisi où jouer la saison prochaine. Miami a manqué de faire venir Gordon Hayward. Mais ce n’est pas pour autant qu’il doit absolument prendre le joueur le mieux coté derrière. Il y a une question d’équilibre, d’alchimie à respecter. Dans cette optique, le Heat devrait davantage se pencher sur la prolongation de contrat de James Johnson. Ce dernier a été excellent l’an dernier. Dans un poste 3/4 très physique, capable d’apporter des deux côtés du terrain, il s’est enfin épanoui grâce au système d’Erik Spoelstra. Il n’a peut-être pas autant de talent pur qu’un Rudy Gay. Sauf qu’à l’inverse de l’ancien des Kings, Johnson est compatible avec le reste de l’effectif. Du coup, pourquoi ne pas le signer lui plutôt qu’un joueur dont l’adaptation prendra du temps et au physique incertain ? Surtout, Miami n’a pas forcément besoin d’un tel profil.

Place aux jeunes

Le Heat doit reconstruire autour d’un nouveau socle qui représenterait l’avenir. Même si Gay n’a que 31 ans, il n’est pas le genre de joueur sur qui une franchise va construire sa future équipe pour 4, 5 ans. Dans cette nouvelle armada, Pat Riley a choisi de miser sur Dion Waiters pour la coquette somme de 52 millions sur 4 ans. L’arrière a du talent mais reste tout de même un soliste. Si Spoelstra le concède pour lui dans son système, il n’a pas non plus l’intention d’empiler des aspirateurs à ballons. Le profil Gay ne ferait donc pas sens en Floride. Surtout, Miami va pouvoir compter sur un retour de marque pour la saison prochaine. Blessé cette saison, le très prometteur Justise Winslow va de mieux en mieux. Lors de son année de rookie, il avait franchement impressionné, notamment en playoffs. Il évolue exactement dans les mêmes compartiments de jeu que Rudy Gay. Si son shoot est moins fiable pour le moment, Winslow dispose une marge de progression assez dingue. Par conséquent, le recrutement de Rudy Gay ne serait pas forcément la meilleure idée du Heat. Avec Johnson et Winslow, ils ont de quoi faire à ce poste. Surtout, la franchise économiserait de l’argent pour signer un plus gros joueur l’an prochain ou cette saison via un trade.