Westbrook beau MVP : Retour sur un “Awards Show” mitigé

Westbrook beau MVP : Retour sur un “Awards Show” mitigé

Retour sur le premier « NBA Awards Show » de l’histoire au cours duquel Russell Westbrook a été nommé pour la première fois MVP.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
La NBA a voulu se donner un genre. Innover, changer la routine et s’écarter des traditions, pourquoi pas. C’est dans cette optique (et sans doute celle de séduire l’audimat) que la ligue tenait sa première cérémonie de fin de saison à New York. Une version basket des Oscars. Un show qui se voulait glamour et moderne avec notamment Drake à l’animation, une apparition de Nicki Minaj et 2Chainz, des stars de la balle orange en costards et un Russell Westbrook MVP. Mais honnêtement, cette soirée fut loin d’être mémorable. Déjà, le timing. Il était étrange. Les finales sont terminées depuis deux semaines, la draft est passée, les têtes sont tournées vers la prochaine intersaison et voilà que la NBA nous colle une émission censée nous replonger sur le dernier exercice. A l’époque d’internet, tout ce qui s’est passé avant avril est déjà obsolète. C’est d’autant plus étrange de voir le MVP soulever son trophée alors que les champions sont déjà connus. C’est donc ça, la dernière image de la saison ? Un joueur pas sacré félicité pour sa saison régulière alors que les playoffs sont déjà terminés ? Bizarre. Les débats au sujet du MVP ont fait rage toute l’année avec quatre candidats qui méritaient clairement d’être cités. Mais les discussions se sont essoufflées bien avant le 26 juin. Si encore la cérémonie avait répondu aux attentes. C’était finalement très pauvre en termes d’humour, de spectacle et de moments cultes. Tout était trop pris au sérieux. Dommage, cela ne correspond pas avec l’image que veut véhiculer la NBA. Heureusement, Bill Russell a sauvé la soirée. http://www.dailymotion.com/video/x5rzr8u_bill-russell-a-jabbar-shaq-robinson-mutombo-et-zo-je-vous-botterais-le-cul_sport A l’autre bout du pays, à Los Angeles, LaVar Ball faisait le show torse nu à un événement réunissant certains des catcheurs les plus célèbres de la planète. Il a fait une meilleure audience que ce « NBA Awards Show ». Les absences de Stephen Curry, Kevin Durant, LeBron James ou même Giannis Antetokounmpo, pourtant élu MIP, ont ajouté une note amère à cette grande première. Quelle idée d’organiser ça quand la plupart des joueurs sont en vacances. Le speech de Russ a donné un peu de saveur à cette soirée qui en manquait cruellement. Mais même-lui, justement, méritait mieux.

Car Russell Westbrook est un beau MVP

On peut aimer ou non le joueur. Il est vrai qu’un James Harden tout aussi éblouissant statistiquement mais plus efficace ou qu'un Kawhi Leonard plus décisif méritaient eux aussi d’être élu à la place de Russ. On peut pointer du doigt les rebonds non contestés. La façon dont il croque absolument toutes les possessions du Thunder. On peut noter le bilan d’Oklahoma City, seulement sixième à l’Ouest. Un MVP en dehors du podium, c’est extrêmement rare. Il a banalisé les exploits les plus surhumains au point de les rendre presque barbant. C’est dire à quel point il est fort. Mais malgré tout ça, Westbrook est un super MVP. Un vrai. Son discours démontrait que derrière le compétiteur féroce souvent taxé d’individualisme se cache un homme proche des siens. Il les aime et ils l’aiment. Il a beau diviser les fans, il est apprécié de ceux qui le côtoient au quotidien. Et même plus. C’est ça le plus important. Pendant que vos stars préférées changent de franchise continuellement, lui s’apprête à signer une nouvelle extension avec le Thunder. Lui, l’enfant de Long Beach à qui tous les journalistes promettaient une signature aux Lakers sous prétexte qu’il ne supporterait pas de pourrir dans l’Oklahoma. Des jugements de valeur. Mais finalement une faible connaissance du bonhomme. Fidèle à lui-même, fidèle aux siens. Un beau MVP.

Quelle cuvée de rookies horribles !

Félicitation à Malcolm Brogdon, élu ROY cette nuit. Une belle récompense pour un joueur discret qui a fait une très belle saison dans l’ombre. Il a contribué au succès des Milwaukee Bucks, qualifiés en playoffs. Il mérite son trophée. Tout ceci étant dit : Brogdon a 24 ans. Le même âge que certains joueurs draftés en 2012, quatre ans avant lui. Il est plus vieux que Giannis Antetokounmpo, son coéquipier nommé MIP hier. C’est quand même une belle victoire pour un joueur drafté au second tour. C’est d’ailleurs la première fois depuis plus de cinquante ans qu’un tel rookie remporte le trophée. Ses statistiques (10 pts et 4 pds) sont les plus faibles parmi les lauréats depuis les années 50. Tout ceci illustre la promotion 2016 très faible, presque sauvée par Joel Embiid, rookie après deux saisons blanches. Sa blessure et ses 31 petits matches l’ont écarté du ROY. Mais franchement, cette cuvée était vraiment faiblarde. Vivement l’année prochaine, où cela pourrait être complètement l’inverse avec quatre ou cinq candidats légitimes.

2 trophées pour les Bucks, Warriors et Rockets

Les Warriors (via Draymond Green et Bob Myers) ont été récompensés parce qu’ils sont les plus forts. Les Rockets (Mike D’Antoni et Eric Gordon) ont été mis en avant parce que leur saison était une belle surprise. Et du coup, les Bucks (Giannis et Brogdon) parce qu’ils sont l’équipe du futur ?
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