Pourquoi la saison 2015-2016 a été l’une des plus belles de l’histoire

Maintenant que la saison 2015-2016 est terminée, il est temps de tirer un premier bilan. On peut déjà se rendre compte que l'on a eu droit à un très grand cru.

Pourquoi la saison 2015-2016 a été l’une des plus belles de l’histoire

Parce que ces Finales NBA ont été complètement invraisemblables

Qui aurait pu, en toute honnêteté, miser un kopeck sur les Cleveland Cavaliers à la fin du Game 4 ? Menés 3-1 et et sans réel fond de jeu, les deux cyborgs Kyrie Irving et LeBron James se sont mis en mode super-héros pour ramener le premier titre de l'histoire dans l'Ohio. Il n'a fallu qu'un peu de temps au King pour réaliser la prophétie, mais le faire de cette manière (29,7 points, 11,2 rebonds et 8,8 passes, 1er des finals aux points, rebonds, passes, contres et interceptions), face à la meilleure équipe de l'histoire de la saison régulière, avec un Game 7 à l'extérieur, ça classe un homme, ou plutôt une légende... Par ailleurs les Cavs de cette saison 2015-2016 sont devenus les premiers de l'histoire à combler un déficit de 3-1 en Finales NBA. Planète Mars, bonjour !

Parce que malgré cela, les Golden State Warriors ont tout pété

73 victoires. Repassez vous ce chiffre et admirez-le pendant de longues, très longues années, car ce n'est pas demain la veille qu'une franchise approchera ce record. Toute cette saison 2015-2016, le débat a tourné autour du bilan des Bulls et du fait que les Warriors pouvaient les regarder les yeux dans les yeux. Ce départ, le meilleur de l'histoire, à 24-0, sort d'une autre dimension compte tenu des circonstances et du titre obtenu quelques mois plus tôt. Il a fallu attendre près d'un mois et demi pour voir les Warriors perdre un match, et tout ça sans leur coach Steve Kerr, en convalescence après deux opérations du dos. Les chiffres de leur opération extermination sont incroyables. Meilleure attaque (108 pts/match), plus grand nombre de victoires à l'extérieur (34), plus longue série à domicile (54), plus grand nombre de shoots à 3 points (1077), meilleur début de saison d'une équipe à l'extérieur (14), etc... Le titre leur semblait promis, il leur a manqué une victoire. Malheureusement cette finale face à Cleveland hantera cette équipe à jamais.

Parce que Stephen Curry est quand même un putain de génie

Il aura été le grand homme de cette saison 2015-2016 et qui sait ce que seraient devenus les Warriors si le double MVP ne s'était pas blessé contre Houston au premier tour ? Il aura traversé ces Finales NBA comme un fantôme, diminué par un genou qui aura fait une glissade de trop. Il n'empêche qu'avant cela, le gringalet a été surnaturel : 30,1 points de moyenne tout en plaçant le fameux 50-40-90 (trop facile pour lui puisque ça a donné 50.4, 45.4 derrière l'arc et 90.8 sur la ligne. Le tout sans vous rappeler la dimension de ses shoots, parfois totalement surréalistes. Depuis Michael Jordan, aucun joueur n'avait marché sur la ligue comme l'a fait Stephen Curry. Un génie qui a révolutionné la NBA et dont la gentillesse et la sympathie en font une superstar "normale". Un premier MVP à l'unanimité.

Parce que le 13 avril...

Kobe Bryant reste le joueur dont le style s'est le plus rapproché de His Airness. Alors le 29 novembre dernier, lorsqu'il a provoqué un premier séisme en annonçant sa retraite au terme de cette saison 2015-2016, toute la NBA a mis les petits plats dans les grands pour lui faire les plus beaux hommages possibles. À tel point que le Black Mamba en a oublié de faire ce pourquoi on l'a tant aimé, jouer au basket. Jusqu'à ce fameux 13 avril, date de son dernier gala avec les Lakers : 60 points, 50 tirs tentés, 38 points en deuxième mi-temps et 23 dans le dernier quart. Une performance irréelle, mais que seul lui pouvait réaliser. Une sortie digne d'un film, avec en prime l'Oscar du meilleur acteur/réalisateur. Mamba Out. https://www.youtube.com/watch?v=YlGIkwX4GiE

Parce que le concours de dunks a été dingue

Au départ, on vous l'accorde, le plateau ne faisait clairement pas rêver. Andre Drummond, Will Barton, Aaron Gordon et le tenant du titre Zach Lavine. Pas d'Andrew Wiggins, de LeBron James ou d'autres hélicoptères. Et pourtant, le premier tour passé, le concours est entré dans une toute autre catégorie avec les deux derniers cités. Le dunk de Gordon en passant le ballon sous ses cuisses est d'ailleurs déjà dans la légende, comme ses dunks avec l'aide de la mascotte du Magic. Le problème, c'est que le prototype de Minnesota est un délire absolu à lui-seul. Windmill ou rider en partant des lancers, dans le dos, tout ce qui se passe est relayé par la NASA. L'histoire retiendra que Zach Lavine a conservé son titre (ce qui n'est ni volé, ni totalement mérité), nous retiendrons que ce concours fait partie des plus intenses jamais vus. https://www.youtube.com/watch?v=ifHc9fTXvTo

Parce que tu peux te faire virer en étant premier

Cette saison 2015-2016 n'a pas dérogé à la règle avec des entraîneurs virés, non conservés ou démissionnaires. Un seul est parti de son propre chef sur les 11 coaches concernés à l'heure de ces lignes, Scott Skiles du Magic, les autres ayant été soit licenciés soit non prolongés par leurs franchises. Si un départ a marqué les esprits et va rester unique dans l'histoire de la ligue, c'est celui de David Blatt à Cleveland. Pourtant finaliste la saison dernière et premier de la conférence Est avec ses Cavs, celui qui a emmené contre toute attente le Maccabi sur le toit de l'Europe en 2014, a été jeté dehors, comme une vieille chaussette, en plein milieu de la saison. Plusieurs coaches se sont prononcés sur l'aspect dangereux de ce choix pour la profession. LeBron a été pointé du doigt et sa réputation de "coach killer" a refait surface.
"Il (LeBron) est la pierre angulaire de cette franchise, et il n'y aucun doute sur le fait qu'il soit plus important que moi dans le système", a lâché Blatt il y a quelques jours.
Des mots simples mais qui montrent que c'est bien King James qui a installé Tyronn Lue aux commandes. Vu la suite, on ne peut que constater que ce choix aura peut-être été le bon.

Parce que personne n'attendait Portland a pareille fête

Éliminé au premier tour par Memphis en 2015, Portland semblait clairement en fin de cycle. LaMarcus Aldridge est parti faire un tour à San Antonio, Wesley Matthews  a dépouillé Mark Cuban à Dallas, Nicolas Batum a été envoyé à Charlotte, sans oublier Robin Lopez, parti prendre ses 22 semaines de congés payés aux Knicks. Damian Lillard, lui, était bien là et a confirmé qu'il était un véritable tueur et un leader formidable. Prolongé pour 6 ans et 120 millions, "Dame", s'est trouvé un super acolyte avec CJ McCollum,  élu MIP, qui venait de passer deux ans à presser les pamplemousses à coté de Terry Stotts. Six mois plus tard, les moqueries des adversaires se sont transformées en véritable crainte au moment d'affronter l'escouade de l'Oregon. Golden State est tombé juste après le All-Star Game, suffoquant sous les 51 pions de Lillard. (voilà une bonne idée que d'associer dans la même phrase le meneur et le gala de février, on soumettra l'idée aux coaches pour l'an prochain). Bye bye le Jazz, les Rockets et les Grizzlies, Portland a pris la cinquième place et jeté un sort aux Clippers pour passer le premier tour, avant de plier, non sans combattre, face aux Warriors. L'avenir paraît radieux à RIP City.

Parce que Phil Jackson a eu un sacré nez à la Draft

Les huées qui descendent des travées, des noms d'oiseaux qui pleuvent, des vidéos incendiaires... Ce 25 juin 2015, les New York Knicks font enrager certains de leurs fans en choisissant Kristaps Porzingis, un jeune Letton qui ressemble plus à Shawn Bradley qu'à Dirk Nowitzki. La pression est immense sur les épaules de l'intérieur de 2,22m. Sa première moitié d'exercice fait pourtant passer Jackson pour un génie. De l'envie, un shoot, des bras immenes, des claquettes improbables et surtout de la complicité avec Melo. Son potentiel est délirant. Kevin Durant le qualifie même de "licorne" dans cette ligue. Sa saison 2015-2016 se conclut par 14 points et 7 rebonds de moyenne. Même si les Knicks n'échappent pas aux RTT obligatoires d'avril, l'espoir est de mise pour New-York avec une nouvelle coqueluche. Et comme le 4 c'est son chiffre, il se classe derrière Curry, James et Kobe dans les ventes de maillots après seulement 3 mois de compétition ! https://www.youtube.com/watch?v=vbKXGhsuwSA

Parce que Russell Westbrook et Draymond Green font ce qu'ils veulent sur le terrain

Deux grandes gueules, deux gars qui n'aiment pas les arbitres, mais deux gars qui sont ô combien talentueux complets et différents. Leur spécialités commune : les triple-doubles. 18 pour l'un, 13 pour l'autre. Personne n'a réalisé ça en une seule saison. Prenons les deux cas par cas. Russell Westbrook 1,91m pour 85 kilos. Une espèce de Marsupilami avec des qualités athlétiques démentielles. Depuis ses débuts, on ne cesse de le critiquer pour son manque de justesse et sa mauvaise vision du jeu. Mis à part quelques rechutes, Russ-West s'est bien assagi et a surtout passé plusieurs caps. L'ancien de UCLA fait de bien meilleurs choix et est devenu un vrai meneur de jeu. 23,5 points, 7,8 rebonds et 10,4 passes. Une machine et la raison principale pour laquelle Kevin Durant va rester cet été. 7 triple doubles en mars, record de Michael Jordan égalé, 18 sur la saison 2015-2016, mieux que Magic en personne. Draymond Green, 1,97m, 104kg. Si Westbrook fait partie des oiseaux rares, que dire du joueur des Warriors ? Ailier fort à la base, il est le seul joueur de la ligue avec LeBron James (et sans doute un jour le Greek Freak) à pouvoir jouer sur les cinq postes. "Si Stephen Curry est le MVP de la ligue, Draymond Green est celui des Warriors", disent certains. Intronisé dans le 5 par Steve Kerr depuis deux ans, il est le mur porteur de cette équipe. Sans sa capacité à faire jouer les autres, par ses passes, ses écrans ou ses mouvements sans ballon, les Dubs ne sont pas les mêmes tant en attaque qu'en défense. Green a cette faculté à lire les attaques et donc se placer idéalement dans les aides, sans parler de sa défense sur l'homme qui est une référence. Après une année à s'imposer comme titulaire, il est désormais incontournable. Ses stats (14 points, 9,5 rebonds et 7,5 passes) et son nombre de triple double exceptionnelle pour un intérieur (13), en font le joueur nouvelle génération par excellence.

Parce que deux équipes  sont revenues de l'enfer

Avant les playoffs de cette saison 2015-2016, un déficit de 3-1 signifiait une élimination de manière quasi certaine. Pour la première fois dans l'histoire, non pas une mais deux équipes ont réalisé l'impossible en gagnant les trois derniers matches d'une série. Une franchise nous a fait le coup de l'arroseur arrosé. Ultra mal embarqués contre OKC, les Warriors ont mis les bouchées doubles pour faire un clin d'oeil à l'histoire. Avant que les Cavs ne creusent une vingtaine de tombes pour les faire déchanter de la même manière,  qui plus est sans avoir l'avantage du terrain.

Parce que les pivots sont tellement nuls que DeAndre Jordan est dans la All-NBA Team

Année triste pour nos big men. DeMarcus Cousins a dominé son sujet mais n'est pas parvenu à booster les Kings, Marc Gasol a été blessé la moitié de l'année, Steven Adams s'est montré besogneux mais guère plus, Andrew Bogut a pris 3 shoots par match, Hassan Whiteside, pense qu'il est le meilleur défenseur de la ligue et Andre Drummond si sa progression est certaine, a encore de grosses lacunes. Résultat, on se retrouve avec DeAndre Jordan dans le cinq All-NBA. Une réelle arme dissuasive en défense, mais en attaque et sur la ligne... Que ceux qui l'ont déjà vu faire deux moves dans un match lèvent le doigt. Sa présence est le symbole que la NBA a changé d'ère. Small ball time.

Parce que les Sixers ont enfin un premier choix de Draft

À force de tout faire pour être les plus nuls possibles, les Philadelphie Sixers ont enfin obtenu ce qu'ils voulaient, un premier choix de Draft. 20 ans après Allen Iverson, un vrai crack va débarquer en Pennsylvanie avec un statut de sauveur de la nation. À priori, ce ne sera pas un Américain puisque Ben Simmons nous vient tout droit du pays des kangourous. Les Sixers version Colangelo vont enfin tenter d'envoyer un peu mieux qu'une équipe de D-League sur le terrain. Et même mieux puisque Joel Embiid, drafté il y a deux ans, va pouvoir tester son pied en NBA.