Comment Stephen Curry s’est affirmé comme un MVP en puissance

Surtout réputé pour sa puissance de feu offensive, Stephen Curry est un joueur de plus en plus complet, ce qui lui octroie de fait un statut de favori pour le trophée de MVP.

Antoine PimmelPar Antoine Pimmel | Publié  | BasketSession.com / MAGAZINES / Focus
Comment Stephen Curry s’est affirmé comme un MVP en puissance
Pendant un long moment, Stephen Curry est passé entre les mailles du filet. James Harden et Kevin Love, deux autres « superstars » réputées pour leurs talents offensifs, n’ont cessé d’être critiquées pour leurs lacunes en défense. Étrangement, le meneur des Golden State Warriors n’a pas eu à subir le même traitement de la part des fans et des médias. Pourtant, Curry était aussi peu à l’aise en défense que les deux loustics cités précédemment. Au point où Mark Jackson, l’ancien coach des Warriors, a pris la décision de confier des tâches défensives mineures à son meilleur joueur.
« Il allait voir Klay (Thompson) pour lui dire de défendre sur Chris Paul et il me regardait », raconte Stephen Curry. « Je lui en ai parlé deux, trois fois pour comprendre pourquoi il faisait ça. C’était sa décision. »
[superquote pos="d"]"Mark Jackson ne poussait pas Stephen à devenir un grand défenseur." Brian Scalabrine.[/superquote]Curry est un joueur fier. Il n’a jamais manqué à rappeler que si cela ne dépendait que de lui, il se coltinerait le meneur adverse chaque soir, qu’il s’agisse de Chris Paul, Tony Parker, Russell Westbrook ou Donald Sloan. Peu importe. Mais Mark Jackson a cherché à le protéger, à économiser ses chevilles, à lui laisser du jus pour qu’il donne libre court à son génie en attaque. Et Klay Thompson est un meilleur défenseur que son partenaire dans le backcourt, c’est un fait. La méthode de Jackson a tout de même été contestée, notamment par Brian Scalabrine, ancien assistant renvoyé en cours de saison dernière (assigné en D-League) justement en raison de désaccords avec le coach.
« Mark Jackson ne poussait pas Stephen Curry à être un grand joueur (en défense) et il optait pour le chemin le plus facile. « Je pense que Stephen aurait dû être mis au défi chaque jour, il aurait fallu insister sur sa défense et lui rappeler que c’était la clé pour gagner un titre », explique le « White Mamba ».

Nouvelle saison, nouveau coach et nouveau Stephen Curry

Mark Jackson a été licencié et les Golden State Warriors ont engagé Steve Kerr. Le nouveau tacticien s’est immédiatement démarqué de son prédécesseur en poussant Stephen Curry à défendre sur son adversaire direct – un meneur de jeu – et non sur un simple shooteur unidimensionnel comme il en avait l’habitude. Le All-Star a accepté le challenge et les progrès sont déjà notables. Les Warriors encaissent seulement 91,9 pts sur 100 possessions lorsqu’il est sur le parquet. Ce chiffre est d’ailleurs revu à la hausse lorsqu’il rejoint le banc (NB : en général, la plupart des titulaires se reposent au même moment ce qui vient nuancer cette statistique). Golden State est la défense la plus efficace de la NBA (94,4 pts encaissés sur 100 possessions) et Stephen Curry a fait sa part du boulot.
[superquote pos="d"]Hormis Tony Parker, tous les meneurs scoreurs ont galéré face à Curry cette saison.[/superquote]« Je savais qu’il était meilleur que ce que les gens pensaient en défense. Mais honnêtement, ce qu’il fait cette saison est remarquable », confie Steve Kerr.
Le coach des Californiens estimait même que Curry était son meilleur défenseur en ce qui concerne le respect des consignes. Le meneur s’applique de plus en plus et ses adversaires ne se frottent plus les mains au moment d’affronter Golden State (Hello, Kyrie Irving). Damian Lillard n’a mis que 11 pts (à 4/18) lors de son duel avec la star de la Baie. « CP3 » a été limité à 15 pions. Eric Bledsoe, 9 points. Kemba Walker, 8 points à 3/14. Trey Burke, 2 points à 1/8. Seul Tony Parker, auteur de 28 points contre Golden State, a réellement mis en difficulté son homologue All-Star. On n’osera pas donner à Stephen Curry le statut de « two way player » aussi vite. Mais ses progrès font de lui un joueur d’un autre standing. Celui d’une star capable de porter sa franchise en finale NBA, par exemple.
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