Taurean Prince, de la rue à la NBA

Taurean Prince a un parcours absolument incroyable. Après avoir dormi dans la rue il y a quelques années, il s’est fait drafter en NBA jeudi dernier.

Antoine KuhnPar Antoine Kuhn | Publié  | BasketSession.com / NEWS / Draft
Taurean Prince, de la rue à la NBA
Lorsqu’il avait 12 ans, c’est l’Armée du Salut qui hébergeait Taurean Prince la plupart du temps. Certains soirs, il dépassait le couvre feu et trouvait les portes fermées en arrivant devant les locaux. Il devait alors se débrouiller, dehors, en attendant le lendemain. Ce quotidien, il le partageait avec son père. Ses parents ont divorcé alors qu’il était encore jeune, l’obligeant à vivre avec sa mère lors des premières années qui ont suivi la séparation. Tamiyko, qui se débrouillait comme elle pouvait avec son petit salaire, Taurean et sa sœur se partageaient un petit appartement à San Antonio. Le peu d’argent qu’avait la famille empêchait les deux enfants d’avoir de simples jouets ou la chance de pouvoir partir en vacances. Forcément, il a grandi très rapidement et pris en maturité d’une manière incroyable. Il savait conduire à 12 ans.
« Nous avons sacrifié plus que la plupart des enfants. Parfois, il fallait couper une pomme de terre et en faire des frites en guise de repas. Il fallait joindre les deux bouts par tous les moyens possibles. »
Après son entrée au collège, Taurean Prince a quitté San Antonio pour rejoindre son père dans le Texas, qui avait fait un aller retour en prison entre-temps. Les deux hommes ont vécu chez la grand-mère de Taurean, jusqu’à son décès, puis chez sa tante.
« On est allé vivre avec ma tante. Elle a dû partir donc on est allé chez une des petites amies de mon père. Ils se sont disputés et on devait se sortir de cette situation. Mais on n’avait nulle part où aller, donc on a eu recours à l’Armée du Salut. »
Ces perpétuels changements d’environnement n’ont pas facilité la jeunesse et le développement de Taurean. Il vivait constamment dans l’incertitude mais n’a jamais prévenu sa mère des déménagements récurrents, des difficultés de son père ou même du fait qu’il n’ait aucun logement. Il protégeait son père et le remplaçait, au passage, dans son rôle de chef de famille. Après une énième erreur de son père, qui signait des chèques en bois, Taurean est retourné vivre chez sa mère. Il allait enfin pouvoir entrer au lycée et se concentrer sur le basket.

Un potentiel inexploité

Le coach John Collins a rapidement pris le jeune homme sous son aile après avoir vu son potentiel en tant que basketteur. Il l’a fait travailler sans relâche, jour après jour, et ce travail a payé dans sa dernière année au lycée puisque Taurean Prince a enregistré 21,4 points, 11,2 rebonds et 3,5 contres de moyenne. Lors d’un des matches, les recruteurs de Duke étaient présents. Mais Prince n’a pas joué à son niveau habituel et Collins n’a pas pu s’empêcher de s'emporter après lui. Le coach s’en souvient encore, des années après.
« Je me suis dit ‘Ça ne le touche même pas’. Tout d’un coup, il sort et me dit : ‘Vous me criez dessus, je comprends. Mais j’ai traversé bien pire’. Je ne savais rien à ce sujet jusqu’à qu’il ait obtenu son diplôme. C’est la personne la plus forte que j’ai rencontré. »
Taurean Prince a finalement rejoint LIU avant d’être transféré à Baylor quand son coach est parti. Il est devenu un joueur complet, qui joue plus pour l’équipe que pour scorer à tout prix. Lors de son année senior, Prince a tourné en moyenne à 15,9 points, à 43,2% au shoot, 6,1 rebonds et 2,3 passes. Il a réussi son pari fou de rejoindre la NBA jeudi soir, à Brooklyn, en étant drafté par le Utah Jazz en 12ème position. Il se compare lui-même à DeMarre Carroll et Jae Crowder et sans doute pas uniquement en raison de leur coupe de cheveux... Sélectionné par le Utah Jazz, il devrait logiquement atterrir à Atlanta une fois le trade impliquant George Hill et Jeff Teague acté.   https://www.youtube.com/watch?v=rQnrhzhYsRw
Afficher les commentaires (0)
Atlantic
Central
Southeast
Pacific
Southwest
Northwest